III.1.1.j. - Association à Gracilaria spp.

Typologie nationale des biocénoses benthiques de Méditerranée (NatHab-Med)

Facteurs abiotiques

Etage : Infralittoral
Nature du substrat : Vase, sable vaseux et sable
Répartition bathymétrique : 0 à 6 mètres de fond
Situation : Milieu plus ou moins fermé, souvent séparé de la mer ouverte
Hydrodynamisme : Faible à moyen
Salinité : Variant de l'eau saumâtre à faible salinité à l'hypersalinité
Température : Variable
Lumière : Variable

Caractéristiques stationnelles

Cette association se caractérise par les algues rouges appartenant au genre Gracilaria.
Les espèces appartenant au genre Gracilaria sont souvent libres sur le fond où on les retrouve sous forme de touffes isolées ou formant des tapis plus ou moins denses.
Les individus accrochés au substrat supportent bien d'avoir leur base recouverte de sable.
Les trois espèces Gracilaria bursa-pastoris, Gracilaria dura, Gracilaria gracilis sont des espèces pérennes. La cellule qui donne naissance à la plante germe toujours sur un support solide (rocher, rail, cordage, débris divers), une fois détachée de leur support, les algues se développent sur les fonds meubles des lagunes et peuvent former des tapis de quelques centimètres d’épaisseur.

Variabilité

L’association à Gracilaria spp.supporte des variations de salinité. L’envahissement d’une lagune ou d’une partie de lagune par les algues de cette espèce indique une eutrophisation lente et régulière.

Dynamique

Les trois espèces Gracilaria bursa-pastoris, Gracilaria dura, Gracilaria gracilis sont des espèces pérennes, présentes toute l’année. La cellule qui donne naissance à la plante germe toujours sur un support solide (rocher, rail, cordage, débris divers), une fois détachée de leur support, les algues proliférent sur les fonds meubles des étangs. Ce sont des algues non fixées, dérivantes et proliférantes qui peuvent former des tapis.
Ces algues peuvent être naturellement très abondante au printemps.

Espèces caractéristiques

Gracilaria Greville, 1830
Gracilaria bursa-pastoris (S.G. Gmelin) P.C. Silva, 1952
Gracilaria dura (C. Agardh) J. Agardh, 1842
Gracilaria gracilis (Stackhouse) M. Steentoft, L.M. Irvine & W.F. Farnham,1995 (anciennement Gracilaria verrucosa (Hudson) Papenfuss, 1950)

Principaux critères de reconnaissance

Comme pour beaucoup de gracilaires, les espèces Gracilaria bursa-pastoris, Gracilaria dura, Gracilaria gracilis peuvent avoir des aspects différents : la forme peut être plus ou moins trapue et certains rameaux ne sont pas compressés. Les filaments sont plus larges et les ramifications sont plus rapprochées chez Gracilaria gracilis.
Plusieurs Gracilariales à thalles cylindriques peuvent être confondues et les confusions taxonomiques ne sont pas toutes levées. Seul un examen microscopique d'une coupe transversale des organes reproducteurs permet une identification certaine. Chez Gracilaria bursa-pastoris, une coupe transversale du filament est nécessaire pour la distinguer des espèces morphologiquement comparables.
La détermination microscopique doit souvent être complétée par une analyse moléculaire.

Répartition géographique

L’ensemble des lagunes méditerranéennes françaises.

Intérêt pour la conservation

Gracilaria gracilis est cultivée pour l'extraction de l'agar-agar pour l'alimentation humaine. Elle est aussi utilisée comme engrais, ou substrat pour l'élevage des crevettes.
Elle synthétise aussi de nombreux composés pouvant avoir un intérêt pharmaceutique ou biotechnologique (matériaux mésoporeux).

Menaces potentielles

La vulnérabilité et les menaces sur cette association sont celles de la biocénose de rattachement.

Tendance évolutive

Sa dynamique est liée aux apports provenant du bassin versant mais également du relargage sédimentaire. Dans une dynamique de restauration des milieux lagunaires vis-à-vis de l’eutrophisation, son développement serait favorisé par la diffusion lente de l’azote et du phosphore provenant du sédiment. Cette association serait un état transitoire avant l’apparition des espèces pérennes et des phanérogames marines (Le Fur et al., 2019).

Auteur(s)

Fréjefond C., Cimiterra N., Grillas P., Ouisse V.

Date de rédaction

2021

Bibliographie

La Rivière M., Michez N., Delavenne J., Andres S., Fréjefond C., Janson A-L., Abadie A., Amouroux J-M., Bellan G., Bellan-Santini D., Chevaldonné P., Cimiterra N., Derolez V., Fernez T., Fourt M., Frisoni G-F., Grillas P., Harmelin J-G., Jordana E., Klesczewski M., Labrune C., Mouronval J-B., Ouisse V., Palomba L., Pasqualini V., Pelaprat C., Pérez T., Pergent G., Pergent-Martini C., Sartoretto S., Thibaut T., Vacelet J., Verlaque M., 2021. Fiches descriptives des biocénoses benthiques de Méditerranée. UMS PatriNat éd., Paris : 660 pp. (Source)

 Michez, N., Fourt, M., Aish, A., Bellan, G., Bellan-Santini, D., Chevaldonné, P., Fabri, M.-C., Goujard, A., Harmelin, J.-G., Labrune, C., Pergent, G., Sartoretto, S., Vacelet, J. et Verlaque, M. 2014. Typologie des biocénoses benthiques de Méditerranée Version 2. Service du patrimoine naturel, Muséum national d'Histoire naturelle, Paris. SPN 2014 - 33: 26 pp. (Source)

 Le Fur Ines, De Wit Rutger, Plus Martin, Oheix Jocelyne, Derolez Valerie, Simier Monique, Malet Nathalie, Ouisse Vincent 2019. Re-oligotrophication trajectories of macrophyte assemblages in Mediterranean coastal lagoons based on 17-year time-series .Marine Ecology Progress Series , 608, 13-32 . Publisher's official version : https://doi.org/10.3354/meps12814 , Open Access version : https://archimer.ifremer.fr/doc/00474/58555/