57c - Carpino betuli-Fagetea sylvaticae Jakucs 1967

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Forêts planitiaires à montagnardes [9], acidiclinophiles à neutrocalcicoles, plus rarement acidiphiles, à bilan hydrique favorable, au moins sur le plan climatique. Ces conditions climatiques et trophiques globalement favorables à très favorables sont à l’origine de fertilités souvent élevées, avec des arbres pouvant atteindre des dimensions importantes dans les stades matures.

[9] Dans les massifs montagneux d’altitude modérée (Jura, Vosges, Massif central, Préalpes…), on rencontre en position sommitale l’alliance des l’Aceri pseudoplatani-Fagion sylvaticae (Oberd. 1957) Moor 1976. Ces hêtraies sont qualifiées de « subalpines » par certains auteurs (voir note de bas de page au niveau de cette alliance).

Nom cité du syntaxon

Carpino betuli-Fagetea sylvaticae Jakucs 1967 (Contrib. Univ. « Babes-Bolyai » Bot. Cluj-Napoca : 159-196 ; Acta bot. acad. Sci. Hung. 13 : 61-81).

Synonymes

Syn. nom. : Querco-Fagetea sylvaticae Braun-Blanq. & Vlieger in Vlieger 1937 (art. 35), Carpino-Fagetea sylvaticae Jakucs 1960 (art. 2b, 3b, 8), Carpino-Fagetea sylvaticae Passarge 1968 (art. 31) ; Carpino-Fagetea sylvaticae H. Passarge in H. Passarge & Ger. Hofm. 1968 (art. 31), Geranio-Fraxinetea excelsioris Passarge in Passarge et Ger. Hofm. 1968 (art. 31), Querco-Fagetea orientalis Zohary 1973 (art. 2b, 8). Inclus Tilietea platyphylli Moor 1977, Fagetea Lakušić et al., 1979 (art. 2b, 5, 8), Quercetea petraeocerris Lakušić et al. 1979 p.p. (art. 2b, 5, 8), Fagetea sylvaticae Radke 1980 (art. 2b, 5, 8). Syn. syntax. : Geranio-Fraxinetea excelsioris Passarge 1968, Fraxino-Fagetea sylvaticae Moor 1976 (syntax. syn.), Carpino-Fagetea orientalis Passarge 1981 (syntax. syn.).

Type nomenclatural

Typus classis : Fagetalia sylvaticae Pawlowski em. Moor 1976 nom. illeg. (art. 31).

Physionomie

Si certaines espèces d’arbres sont transversales à la classe (Acer pseudoplatanus et Fraxinus excelsior notamment), leur place dans la canopée varie beaucoup en fonction de la sous-classe à laquelle elles appartiennent. Les post pionnières des genres Acer, Tilia et Ulmus (accompagnées de Quercus robur et Carpinus betulus dans certains ordres) dominent la canopée dans la sous-classe des Geranio robertiani-Fraxinenea excelsioris Scamoni & H. Passarge1959 stat. nov, correspondant à des climax stationnels des forêts humides (Alno incanae-Fraxinetalia excelsioris (Oberd. 1953) H. Passarge 1968 et Ulmo-Fraxinetalia excelsioris H. Passarge 1968) ou d’éboulis (Aceretalia pseudoplatani Moor 1976). En revanche, elles restent le plus souvent dispersées dans les stades dendrologiquement matures des Fagenea sylvaticae H. Passarge 1968 stat. nov. Ces végétations de climax climatiques sont généralement structurées par les dryades (Hêtre et, à l’étage montagnard, Sapin pectiné), qui finissent immanquablement par dominer les stades dendrologiquement matures si la sylviculture le permet. Les postpionnières des Geranio robertiani-Fraxinenea excelsioris ne se montrent alors dominantes que dans les très nombreux sylvofaciès, façonnés parla sylviculture, ou les stades pionniers, occasionnés par des perturbations de taille importante (chablis ou coupes occasionnant de larges trouées ou colonisation d’anciennes terres agricoles). Ces sylvofaciès ou ces stades jeunes de hêtraies-chênaies-charmaies, hêtraies, hêtraies-sapinières ou sapinières-hêtraies font donc la jonction entre deux sous-classes, qui avaient été élevées par Passarge & Hofmann (1968) au rang de classe, sur des bases écologiques (climax stationnels) et structurelles (structuration par le

Combinaison caractéristique d'espèces

L’analyse statistique des syntaxons issus des anciens Querco roboris-Fagetea sylvaticae permet dedégager une liste d’espèces transversales aux Carpinobetuli-Fagetea sylvaticae que l’on peut donc considérer comme caractéristiques : Ajuga reptans, Anemone nemorosa, Athyrium filix-femina, Brachypodium sylvaticum, Carex sylvatica, Dryopteris filix-mas, Euphorbia amygdaloides, Euonymus europaeus,Lamium galeobdolon, Melica uniflora, Mercurialis perennis, Oxalis acetosella, Stellaria holostea. Hedera helix, Poa nemoralis, Fragaria vesca, Corylus avellana et Vicia sepium sont des espèces communes avec les classes des Quercetea pubescentis etdes Quercetea robori-petraeae, mais se retrouvent aussi dans les Crataego monogynae-Prunetea spinosae Tüxen 1962, en particulier Corylus avellana qui y est est constant. Il s’agit des rares espèces qui auraient pu être qualifiées de caractéristiques de la « super-classe » des Querco roboris-Fagetea sylvaticae (dans la conception d’Oberdorfer 1957 et Tüxen 1955, incluant les Crataego monogynae-Prunetea spinosae Tüxen 1962).

Bibliographie

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au Prodrome des végétations de France : les Carpino betuli-Fagetea sylvaticae Jakucs 1967. Doc. phytosoc., série 3, 11 : 1-423. (Source)