41.42i - Forêts des collines irrégulières à mahots, wapa et amarante sur inselberg et savane-roche

Catalogue des habitats forestiers de Guyane (Guitet et al., 2015)

Description et situation dans le paysage

Cf. 41.42 : Ce paysage tourmenté est marqué par une très grande variété de modelés avec notamment la présence de collines hautes isolées (relique de massif montagneux), de demi-oranges plus ou moins hautes entrecoupées par de larges terrasses plates et inondables. À cette diversité des reliefs correspond par ailleurs une grande diversité géologique. La couverture pédologique y est donc très hétérogène, formant une véritable mosaïque. On retrouve ce type à l’ouest vers Apatou et Sparouine, au centre autour de Saint-Élie et Petit Saut, à l’est le long de la RN2 (Montagnes des Chevaux, Monts Inery jusqu’à la montagne Baugé).

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Les inselbergs et savanes-roches ont été modelés à la faveur de granites à gros grains riches en minéraux peu altérables (quartz et mica blanc) et mis à nu par l’érosion de surface. Ces affleurements granitiques sont particulièrement fréquents au sein des forêts de plateaux réguliers et irréguliers (type de paysage E et F : 55% des inselbergs recensés), dans les paysages de montagnes où ils forment des pains de sucre impressionnants (35%), dans une moindre mesure sur quelques collines isolées au sein des reliefs multi-concaves et sous forme de petits affleurements de faible extension sur la plaine côtière.

Conditions stationnelles

Cf. 41.4 : Sols dominants : acrisols à drainage ralenti ou superficiel.
Acrisols : texture : argile 25-45%, sable 40-60% « ventre d’argile » ; composition : MO : 2-4.5% en surface ; P total : 50-200 ppm ; CEC : 6-8 cmolc/kg ; aspect : profil hétérogène de jaune à rouge, parfois tâché; horizon profond souvent plus limoneux.

Ces paysages extrêmement complexes présentent une véritable mosaïque de sols sur des substrats de nature et de composition par ailleurs très variables. Ce sont cependant les acrisols qui dominent la couverture pédologique. Ils sont caractérisés par une augmentation de la teneur en argile dans l’horizon sub-superficiel, formant un « ventre d’argile ». Généralement, l’horizon supérieur est plus sableux et l’horizon inférieur est plus limoneux et parfois sec au toucher même en saison des pluies. Cette hétérogénéité texturale est souvent à l’origine d’un drainage latéral superficiel qui peut aboutir à des conditions d’engorgement temporaire. À cette hétérogénéité texturale est associée une variation de la couleur : jaune en surface et rouge en profondeur, avec parfois des transitions brutales et des horizons intermédiaires plus pâles. Outre leur caractère contraignant en termes d’engorgement, ces sols sont globalement très pauvres chimiquement.

Ces acrisols se forment à la faveur d’une reprise d’érosion : l’enfoncement du réseau hydrographique entraîne mécaniquement une déstabilisation des versants et un amincissement des horizons supérieurs sur les pentes. Ce front progresse le long des versants jusqu’à atteindre le sommet des reliefs. On parle de système transformant. Cette dynamique explique l’étagement observable des sols sur les collines en fonction du dénivelé local :
- En dessous de 26 m les acrisols à drainage latéral superficiel dominent ;
- Au-dessus de ce seuil les acrisols à drainage ralenti prennent le dessus ;
- Sur les plateaux résiduels, au-dessus de 40 m, on peut retrouver des ferralsols profonds.

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : À proximité des affleurements les sols s’amincissent rapidement et deviennent plus sableux dans les derniers horizons au contact de la roche-mère jusqu’à former un leptosol (sol squelettique ayant moins de 25 cm de profondeur ou moins de 20% de terre fine dans les 75 premiers cm).

Structure et physionomie forestière

Cf. 41.4 : La hauteur de canopée est limitée entre 30 et 35 m et ouverte par de nombreux petits chablis. Avec plus de 210 arbres de plus de 20 cm de diamètre, la densité du peuplement est assez forte et les petites tiges relativement abondantes (120 à 140 tiges/ha). La surface terrière des peuplements varie significativement entre les reliefs les plus accidentés (23 m²/ha) et les plus modérés (26 m²/ha). Moins de 7% des surfaces forestières de ce type ont été perturbées au cours de ces 50 dernières années, majoritairement par l’exploitation forestière et très secondairement par l’activité minière et les abattis anarchiques. Du fait de leur proximité avec la plaine côtière et leur accessibilité depuis les principaux centres urbains, malgré leur relief difficile et leur sols fragiles, les forêts des vallées jointives situées autour des basses vallées fluviales paient le plus lourd tribut avec 24% de surface perturbée. Ce ratio ne dépasse pas 10% pour les autres habitats de ce groupe.
Acrisols : texture : argile 25-45%, sable 40-60% « ventre d’argile » ; composition : MO : 2-4.5% en surface ; P total : 50-200 ppm ; CEC : 6-8 cmolc/kg ; aspect : profil hétérogène de jaune à rouge, parfois tâché; horizon profond souvent plus limoneux.

Ces paysages extrêmement complexes présentent une véritable mosaïque de sols sur des substrats de nature et de composition par ailleurs très variables. Ce sont cependant les acrisols qui dominent la couverture pédologique. Ils sont caractérisés par une augmentation de la teneur en argile dans l’horizon sub-superficiel, formant un « ventre d’argile ». Généralement, l’horizon supérieur est plus sableux et l’horizon inférieur est plus limoneux et parfois sec au toucher même en saison des pluies. Cette hétérogénéité texturale est souvent à l’origine d’un drainage latéral superficiel qui peut aboutir à des conditions d’engorgement temporaire. À cette hétérogénéité texturale est associée une variation de la couleur : jaune en surface et rouge en profondeur, avec parfois des transitions brutales et des horizons intermédiaires plus pâles. Outre leur caractère contraignant en termes d’engorgement, ces sols sont globalement très pauvres chimiquement.

Ces acrisols se forment à la faveur d’une reprise d’érosion : l’enfoncement du réseau hydrographique entraîne mécaniquement une déstabilisation des versants et un amincissement des horizons supérieurs sur les pentes. Ce front progresse le long des versants jusqu’à atteindre le sommet des reliefs. On parle de système transformant. Cette dynamique explique l’étagement observable des sols sur les collines en fonction du dénivelé local :
- En dessous de 26 m les acrisols à drainage latéral superficiel dominent ;
- Au-dessus de ce seuil les acrisols à drainage ralenti prennent le dessus ;
- Sur les plateaux résiduels, au-dessus de 40 m, on peut retrouver des ferralsols profonds.

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Contrairement aux autres forêts basses qui présentent une forte densité de petits arbres, on observe une diminution de la densité globale du peuplement d’arbres (<130 tiges/ha) qui se répercute sur la surface terrière (7 à 17 m²/ha maximum). La canopée peut-être assez haute en fonction de la profondeur des sols (~27 m en moyenne) mais reste très ouverte. Les palmiers de sous-bois sont peu nombreux (10 - 120 pieds/ha maximum).

Lorsque la hauteur dominante diminue sous le seuil des 15 m, les arbres de plus de 20 cm de diamètre disparaissent et la végétation est dominée par une formation sèche, poussant sur un sol sableux et pauvre formé par les produits d’altération du granite et l’accumulation de débris végétaux fixés par un chevelu racinaire dense et superficiel. Elle s’étend sur une bande plus ou moins large en fonction des conditions du milieu et de la dynamique forestière. Ce milieu est caractérisé par un grand nombre d’espèces arbustives ou de petits arbres, à port buissonnant et à troncs multiples. On retrouve dans ce milieu quantités d’épiphytes en raison de nombreux supports inclinés, de l’humidité ambiante élevée et de l’éclairement relativement important.

Composition taxonomique

Cf. 41.42 : Ces peuplements sont caractérisés par une surface terrière relativement faible (<23 m² en moyenne) essentiellement due à une grande pauvreté en gros bois (<20 tiges/ha en moyenne). Les palmiers de sous-bois du genre Astrocaryum se font rares (<150 pieds/ ha) et les palmiers à stipes quasi-absents. Malgré une très forte concentration de bois dur (densité moyenne des bois >0.7) le stock de biomasse est limité.

On y trouve une forte concentration de Lecythidaceae aussi bien maho noir (Eschweilera spp.) que maho rouge (Lecythis spp.). Parmi les Caesalpinioideae, le wapa (Eperua falcata) est abondant, accompagné de l'amarante dit bois violet (Peltogyne spp.) et du bougou-bougou (Swartzia polyphylla). On y trouve aussi une forte densité de Faboideae (>10 tiges/ha) mais aussi de Sapotaceae variées (bakuman, akoinciba, kwata bobi, mamantin, etc. principalement dans les genres Micropholis et Chrysophyllum). Parmi les essences d’arbres exploitables, on note aussi une abondance significativement importante de parcouri (Platonia insignis) particulièrement attaché à ces formations.

La majorité de ces forêts étant soumise à une forte pression de chasse, aucun référentiel n’est donc disponible quant à la faune naturellement associée à ce milieu, sans impact humain.

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Essences forestières : Si les stades arbustifs constituent des îlots de composition très typée au sommet et sur les flancs des reliefs (abondances de Clusiaceae et de Myrtaceae), les formations arborées qui font transition ne montrent pas quant à elles de franche modification de composition par rapport à la flore locale. On note cependant parmi les espèces d’arbres pouvant se développer sur ces sols squelettiques à tendance xérique, certaines familles a priori mieux adaptées car plus abondantes telles que les Combretaceae, les Malvaceae, les Mimosoideae, les Sapotaceae et les Urticaceae. Parmi les palmiers, on note parfois la présence de Syagrus (S. inajai en lisière et surtout S. stratincola en fourrés denses).

Flore du sous-bois : Les lianes et les Bromeliaceae terrestres se font plus abondantes à mesure que le sol s’amincit et que les arbres se raréfient, notamment les espèces du complexe Pitcairnia (P. cremersii dans le centre, P. saxosa dans le sud-est et P. geyskesii dans le sud-ouest), et l’ananas sauvage (Ananas ananassoides et parguazensis) toutes protégées. Ces milieux pourraient constituer des refuges pour des espèces reliques des forêts sèches et des savanes qui étaient probablement beaucoup plus étendues lors des épisodes les plus secs du quaternaire.

Enjeux de biodiversité

Cf. 41.42 : Fort (chasse de la faune)

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Fort (originalité de la flore)

Enjeux de production de bois

Cf. 41.42 : Moyen

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Faible (potentiel et exploitabilité)

Enjeux biomasse et carbone

Cf. 41.42 : Moyen

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Faible

Enjeux de protection des sols et des paysages

Cf. 41.42 : Fort (érosion des sols)

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : Fort (fréquentation des paysages)

Fréquence du type forestier

Cf. 41.42 : 5%

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : <0,5%

Protection du type forestier

Cf. 41.42 : 3%

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : ~80%

Intégration dans les ZNIEFF de type 1

Cf. 41.42 : 4%

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : n.d.

Intégration dans les ZNIEFF de type 2

Cf. 41.42 : 14%

Forêts sur savanes-roches et inselbergs : n.d.

Bibliographie

 Guitet S., Brunaux O., de Granville J. J., Gonzalez S. & Richard-Hansen C., 2015. Catalogue des habitats forestiers de Guyane. DEAL Guyane, 120 p. (Source)