57b - Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Forêts caducifoliées acidiphiles, planitiaires à collinéennes, mésohygrophiles à xérophiles, de l’Europe tempérée. Formations de climax climatique à stationnel, nord-océaniques, atlantiques, sud-atlantiques, subatlantiques, subcontinentales à continentales.

Nom cité du syntaxon

Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952 (Prodrome des groupements végétaux de la France méditerranéenne : 225-226).

Synonymes

Syn. syntax. : Quercetea robori-sessiliflorae Braun-Blanq. & Tüxen 1943 nom. inval. (art. 2b, 8) ; Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq. 1950 nom. inval. (art. 2b, 8) ; Deschampsio-Quercetea robori-petraeae H. Passarge 1968 nom. superf. (art. 29a, 31, 34c) ; Deschampsio-Quercetea robori-petraeae H. Passarge in H. Passarge et Hofmann 1968 nom. superf. (31, 34c) ; Quercetea robori-sessiliflorae Quantin 1935 nom. inval. (rt. 2b, 8) ; Quercetea robori-sessiliflorae Br.-Bl. & Tx. ex Oberd. 1957 nom. superf. (art. 29a) ; Quercetea robori-petraeae Br.-Bl. et Tx. ex Oberd. 1957 nom. mut. (mut. superfl.) (Willner et al. 2011: 63) [4].

[4] C’est la classe des Quercetea robori-sessiliflorae Braun-Blanq. & Tuxen ex Oberd. 1957 qui est préférée par l’EVC, mais aucune mention des Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq. et al. 1952 n’est faite. Étant donné que cette classe semble valide et que BOEUF (2014) considère les Quercetea robori-sessiliflorae Braun-Blanq. & Tuxen ex Oberd. 1957 comme invalides, nous préférons faire référence aux Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq. et al. 1952. Les références suivantes sont également mentionnées dans l’EVC, sans avoir pu être vérifiées : Querco-Ulicetea Lebrun et al. 1949 p.p. ; Robori-Quercetea Rothmaler 1954 (orig. form) (art. 2b, 8) ; Quercetea pubescentis Doing-Kraft 1955 nom. inval. (art. 2b, 8) ; Querco-Piceetea Doing 1962 p.p. (art. 29) ; Quercetea petraeo-cerris Lakušić et al. 1979 p.p. (art. 2b, 5, 8) ; Quercetea pubescenti-petraeae (Oberd. 1948) Jakucs 1960 nom. superf. (art. 29a) ; Peucedano oreoselini-Quercetea robori-petraeae (Oberd. 1948) Doing 1955 em. Passarg

Type nomenclatural

Quercetalia roboris Tüxen 1931 (désigné in Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952).

Physionomie

Peuplements de Chêne sessile (Quercus petraea), Chêne pédonculé (Quercus robur), plus rarement de Chêne Tauzin (Quercus pyrenaica), de Chêne pubescents ou hybride (Q. pubescent, Q. ×calvescens). En dehors des stations les plus humides, sèches, ou des zones de climat sec, le Hêtre commun (Fagus sylvatica) est codominant voire dominant. La strate herbacée est moins diversifiée et souvent moins fournie que dans les forêts des Carpino betuli-Fagetea sylvaticae (voir Renaux et al. 2020d) et des Quercetea pubescentis (voir Renaux et al. 2020b). Le cortège dendrologique est également moins diversifié. Le Bouleau verruqueux (Betula pendula) est souvent très abondant dans les stades jeunes ou dégradés, voire le Bouleau pubescent (Betula alba) notamment sur les stations humides ou sous influence océanique marquée. Le Châtaignier (Castanea sativa), essence naturalisée sur une partie importante du territoire, est souvent présent, et forme des faciès en particulier dans l’ouest et le sud de la France. Le Pin sylvestre (Pinus sylvestris) est souvent favorisé ou introduit et ne serait autochtone que dans le Massif vosgien, en Alsace, dans le Massif central, les Alpes et les Pyrénées.

Combinaison caractéristique d'espèces

Quercus petraea, Pinus sylvestris, Betula pendula, Avenella flexuosa, Calluna vulgaris, Carex pilulifera, Hieracium groupe murorum, H. sabaudum, H. umbellatum, Holcus mollis, Lonicera periclymenum, Pteridium aquilinum, Melampyrum pratense, Vaccinium myrtillus. Parmi les bryophytes on peut retenir comme bonnes caractéristiques de classe Dicranum scoparium, Hypnum cupressiforme, Leucobryum glaucum, Polytrirum formosum et Pseudoscleropodium purum. Quercus petraea est beaucoup moins « à son aise » dans l’ordre des Molinio caeruleae-quercetalia roboris H. Passarge 1968, mais s’y rencontre néanmoins, et pourrait être retenu comme caractéristique de classe.
Quercus robur et Teucrium scorodonia semblent davantage à considérer comme des caractéristiques d’ordre. Braun-Blanquet et al. (1952) citent en outre Stachys officinalis en caractéristique de classe mais celle-ci est davantage une caractéristique des Quercetea pubescentis. Quant à Festuca filiformis, elle apparaît rarement dans les relevés.

Variations

Floristico-synécologiques
- typicum Loisel & Barbero 1970 ;
- quercetosum cerridis Loisel & Barbero 1970, différenciée par Quercus cerris, Q. crenata, Chamaespartium sagittale, Hieracium gr. prenanthoides, Luzula campestris, Carex sylvatica, Cephalanthera rubra.
Sous-association plus thermophile : vallons de la Verrerie vieille, des Granges de Villars et rives du barrage de Biançon…
- muscarietosum botryoidis Loisel & Barbero 1970, différenciée par Hyacinthoides italica, Muscari botryoides, Geranium nodosum, Galanthus nivalis, Ranunculus lanuginosus, Scilla bifolia, Corydalis solida, Viola jordanii, Erythronium dens-canis, Salvia glutinosa, Equisetum xmoorei. Sous-association plus mésophile, au contact de l’Alnion incanae Pawlowski in Pawlowski, Sokolowski & Wallisch 1928.

Synchorologie

Var et Alpes-Maritimes : massif du Tanneron, Estérel, préalpes de Grasse où il est très localisé et présent sous la sous-association à Quercus cerris.

Axes à développer

La sous-association quercetosum cerridis Loisel & Barbero 1970, plus sèche et se développant sur un substrat nettement plus acide, pourrait correspondre à une association autonome. En effet, elle occupe la moitié haute des versants peu pentus où se trouvent les deux autres sous-associations.
La sous-association typicum est édaphiquement fraîche et chimiquement riche avec un humus de forme mull actif.

Remarques

Par rapport aux deux autres classes issues des « Querco roboris-Fagetea sylvaticae Braun-Blanq. & Vlieger in Vlieger 1937 » sensu PVF1 (Quercetea pubescentis et Carpino betuli-Fagetea sylvaticae, voir Renaux et al. 2020b et d), la flore des Quercetea robori-sessiliflorae se caractérise par la dominance des espèces acidiphiles, mais surtout négativement par la disparition de la plupart des espèces non acidiphiles.

Bibliographie

Barbero M. & Loisel R. 1970 ; Loisel R. 1976.

Bibliographie

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Boeuf R., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au prodrome des végétations de France : les Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952. Doc. phytosoc., série 3, 10 : 137-215. (Source)