41.44q - Forêts des collines peu élevées à mahot noir, angélique et wacapou sur quartzites

Catalogue des habitats forestiers de Guyane (Guitet et al., 2015)

Description et situation dans le paysage

Cf. 41.44 : Ce paysage tourmenté est constitué d’une alternance de plateaux larges de faible amplitude et de petites collines régulières de dénivelé inférieur à 40 m sur des substrats de type granodiorites. Les acrisols qui s’y développent présentent par conséquent des tendances sableuses parfois très prononcées. On trouve ces reliefs principalement à l’ouest dans les secteurs Abounami, Beiman, Arouani et ponctuellement au sud (basses Waki et Yaroupi).

Forêts sur quartzites et conglomérats : Les formations sur quartzites et conglomérats sont exclusivement situées dans le sillon nord guyanais et caractérisées par des roches très riches en quartz, particulièrement dures et acides, formant fréquemment des crêtes saillantes et allongées (ex : Petites Montagnes Tortues, etc.).

Conditions stationnelles

Cf. 41.4 : Sols dominants : acrisols à drainage ralenti ou superficiel.
Acrisols : texture : argile 25-45%, sable 40-60% « ventre d’argile » ; composition : MO : 2-4.5% en surface ; P total : 50-200 ppm ; CEC : 6-8 cmolc/kg ; aspect : profil hétérogène de jaune à rouge, parfois tâché; horizon profond souvent plus limoneux.

Ces paysages extrêmement complexes présentent une véritable mosaïque de sols sur des substrats de nature et de composition par ailleurs très variables. Ce sont cependant les acrisols qui dominent la couverture pédologique. Ils sont caractérisés par une augmentation de la teneur en argile dans l’horizon sub-superficiel, formant un « ventre d’argile ». Généralement, l’horizon supérieur est plus sableux et l’horizon inférieur est plus limoneux et parfois sec au toucher même en saison des pluies. Cette hétérogénéité texturale est souvent à l’origine d’un drainage latéral superficiel qui peut aboutir à des conditions d’engorgement temporaire. À cette hétérogénéité texturale est associée une variation de la couleur : jaune en surface et rouge en profondeur, avec parfois des transitions brutales et des horizons intermédiaires plus pâles. Outre leur caractère contraignant en termes d’engorgement, ces sols sont globalement très pauvres chimiquement.

Ces acrisols se forment à la faveur d’une reprise d’érosion : l’enfoncement du réseau hydrographique entraîne mécaniquement une déstabilisation des versants et un amincissement des horizons supérieurs sur les pentes. Ce front progresse le long des versants jusqu’à atteindre le sommet des reliefs. On parle de système transformant. Cette dynamique explique l’étagement observable des sols sur les collines en fonction du dénivelé local :
- En dessous de 26 m les acrisols à drainage latéral superficiel dominent ;
- Au-dessus de ce seuil les acrisols à drainage ralenti prennent le dessus ;
- Sur les plateaux résiduels, au-dessus de 40 m, on peut retrouver des ferralsols profonds.

Forêts sur quartzites et conglomérats : Les sols montrent naturellement un taux de sable très important et évoluent fréquemment vers des podzols en bas de versant. Des djougoung-pété peuvent y être observés sur les secteurs à tendance limono-sableuse. Sur les conglomérats les plus durs, les sols sont très amincis. Les contraintes édaphiques sont donc fortes et variables.

Structure et physionomie forestière

Cf. 41.4 : La hauteur de canopée est limitée entre 30 et 35 m et ouverte par de nombreux petits chablis. Avec plus de 210 arbres de plus de 20 cm de diamètre, la densité du peuplement est assez forte et les petites tiges relativement abondantes (120 à 140 tiges/ha). La surface terrière des peuplements varie significativement entre les reliefs les plus accidentés (23 m²/ha) et les plus modérés (26 m²/ha). Moins de 7% des surfaces forestières de ce type ont été perturbées au cours de ces 50 dernières années, majoritairement par l’exploitation forestière et très secondairement par l’activité minière et les abattis anarchiques. Du fait de leur proximité avec la plaine côtière et leur accessibilité depuis les principaux centres urbains, malgré leur relief difficile et leur sols fragiles, les forêts des vallées jointives situées autour des basses vallées fluviales paient le plus lourd tribut avec 24% de surface perturbée. Ce ratio ne dépasse pas 10% pour les autres habitats de ce groupe.
Acrisols : texture : argile 25-45%, sable 40-60% « ventre d’argile » ; composition : MO : 2-4.5% en surface ; P total : 50-200 ppm ; CEC : 6-8 cmolc/kg ; aspect : profil hétérogène de jaune à rouge, parfois tâché; horizon profond souvent plus limoneux.

Ces paysages extrêmement complexes présentent une véritable mosaïque de sols sur des substrats de nature et de composition par ailleurs très variables. Ce sont cependant les acrisols qui dominent la couverture pédologique. Ils sont caractérisés par une augmentation de la teneur en argile dans l’horizon sub-superficiel, formant un « ventre d’argile ». Généralement, l’horizon supérieur est plus sableux et l’horizon inférieur est plus limoneux et parfois sec au toucher même en saison des pluies. Cette hétérogénéité texturale est souvent à l’origine d’un drainage latéral superficiel qui peut aboutir à des conditions d’engorgement temporaire. À cette hétérogénéité texturale est associée une variation de la couleur : jaune en surface et rouge en profondeur, avec parfois des transitions brutales et des horizons intermédiaires plus pâles. Outre leur caractère contraignant en termes d’engorgement, ces sols sont globalement très pauvres chimiquement.

Ces acrisols se forment à la faveur d’une reprise d’érosion : l’enfoncement du réseau hydrographique entraîne mécaniquement une déstabilisation des versants et un amincissement des horizons supérieurs sur les pentes. Ce front progresse le long des versants jusqu’à atteindre le sommet des reliefs. On parle de système transformant. Cette dynamique explique l’étagement observable des sols sur les collines en fonction du dénivelé local :
- En dessous de 26 m les acrisols à drainage latéral superficiel dominent ;
- Au-dessus de ce seuil les acrisols à drainage ralenti prennent le dessus ;
- Sur les plateaux résiduels, au-dessus de 40 m, on peut retrouver des ferralsols profonds.

Forêts sur quartzites et conglomérats : Sur les crêtes et les pentes fortes se développe un couvert de 20 à 25 m de haut avec une forte densité de petites tiges et un tapis racinaire très épais. Les forêts de bas de pentes sont sensiblement plus hautes (30 à 35 m) et plus riches en gros bois.

Composition taxonomique

Cf. 41.44 : Sur ces sols globalement mieux drainés que sur les autres paysages multi-convexes on note une grande abondance de petits palmiers de sous-bois principalement de genre Astrocaryum et Bactris (>200 pieds /ha) et une présence plus marquée du patawa (Oenocarpus bataua). L’angélique (Dicorynia guianensis) apparaît au détriment du wapa (Eperua falcata) qui se fait plus rare. Si les mahos noirs (Eschweilera spp.) sont encore très présents, les Lecythidaceae dans leur ensemble se font moins nombreuses. Ces tendances confirment une transition vers les forêts des plateaux – notamment vers le type 41.51.

Ce sont surtout les fortes populations de wacapou (Vouacapoua americana) qui distinguent cet habitat des autres paysages de collines. On observe par ailleurs une relative abondance des Clusiaceae comme le manil montagne (Moronobea coccinea) et le manil marécage (Symphonia globulifera). Parmi les essences précieuses le moutouchi montagne (Paramachaerium ormosioides) et l’amourette (Brosimum guianense) sont significativement plus abondants. Dans le sous-bois, les gaulettes (Licania spp.) dominent accompagnés du boco (Bocoa prouacensis).

Le capucin blanc (Cebus olivaceus) est l’espèce la plus caractéristique de cette formation, dans laquelle les capucins bruns (Cebus apella) sont aussi bien représentés. Les singes atèles (Ateles paniscus) sont également assez présents, à la différence des habitats de type 41.43.

Forêts sur quartzites et conglomérats : On retrouve des espèces proches des forêts de sables blancs comme le bois rouge (Humiria balsamifera) et une espèce proche du mora de Saint-Laurent (Dimorphandra ignea). Les Saint-Martin rouge (Andira coriacea) et les bushi mangu (Tovomita spp.) sont également très fréquents. En raison de l’humidité ambiante élevée, l’existence de nombreux supports inclinés (falaises et chaos rocheux) favorise la présence d’épiphytes, de lianes, de fougères et autres plantes de sous-bois, dont de nombreuses espèces déterminantes (ex : Asplenium pediculariifolium, Asplenium cuneatum, Cythea macrocarpa, Actinostachys pennula, Actinostachys subtrijuga). Cette physionomie est également propice à la présence de chiroptères cavernicoles et à la nidification du coq de roche (Rupicola rupicola).

Enjeux de biodiversité

Cf. 41.44 : Moyen à faible

Forêts sur quartzites et conglomérats : Fort (originalité)

Enjeux de production de bois

Cf. 41.44 : Fort

Forêts sur quartzites et conglomérats : Faible (potentiel)

Enjeux biomasse et carbone

Cf. 41.44 : Fort

Forêts sur quartzites et conglomérats : Faible

Enjeux de protection des sols et des paysages

Cf. 41.44 : Moyen à faible

Forêts sur quartzites et conglomérats : Fort (fréquentation des paysages)

Fréquence du type forestier

Cf. 41.44 : 6%

Forêts sur quartzites et conglomérats : <0,1%

Protection du type forestier

Cf. 41.44 : 13%

Forêts sur quartzites et conglomérats : n.d.

Intégration dans les ZNIEFF de type 1

Cf. 41.44 : 1%

Forêts sur quartzites et conglomérats : n.d.

Intégration dans les ZNIEFF de type 2

Cf. 41.44 : 9%

Forêts sur quartzites et conglomérats : n.d.

Bibliography

 Guitet S., Brunaux O., de Granville J. J., Gonzalez S. & Richard-Hansen C., 2015. Catalogue des habitats forestiers de Guyane. DEAL Guyane, 120 p. (Source)