41.61a - Forêt sub-montagnardes (> 500m) à ouekos et cèdres

Catalogue des habitats forestiers de Guyane (Guitet et al., 2015)

Description et situation dans le paysage

Ces forêts se rencontrent au sein des forêts dites de « montagnes » (voir fiche 46.61). On les trouve exclusivement sur les plus hauts sommets de Guyane (Massif de Lucifer et Dékou-Dékou et Montagnes Françaises dans le nord – dans le centre depuis les sommets des Monts Kotika au nord de Maripasoula jusqu’à celui du Mont Galbao près de Saül - Monts Bakra, Massif des Emerillons et Monts d’Itoupé au sud) au-dessus de 500 m d’altitude et potentiellement dans l’extrême sud-ouest, sur les Mitaraka (Tumuc-Humac).

Correspondance CORINE Biotopes

46.5

Correspondance CORINE Land Cover

334

Conditions stationnelles

Du fait de la rugosité des reliefs et de l’augmentation de l’altitude la forêt subit une plus forte exposition aux ventes dominants amenant les pluies, une baisse des températures, une augmentation de l’humidité de l’air et une plus forte exposition aux vents dominants amenant les pluies. Cette influence se fait particulièrement sentir au-dessus du seuil de 500 m à partir duquel on observe l’apparition des habitats forestiers dits sub-montagnards. Au-dessus de 700 m, bien qu’aucune différence significative de composition du peuplement d’arbre ne soit perceptible, certains auteurs distinguent un type d’habitat où mousses, fougères et épiphytes seraient plus abondants : c’est la forêt sub-montagnarde à mousses ou forêt de nuages qui n’apparaît pas très différente en termes d’espèces d’arbre mais bénéficierait d’un degré d’hygrométrie très fort, favorable à ces autres formes de vie végétale. Les plinthosols deviennent plus abondants voire dominants. En effets, ces hauts sommets fréquemment tabulaires, sont très souvent associés à la présence d’une forte cuirasse sommitale qui a permis de protéger ces reliefs de l’érosion. Lorsqu’ils sont en position de cuvette, ces affleurements cuirassés peuvent aussi être à l’origine d’une forte hydromorphie de surface qui peut former des mares permanentes ou temporaires ou des histosols (sols tourbeux) sur lesquels se développent des forêts marécageuses dites perchées.

Structure et physionomie forestière

La canopée est peu élevée (25 m) et très ouverte. On observe une quasi disparition des palmiers de sous-bois (<35 pieds/ha) déjà peu abondants dans les forêts des hauts-reliefs. Malgré les ouvertures fréquentes, la surface terrière totale du peuplement reste forte (24 m²/ha) du fait de gros bois encore très présents (>7 tiges/ha), excepté sur les secteurs les plus cuirassés. La présence relativement fréquente d’Alsophila cuspidata et de Cyathea spp. (fougères arborescentes majestueuses) est aussi une caractéristique marquante de cet habitat.

Composition taxonomique

Essences forestières : On note une augmentation significative de l’abondance des Mimosoideae (principalement Inga spp.) et des Lauraceae (cèdres de tous genres) qui représentent à elles seules plus du quart des tiges au détriment des Burseraceae et des Vochysiaceae. Les Urticaceae pionnières (bois canon) ont aussi tendance à être plus abondantes.

Flore du sous-bois : Dans le sous-bois les Marantaceae, les Cyperaceae et les Arecaceae qui se rarifient avec l’altitude jusqu’à 500 m redeviennent plus abondantes dans l’étage sub-montagnard. Les Rubiaceae arrivent à leur maximum de dominance à partir de ce même seuil (10 tiges pour 25m² en moyenne) tandis que certaines espèces de cette même famille se retrouvent exclusivement à cet étage (ex : Coussarea spicata, Rudgea bremekampiana qui marquent fortement le paysage sur certains sites, Notopleura microbracteata, Notopleura saülensis). Cet étage est aussi marqué par des modifications du cortège des ptéridophytes (ex : Asplenium repandulum, Cyathea lasiosora, Cyathea marginalis, des Melastomataceae et des Arecaceae (ex : Bactris cuspidata, Geonoma umbraculiformis et G. euspatha)

Faune : La faible étendue de ces habitats et le peu de données les concernant ne permettent pas de les caractériser précisément en termes faunistiques. Ces forêts basses d'altitude semblent cependant peu appréciées des atèles qui sont rarement rencontrés au-dessus de 500 m d'altitude. Concernant l’herpétofaune, les inventaires entrepris sur le site d’Itoupé tendent à démontrer une véritable originalité du peuplement am-phibien sub-montagnard qui pourrait fournir un indicateur sensible aux changements climatiques. L'oiseau-cloche (Procnias albus) est particulièrement fréquent dans cet habitat où retentit son chant si caractéristique.

Enjeux de biodiversité

Fort (originalité de la flore)

Enjeux de production de bois

Faible (exploitabilité)

Enjeux biomasse et carbone

Moyen

Enjeux de protection des sols et des paysages

Fort (érosion sur pentes)

Fréquence du type forestier

0,3%

Protection du type forestier

96%

Intégration dans les ZNIEFF de type 1

87%

Intégration dans les ZNIEFF de type 2

91%

Bibliographie

 Guitet S., Brunaux O., de Granville J. J., Gonzalez S. & Richard-Hansen C., 2015. Catalogue des habitats forestiers de Guyane. DEAL Guyane, 120 p. (Source)