Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Habitat largement répandu au sein de l’étage supraméditerranéen, entre 300 m (notamment dans le nord de son aire de répartition) jusqu’ environ 1000 m d’altitude sur les expositions les plus chaudes (Haut-Vallespir notamment). Groupement
thermoxérophile, présent surtout sur calcaire. II est relayé sur substrat cristallin par le Pteridio aquilini-Quercetum pubescentis (Susplugas 1942) O. Bolos 1983 et le Teucrio scorodoniae-Quercetum pubescentis Choisnet in Renaux, Le Henaff et Choisnet 2015.

Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis Braun-Blanq. ex Bannes-Puygiron 1933 (S.I.G..M.A., Com. 19 : 27-33) [Syn. : Association à Quercus pubescens et Buxus sempervirens Braun-Blanq. 1933 (art. 2b, 7) ; Buxo sempervirentis-Quercetum humilis Braun-Blanq. ex Bannes-Puygiron 1933 nom. mut. Rivas Mart. et al. 2001 (art. 45).

- lectotypus nominis typicum Braun-Blanq. et al. 1952 : rel. 4 tab dans l’« association à Quercus pubescens et Buxus sempervirens » (h.t.) in Bannes-Puygiron 1933 (S.I.G.M.A., Com. 19) ;
- lectotypus nominis rhamnetosum saxatilis Braun-Blanq. et al. 1952 (Les groupements de la France méditerranéenne : 247-254) : rel. 37 tab. XVI (h.t.) in Vanden Berghen 1963 (Étude sur la végétation des grands Causses du Massif central de France : 70-79 et tableaux h.t.) ;
- lectotypus genistetosum hispanicae (Braun- Blanq. in Braun-Blanq. et al. 1952) Renaux, Timbal, Gauberville, R. Boeuf, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019 : rel. unique p. 253 in Braun-Blanq. et al. 1952 ;
- lectotypus pinetosum salzmannii Quézel & Barbero 1988 (Ecol. Medit. XIV (1/2) : 58) : rel. 6 tab. 3 ;
- holotypus pinetosum sylvestris Vanden Berghen 1963 rel. a p. 96 " Querceto-Buxetum Pinetosum Renaux, Timbal, Gauberville, R. Boeuf, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019 » ;
- lectotypus nominis pistachietosum terebinthi Vanden Berghen 1963 (Étude sur la végétation des grands Causses du Massif central de France : 70-79 et tableaux h.t.) : rel. 40 tab. XVI (h.t.).

Canopée dominée par le Chêne pubescent, accompagné par divers Sorbus (S. aria, S. domestica…) et Acer (A. campestre, A. opalus, A. monspessulanum). Strate arbustive diversifiée, marquée fréquemment par un fort recouvrement du Buis (Buxus sempervirens).

Acer monspessulanum, Amelanchier ovalis, Asparagus tenuifolius, Brachypodium pinnatum, Buxus sempervirens, Carex halleriana, C. humilis, Centaurea pectinata, C. triumfetti, Cytisophyllum sessilifolium, Euphorbia duvalii, Filipendula vulgaris, Helleborus foetidus, Hippocrepis emerus, Hypericum hyssopifolium, Lathyrus latifolius, Lonicera etrusca, Melittis melissophyllum, Muscari botryoides, Polygonatum odoratum, Primula veris, Quercus pubescens, Ranunculus bulbosus, Rhamnus saxatilis, Rubia peregrina, Rubus canescens, Saponaria ocymoides, Sorbus domestica, Teucrium chamaedrys, Trifolium ochroleucon, T. rubens, Verbascum chaixii.

Floristico-synécologiques :
- typicum Braun-Blanq. et al. 1952 [basion. : Querco-Buxetum cotinetosum coggygriae Braun-Blanq. et al. 1952 (Les groupements de la France méditerranéenne : 247-254)] : décrite dans le Valentinois méridional, sur pente assez marquée ; elle est différenciée par Anemone hepatica, Convallaria majalis, Cotinus coggygria, Euphorbia dulcis, Inula hirta, Katapsuxis silaifolia, Lathyrus niger, Primula vulgaris, Ribes alpinum, Stellaria holostea, Trifolium alpestre, Tanacetum corymbosum…
- rhamnetosum saxatilis Braun-Blanq. et al. 1952 (Les groupements de la France méditerranéenne : 247-254) [Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis variante à Aristolochia pistolochia in Vanden Berghen 1963 ; exclu la variante à Larserpitium latifolium du Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis in Vanden Berghen 1963] : décrite dans les Causses et régions voisines, sur stations sèches (sols calcaires très filtrants, exposition chaude). Elle est différenciée par Cotoneaster xintermedius, Inula spiraeifolia, Lathyrus pannonicus, Laserpitium nestleri, Leucanthemum subglaucum, Muscari botryoides, Rhamnus cathartica, R. saxatilis… Elle correspond à la variante xérophile et thermophile à Aristolochia pistolochia décrite par Vanden Berghen (1963, p. 70 à 79 et rel. 31 à 40 tab. XVI), différenciée localement (notamment de la sous-association pistachietosum terebinthi Vanden Berghen 1963 ou de sylvofaciès à Chêne pubescent de hêtraies) par Aristolochia pistolochia, Geranium sanguineum, Limodorum abortivum, Rubia peregrina, Vincetoxycum hirundinaria, Cervaria rivini ou encore Larserpitium latifolium. Parmi les différentielles de cette sous-association, Braun-blanquet et al. (1952) citent également Anemone nemorosa, Geum urbanum, Lilium martagon, Mercurialis perennis et Vicia sepium mais il semble que ces espèces soient davantage associées à des sylvofaciès à Chêne pubescent dérivant des hêtraies du Buxo sempervirentis-Fagetum sylvaticae Braun-Blanq. & Susplugas 1937. Ces sylvofaciès correspondent parfaitement à la variante à Lathyrus vernus décrite par Vanden Berghen (1963, p. 70 à 79 et rel. 6 à 22 tab. XVI) dans les situations relativement fraîches, et différenciée par Mercurialis perennis, Anemone hepatica, Carex digitata, Corylus avellana, Hedera helix, Tilia platyphyllos, Lonicera xylosteum… Ces peuplements à Chêne pubescent sont décrits comme des faciès du Buxo sempervirentis-Fagetum sylvaticae (voir Renaux et al. 2020d pour la déclinaison des Cephalanthero damasonii-Fagenalia sylvaticae Rameau ex R. Boeuf & J.-M. Royer in R. Boeuf 2014) ;
- pistachietosum terebinthi Vanden Berghen 1963 (Étude sur la végétation des grands Causses du Massif central de France : 70-79 et rel. 40 à 46 tab. XVI) : recolonisation de terrasses agricoles, différenciée par Aphyllanthes monspeliensis, Astragalus monspessulanus, Helianthemum canum, Leucanthemum graminifolium, Lotus dorycnium, Pistacia terebinthus, Rhamnus alaternus, Rhaponticum coniferum…
- genistetosum hispanicae Braun-Blanq in Braun-Blanq. et al. 1952 (Les groupements de la France méditerranéenne : 247-254) B. Renaux et al., 2020 [basion. : Querco-Buxetum provençale Braun-Blanq. et al. 1952 nom. illeg. (art. 34)] : Ubacs en régions méditerranéennes (Sainte-Baume…), différenciée selon les auteurs par Evonymus latifolius, Genista hispanica, Knautia arvensis, Phillyrea media, Quercus coccifera, Q. ilex, Rubus ulmifolius.

Floristico-physionomiques :
- juniperetosum thuriferae Rameau 1996 nom. nud. (art. 2, 5) : faciès à Genévrier thurifère (Juniperus thurifera) des Pyrénées et Alpes-de-Haute-Provence ;
- pinetosum salzmannii Quézel & Barbero 1988 (Ecol. Medit. XIV (1/2) : 58) : faciès à Pin de Salzmann (Pinus salzmanni) situés dans la région de Saint-Guilhem-le-Désert. (Hérault). Les autres peuplements de Pin de Salzmann inventoriés par les auteurs se rapportent, selon eux, à d’autres associations phytosociologiques.
- pinetosum sylvestris Vanden Berghen 1963 (Étude sur la végétation des grands Causses du Massif central de France : 96) : sylvofaciès de substitution à Pin sylvestre. Correspond probablement à la variante thermophile ouverte à Helianthemum canum et aux pineraies de substitution décrite par Mulot & Larvor (2009, Contribution à la caractérisation phytosociologique des Pineraies calcicoles de Pin sylvestre de la zone coeur du Parc national des Cévennes).

Contreforts des Pyrénées, Vallée du Rhône, Massif central méridional (Causses, Corbières), Périgord, Quercy… Préalpes sous influences méridionales (Drôme, Vercors, Luberon, gorges du Verdon, Buech…) jusque dans le Jura méridional (Bugey notamment) où elle est citée par Quantin (1935), avec une transition vers le Quercetum pubescenti-petraeae (Imchenetzky 1926) nom. invers. et nom. mut. propos. R. Boeuf 2014.

Les limites avec le Buxo sempervirentis-Fagetum sylvaticae Braun-Blanq. & Susplugas 1937 sont à préciser parmi les relevés des auteurs anciens, certains correspondants probablement à des phases dynamiques à Chêne pubescent évoluant vers une hêtraie à Buis. La présence des deux sous-associations quercetosum subpyrenaicae O. Bolòs & P. Montserrat 1983 et pinetosum subpyrenaicae Rivas Mart. et al. 1991, citées par Rivas Martínez et al. (1991) dans les Pyrénées espagnoles, serait à étudier en France.
Plusieurs associations, non citées dans la littérature française car versées dans un Buxo sempervirentis-Quercetum pubescentis au sens large de Rameau 1996, sont ici retenues comme des associations autonomes (voir les deux associations suivantes).
En relation avec l’étendue de l’aire de répartition de cette association, des races géographiques devraient pouvoir être mis en évidence. La sous-association fraxinetosum axcelsions Gruber 1990 serait à étudier.

Bannes-Puygiron G. de 1933 ; Barbero M., Grüber M. & Loisel R. 1971 ; Barbero M. & Loisel R. 1974 ; Barbero M., Merle P. & Quézel P. 1976 ; Bolós O. (de) 1962 ; Bolós O. (de) 1967 ; Braun J. 1915 ; Braun-Blanquet J. 1931 ; Braun- Blanquet J. 1932 ; Braun- Blanquet J. et al. 1952 ; Braun-Blanquet J. & Fukarek P. 1955 ; Choisnet G. & Mulot P.-E 2008 ; Choisnet G. & Le Hénaff P.-M 2010 ; Gégout J.-C. et al. 2008 ; Gensac P. 1967a ; Gensac P. 1967b ; Grüber M. 1978 ; Hartmann F.-K. 1974 ; Hess H.-E., Landolt E. & Hirzel. 1967 ; Jakucs P. 1961 ; Molinier Re. 1934 ; Oberdorfer E., Görs S., Korneck D., Lohmeyer W., Müller T., Philippi G. & Ozenda P. 1967 ; Passarge H. 1963; Passarge H. 1978a; Passarge H. 1978b ; Quantin A. 1935 ; Rameau J.-C 1996 ; Rivas Martínez S. 1968a ; Rivas Martínez et al. 2001 ; Seibert P. 1967 ; Susplugas J. 1942 ; Vigo J. 1968 ; Vigo J. 1974 ; Vives J. 1964.

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Boeuf R., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au prodrome des végétations de France : les Quercetea pubescentis Doing-Kraft ex Scamoni & H. Passarge 1959. Doc. phytosoc., série 3, 10 : 41-136. (Source)