F26-153 - Stipo-Ononidetum striatae Braun-Blanq. in Braun-Blanq. et al. 1952

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Pelouse pâturée par les ovins ; substratum calcaréo-dolomitique (type) ou calcaire (fétuques dominantes), désagrégé en surface ; type : sol rendzinoïde, peu profond (20 cm), très perméable, terre fine humifère en surface, puis sablonneuse, plus ou moins riche en calcaire, pH 7,7-7,8 ; pentes nulles ou faibles (2 à 10°) en toutes expositions ; étage montagnard (700-860 m), précipitations élevées (1 000-1 300 mm).

Nom cité du syntaxon

Stipo-Ononidetum striatae Braun-Blanq. In Braun-Blanq. et al. 1952 (Les groupements végétaux de la France méditerranéenne : 176).
Nom original : Stipeto-Ononidetum.

Synonymes

Festucetum duriusculae cauciense T. Liou 1929 ; gr. à Stipa pennata T. Liou 1929. Proposition : Ononido striatae-Stipetum gallicae nom. invers. propos. et nom. correct. propos. Corriol & Laigneau 2017.

Type nomenclatural

Rel. 14 (neotypus nominis) du tab. 1 in Braun-Blanquet (1971, Vegetatio 22 : 217).

Physionomie

Pelouse rase, ouverte à fermée (80-100 % de recouvrement), dominée soit par Stipa gallica, soit par des fétuques (Festuca auquieri, F. christiani-bernardii), accompagnées par Bromopsis erecta, Helianthemum canum, Koeleria vallesiana, Thymus dolomiticus, T. longicaulis auct. Nombreux faciès, notamment à Aphyllanthes monspeliensis, Genista hispanica subsp. h., Ononis striata.

Combinaison caractéristique d'espèces

Anthyllis vulneraria subsp. rubriflora, Armeria arenaria subsp. bupleuroides, Bromopsis erecta, Carex humilis, Carthamus mitissimus, Echinops ritro, Eryngium campestre, Euphorbia seguieriana, Festuca auquieri, F. christiani-bernardii, Fumana procumbens, Galium corrudifolium, Globularia bisnagarica, Helianthemum apenninum, H. canum, Inula montana, Koeleria vallesiana, Leontodon crispus, Leucanthemum graminifolium, Linum suffruticosum subsp. appressum, Ononis pusilla, O. striata, Stipa gallica, Teucrium montanum, T. rouyanum, Thesium humifusum subsp. divaricatum, Thymus dolomiticus, Th. longicaulis auct., Trinia glauca. Autres espèces diagnostiques : Adonis vernalis, Anemone rubra, Centaurea maculosa, Linum narbonense, Onosma tricerosperma subp. fastigiata, Ranunculus gramineus.

Variations

De nombreuses variations sont mises en évidence dans l’association, notamment par Liou (1929), Vanden Berghen (1963), Braun-Blanquet (1971) et Barbero et al. (1972), ces différents auteurs exprimant des points de vue souvent opposés. Ils sont néanmoins tous d’accord sur le fait que l’association est globalement homogène et que la plupart des variations correspondent à des faciès. Liou (1929) distingue ainsi un faciès type dominé par les fétuques et un faciès à stipe localisé sur les sols dolomitiques. Cette option est reprise par Vanden Berghen (1963) qui indique que la variante à stipe se rencontre également sur des sols argileux recouvrant des calcaires lités, bien que dans ce dernier cas domine la variante à fétuques. Vanden Berghen donne également une variante à Lavandula angustifolia qui pourrait représenter un stade juvénile.
De nombreuses variantes correspondant à des faciès sont distinguées ultérieurement par Braun-Blanquet (1971) : à Stipa gallica, à Genista hispanica, à Ononis striata, à Aphyllanthes monspeliensis, à Eryngium campestre, cette dernière très parcourue par les troupeaux. Barbero et al. (1972) classent ces différentes variantes en deux groupes, à Festuca « duriuscula » dominante et à Stipa gallica dominant, comprenant de nouvelles sous-variantes géographiques non énumérées dans ce cadre.
Nous proposons à la suite de ces études trois sous-associations :
- typicum, typifié par le type de l’association, qui correspond aux variantes des sols dolomitiques peu épais, dominé le plus souvent par Stipa gallica, parfois par Festuca auquieri (syn. : gr. à Stipa pennata T. Liou 1929) ;
- lotetosum delortii T. Liou ex J.-M. Royer & Ferrez 2020 (syn : Festucetum duriusculae cauciense T. Liou 1929 ; Plantagini sempervirentis-Festucetum prov. Corriol & Laigneau 2017), qui correspond aux variantes des sols argileux sur calcaires en plaquettes, dominée le plus souvent par Festuca auquieri (et F. marginata -), différenciée par Carlina acanthifolia (optimum), C. vulgaris, Lotus corniculatus subsp. delortii, Plantago sempervirens, Taraxacum sect. Erytrosperma ; typifiée par le rel. 4 (typus nominis) du tab. 4 in Liou (1929, Arch. Bot. 3 (1) : 18) ;
- scorzoneretosum hirsutae Barbero et al. 1972, plus thermophile, propre aux petits causses de Montdardier et de Campestre (sols non précisés), différenciée par Aethionema saxatile, Jurinea humilis, Potentilla hirta, Scorzonera austriaca, S. hirsuta ; néotype à désigner ; Barbero et al. n’ont publié qu’une colonne synthétique (tab. 1 h.t., col. 1, Bull. Soc. Bot. France 119).

Synchorologie

Territoire d’observation : Aveyron, Lozère, Gard : causses du Larzac, Noir, Méjean, de Sauveterre, de Séverac, de Montdardier, de Campestre (Barbero et al., 1972).

Axes à développer

- néotype à proposer pour la sous-association scorzoneretosum hirsutae.

Bibliographie

Barbero M. et al., 1972 ; Braun-Blanquet J., 1971 ; Braun-Blanquet J. et al., 1952 ; Gaultier C., 1989 ; Liou T.-N., 1929 ; Quézel P. & Granel de Solignac L., 1953 ; Vanden Berghen C., 1963.

Bibliographie

 Royer J.-M. & Ferrez Y., 2020. Contribution au prodrome des végétations de France : les Festuco – Brometea Braun-Blanq. & Tüxen ex Klika & Hadač 1944. Doc. phytosoc., série 3, 13 : 7-302. (Source)