F57b-02 - Betulo pendulae-Quercetum petraeae (Schwick. 1933) nom. invers. Je. Pall. 199

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Chênaies sessiliflores ou mixtes (Chêne sessile et Chêne pédonculé), planitiaires à collinéennes, de climax stationnel, sous climat médioeuropéen, à ne pas confondre avec les sylvofaciès sans Hêtre de Hêtraies-chênaies du Leucobryo glauci-Fagetum sylvaticae (H. Passarge ex H. Passarge & Hofmann 1968) Boeuf 2014 in Renaux, Timbal, Gauberville, R. Boeuf, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019 (voir fiche précédente) que l’on rencontre à leur contact. Celles-ci peuvent être extrêmement proches d’un point de vue floristique, comme le soulignait lui-même Tüxen (1975) après avoir constamment fait évoluer sa conception de cette association et constaté le manque de différentielles et de caractéristiques dans cette association acidiphile paucispécifique par rapport aux associations voisines. Le déterminisme est clairement stationnel (sol filtrant et exposition chaude) dans certaines sous-associations (leucobryetosum), mais beaucoup plus subtile dans les autres. Substrat acide à très acide, filtrant (dunes fossiles, substrat sableux) ou rocheux (dalle, éperon, etc.), sur roche acide (grès, conglomérat, etc.). Humus de type moder à dysmoder, plus rarement dysmull.

Nom cité du syntaxon

Betulo pendulae-Quercetum petraeae (Schwick. 1933 : Beitr. Heimatk, 13 : 1-135) nom. invers. Je. Pall. 1996 (Phytocoenologia 26 : 1-79).

Synonymes

Basion. : Querceto-Betuletum Schwick. 1933. Syn. syntax. : Quercetum sessiliflorae Malcuit 1929 nom. illeg. (art. 31) ; Querceto sessiliflorae-Betuletum pendulae Tüxen 1937 Subatlantische variante nom. illeg. (art. 31) ; Betulo-Quercetum petraeae violetosum rivinianae Tüxen 1937 p.p. nom. illeg. (art. 31) ; Fageto-Quercetum petraeae Tüxen (1937) 1955 nom. illeg. (art. 29a) p.p. ; Violo rivinianae-Quercetum Oberd. 1957 nom. superf. (art. 29) ; Fago-Quercetum typicum W. Lohmeyer & Tüxen 1958 nom. illeg. (art. 29a) ; Luzulo-Quercetum S.Muller 1986 nom. illeg. (art. 23, 31).

Type nomenclatural

Pas de lectotype connu.

Physionomie

Formations arborées structurées par le Chêne sessile ou le Chêne pédonculé, en mélange avec le Bouleau verruqueux ou le Pin sylvestre. Strate herbacée généralement peu recouvrante.

Combinaison caractéristique d'espèces

Quercus petraea, Betula pendula, Agrostis capillaris, Anthericum liliago, Avenella flexuosa, Calluna vulgaris, Carex pilulifera, Cytisus scoparius, Dicranum scoparium, Festuca gr. ovina, Hieracium laevigatum, Holcus mollis, Leucobryum glaucum, Luzula luzuloides, Melampyrum pratense, Pleurozium schreberi, Polytrichum formosum, Pteridium aquilinum, Teucrium scorodonia. On peut retrouver également Vaccinium myrtillus et Lonicera peryclimenum.

Variations

Floristico-synécologiques :
- typicum Schwick. 1933, mésophile à hygrocline, différencié par Betula pendula, Populus tremula, Quercus petraeae, Q. robur, Sorbus aucuparia, Ilex aquifolium (parfois abondant), Vaccinium myrtillus, Galium saxatile, Holcus mollis, Carex pilulifera, Maianthemum bifolium, Pteridium aquilinum. Correspond à la forme typique de l’association décrite en Allemagne septentrionale sur terrains morainiques, souvent sableux (filtrants), avec un climat à tonalité généralement médioeuropéenne (subatlantique à subcontinental) mais n’excluant pas la présence du Hêtre qu’on retrouve dans les relevés même s’il ne structure jamais les peuplements ;
- leucobryetosum Sougnez 1975 (Colloq. Phytosoc. 14) [basion. : Fago-Quercetum leucobryetosum Sougnez 1975], mésoxérophile à xérophile, souvent en exposition chaude sur sols squelettiques, différencié par Calluna vulgaris, Leucobryum glaucum, avec en outre le lichen Cladonia chlorophaea par plages ;
- molinietosum caeruleae Schwick ex R. Boeuf 2014 (Les végétations forestières d’Alsace : 211-124) [basion. : Fago-Quercetum molinietosum Schwick 1938], mésohygrophile, sur sol sableux légèrement hydromorphe. Différenciée par Frangula alnus, Molinia caerulea (plus ou moins abondante, par plage mais jamais en touradons), Luzula sylvatica, parfois accompagnées de rares touffes de Sphagnum spp.. Transition vers le Molinio caerulae-Quercetum roboris (Tüxen 1937) Scamoni & H. Passarge ex H. Passarge 1968. Cette sous-association des dépressions sableuses pourrait correspondre à certains relevés de Muller (1986) réalisés dans le pays de Bitche, avec comme différentielle locale Helictochloa pratensis.

Floristico-géographiques :
- festucetosum guestfalicae Boeuf 2014 (Les végétations forestières d’Alsace : 207) nom inval. (art. 3b), différenciée par Festuca ovina subsp. guestfalica, avec une variante thermophile à Anthericum liliago et Silene vulgaris, présent dans le pays de Bitche (Vosges du Nord) ;
- silenetosum nutantis Sougnez 1975 in Renaux, Timbal, Gauberville, R. Boeuf, Thébaud, Bardat, Lalanne, J.-M. Royer & Seytre 2019 [basion. : Sileno nutantis-Quercetum petraeae Sougnez 1975 (Colloq. Phytosoc. III : 198-199 et tal. X), décrite en Belgique sur les schistes de Famenne en exposition chaude et différenciée par Silene nutans, Anthoxanthum odoratum et Malus sylvestris. Même si Luzula luzuloides est présent dans les tableaux de Sougnez (1975), l’auteur en fait une végétation d’affinités subatlantique. Les chênaies-boulaies stationnelles de Fontainebleau sont à rattacher à cette sous-association, dont elles constitueraient une race géographique particulière.

Synchorologie

L’association est décrite des moraines sableuses du nord-ouest de l’Allemagne et se retrouve dans quelques secteurs sur substrat sableux en France, notamment le pays de Bitche dans les Vosges du Nord, le secteur de Sauvage-Magny en Champagne, la plaine de la Scarpe et de l’Escaut, la Flandre intérieure. Bien que sous influence subatlantique plus marquée, les chênaies sèches de Fontainebleau semblent devoir être rattachées à la sous-association silenetosum nutantis Sougnez 1975 stat. nov. Thébaud et al. (2014) mentionnent la présence du Betulo pendulae-Quercetum petraeae sur terrasses d’alluvions anciennes et dunes sableuses des limagnes (climat d’abri sous influences ligériennes), mais le rattachement phytosociologique de ces végétations paucispécifiques à une association médioeuropéenne n’est pas évident, et il semble d’avantage relever d’une variation du Hieracio sabaudii-Quercetum petraeae Billy ex ass. nov. ou du Peucedano gallici-Quercetum roboris (P. Allorge & Gaume 1931) Braun-Blanq. 1967.

Axes à développer

L’aire de répartition de l’association est à préciser car elle peut se retrouver ponctuellement au sein de l’aire du Leucobryo glauci-Fagetum sylvaticae.
Les chênaies sessiliflores xéroacidiphiles de la zone subatlantique, comme celles de Fontainebleau, pourraient constituer une association particulière, dont l’individualisation est d’autant plus délicate que le cortège herbacé de ce type de chênaies est pauvre et peu sujet à variation géographique à travers la France.

Bibliographie

Müller S., 1986 ; Schwickerath M., 1933 ; Malcuit G., 1929 ; Tüxen R., 1937 et 1955 ; Oberdorfer E. 1992 ; Boeuf R., 2014 ; Rameau J.-M., 1997 ; Royer J.-M. et al., 2006 ; Fernez et al., 2011 ; Blanchard R. et al. 2014.

Bibliography

 Renaux B., Timbal J., Gauberville C., Boeuf R., Thébaud G., Bardat J., Lalanne A., Royer J.-M. & Seytre L., 2019. Contribution au prodrome des végétations de France : les Quercetea robori-petraeae Braun-Blanq. & Tüxen ex Braun-Blanq., Roussine & Nègre 1952. Doc. phytosoc., série 3, 10 : 137-215. (Source)