F61-04 - Salici herbaceae-Ranunculetum alpestris Chouard 1943

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Végétation de combes à neige sur sol calcaire, plus ou moins superficiel, mais à horizon de surface enrichi en matière organique, de l’étage alpin moyen (2250‑2800 m, optimum vers 2500 m), en exposition froide, masquée du soleil, à déneigement tardif, des combes restant fraîches et humides toute la saison de végétation, à optimum mi‑ à tardi‑estival.

Nom cité du syntaxon

Salici herbaceae - Ranunculetum alpestris Chouard 1943 (Bull. Soc. Bot. France 90 : 4).

Synonymes

Salicetum retuso - reticulatae sensu Braun‑Blanq. 1948 (La végétation alpine des Pyrénées orientales... : 93) ; Carici parviflorae - Salicetum retusae (Braun‑Blanq. 1948) Rivas‑Mart. 1969 (Vegetatio Acta Geobotanica 90 : 244). Bien que le nom proposé par Chouard (1943) soit moins bon que celui proposé par Rivas‑Martínez (1969), la synonymie ne fait pas de doute compte tenu de la comparaison des relevés synthétiques (voir tab. 1) et l’antériorité est à la publication de Chouard.

Type nomenclatural

La description originale de Chouard n’étant constituée que d’un relevé synthétique, on ne peut y désigner de lectotype.

Physionomie

Chaméphytaie verdoyante et brillante, généralement dense (la pierraille calcaire sous‑jacente peut affleurer), parsemée des « troncs » rampants des saules nains et des épis noirs de Carex parviflora, formant parfois sur versants des gradins soumis à solifluxion, à richesse spécifique moyenne (12‑22 espèces pour une moyenne de 16).

Combinaison caractéristique d'espèces

Salix retusa, Carex parviflora, Persicaria vivipara, Festuca glacialis, Salix herbacea, Gnaphalium supinum/hoppeanum (La détermination respective de ces deux taxons peut poser problème. Nous n’avons pas su comment synthétiser les relevés issus des différents auteurs : ceux issus de Braun‑Blanquet (1948) indiquent surtout G. hoppeanum, alors que ceux de Rivas‑Martínez (1969), Klein (1979) et Benito (2006) indiquent exclusivement G. supinum).

Variations

- typicum, différencié par Soldanella alpina, Saxifraga oppositifolia, Saxifraga androsacea, Veronica alpina, Taraxacum pyrenaicum, Carex ornithopoda subsp. ornithopodioides, Sagina saginoides ; groupement modal ;
- arenarietosum purpurascentis Corriol subass. nov. hoc loco, typus nominis : rel. 1111 du tab. III in Rivas‑Martínez 1969 (Vegetatio Acta Geobotanica 90 : 246) : versant méridional du mont Perdu, Aragon, Espagne, 2900 m, exposition sud‑est, pente 10°, surface 5 m2, recouvrement 85 %) ; Salix retusa 2.4, Carex parviflora 2.2, Salix herbacea 4.4, Ranunculus alpestris +.2, Gnaphalium supinum +, Silene acaulis +.2, Erigeron aragonensis +, Thalictrum alpinum 2.1, Saxifraga exarata subsp. moschata 2.3, Veronica aphylla 1.1, Pritzelago alpina subsp. alpina 1.1, Arenaria purpurascens +, Armeria alpina +, Linaria alpina +, Poa alpina +.2, Festuca pyrenaica +, Thymus gr. serpylum +. différenciée par Arenaria purpurascens, Silene acaulis, Thalictrum alpinum, Carex curvula subsp. rosae, Erigeron uniflorus, Armeria alpina, Saxifraga exarata subsp. moschata, Plantago alpina, Gentiana verna, Minuartia verna ; fait la transition vers les pelouses alpines cryophiles des Carici rupestris - Kobresietea myosuroidis ;
- caricetosum bicoloris (Benito 2003) Corriol comb. nov. hoc loco (basionyme : Carici parviflorae - Salicetum retusae caricetosum bicoloris Benito 2003 in Acta Bot. Barc. 49 : 240 ; typus rel. 2, tab. 4 p. 239), différenciée par Scorzoneroides duboisii, Carex bicolor, C. viridula var. elatior ; fait la transition vers les communautés de bas‑marais alpins appartenant au Leontodonto duboisii - Caricetum bicoloris Benito 2003, à répartition restreinte au massif de Gavarnie‑mont Perdu et peut‑être du Vignemale.
Une sous‑association salicetosum pyrenaicae a été mentionnée par Gruber (1975) sur la base de 4 relevés, nom validé par Rivas‑Martínez et al. (1991) sur la base d’un unique relevé et repris par Carrillo & Ninot (1992 ; 5 relevés) et Benito Alonso (2006 ; 2 relevés) ; à partir de notre analyse, nous excluons tous ces relevés dont la composition est trop appauvrie en taxons des Salicetea herbaceae, sauf le relevé n° 18 de Benito Alonso, qui se rattache à la sous‑association arenarietosum purpurascentis. Ils seraient à placer dans les Seslerietalia caeruleae Braun‑Blanq. in Braun‑. Blanq. & H. Jenny 1926., à proximité du Dryado octopetalae - Salicetum pyrenaicae Chouard 1943 (voir aussi la comparaison présentée par Carreras et al., 1996).

Synchorologie

- territoire d’observation : association pyrénéenne largement répartie sur l’ensemble de l’étage alpin calcaire de la chaîne, présente dans tous les départements français des Pyrénées ;
- sous‑associations ou variantes géographiques : ‑.

Axes à développer

Typification de l’association à réaliser ; synécologie et synchorologie respectives des sous‑associations typicum et arenarietosum purpurascentis à préciser ; variations à étudier dans les Pyrénées occidentales.

Bibliographie

 Corriol G. & Mikolajczak A., 2014. Contribution au Prodrome des végétations de France : les Salicetea herbaceae Braun‑Blanq. 1948. J. Bot. Soc. Bot. France, 68 : 15-49. (Source)

Benito Alonso J. L., 2003, 2006

Braun‑Blanquet J., 1948

Carrillo E. & Ninot J. M., 1992

Gruber M., 1975, 1978

Klein J.‑C., 1979

Rivas‑Martínez S. et al., 1991.

Rivas‑Martínez S., 1969