IV.3.1.k. - Faciès à Paramuricea clavata

Typologie nationale des biocénoses benthiques de Méditerranée (NatHab-Med)

Facteurs abiotiques

Etage : Circalittoral
Nature du substrat : Rocheux, organogène
Répartition bathymétrique : 10 - 120 m
Situation : Mer ouverte
Hydrodynamisme : Moyen
Salinité : Normale
Température : Normale
Lumière : Faible luminosité

Caractéristiques stationnelles

Ce faciès se caractérise par une forte densité de Paramuricea clavata sur des zones rocheuses des bioconcrétionnements, souvent sur parois verticales ou surplombantes ombragées, avec des courants modérés à forts, entre 10 m et 120 m de profondeur.

Variabilité

Les peuplements à Paramuricea clavata se rencontrent par endroit, à quelques mètres de profondeur et peuvent s'étendre au-delà de 100 m de profondeur. Cette large répartition bathymétrique entraîne une adaptation morphologique des colonies et conditionne la surface occupée. Près de la surface, l'espèce se rencontre sous la forme de petites colonies adaptées, occupant de petites surfaces sous des surplombs ombragés. A l'inverse, à grande profondeur, les spécimens peuvent atteindre des tailles remarquables (> 1,5 m) et former des peuplements denses occupant de larges surfaces.

Dynamique

Pas de cycle particulier des populations. L’espèce est longévive.

Espèces caractéristiques

Strate élevée dominée par la gorgone Paramuricea clavata. La strate inférieure est très riche et composée des bryozoaires Celleporina caminata, Schizomavella spp., Smittina cervicornis, Myriapora truncata, de Serpulidae, des éponges Ircinia variabilis, Spongia officinalis, Sarcotragus spinosula, Scalarispongia scalaris, Aplysina cavernicola, Penares (= Erylus) euastrum et Agelas oroides, du mollusque Thylacodes arenarius dont la présence n’est pas lié directement au faciès mais au substrat colonisé (coralligène ou roche calcaire). Sous les surplombs occupés par P. clavata, se rencontrent les cnidaires Caryophyllia smithii et C. inornata, Hoplangia durotrix, Leptopsammia pruvoti, Corallium rubrum. Enfin, plusieurs invertébrés colonisent les rameaux de P. clavata, tels que le cnidaire Alcyonium coralloides, les mollusques bivalves Pteria hirundo et Anomia ephippium, le mollusque gastéropode Simnia spelta, l'échinoderme Astrospartus mediterraneus, les bryozoaires Adeonella calveti, Turbicellepora avicularis, Reteporella spp. et Pentapora fascialis.

Principaux critères de reconnaissance

Gorgone pourpre, jaune ou bi-colore (pourpre et jaune) de grande taille (0,5 à > 1 m), fragile, se ramifiant dans un plan, formant des peuplements pouvant atteindre des densités élevées.

Habitats associés ou en contact

Les biocénoses de la roche du large et des grottes semi-obscures (en entrée de grotte).

Confusions possibles

Peu de confusion possible avec les autres faciès à gorgones.

Répartition géographique

Espèce largement répartie dans le bassin occidental de la Méditerranée et ponctuellement dans le bassin oriental (Grèce, Turquie).

Structure et fonctions

Paramuricea clavata est à l'instar de nombreux gorgonaires, une espèce ingénieure structurant les fonds. La présence de peuplements dense est associée à une augmentation de la biomasse et de la faune vagile. Ces peuplements régulent également les mouvements sédimentaires.

Intérêt pour la conservation

Les paysages à gorgones ont une haute valeur esthétique pour le tourisme sous-marin. Le faciès à Paramuricea clavata a un rôle structurant majeur pour la biocénose coralligène. Il est considéré comme un bon indicateur de la qualité de l'environnement.

Menaces potentielles

Ce faciès est soumis aux impacts des mouillages, des filets et de la fréquentation sans précautions des sites par les plongeurs. De plus, l'accroissement de la pollution peut l'éliminer. Cette gorgone paraît aussi très sensible à l'élévation des températures estivales et donc au changement climatique. Les épisodes d’anomalie thermique ayant entrainés des cas de mortalité massive.

Tendance évolutive

Une question se pose sur la conservation des peuplements de Paramuricea clavata présents entre la surface et 40 m de profondeur, compte tenu de la succession des mortalités massives dues aux anomalies thermiques dans le bassin nord-occidental.

Auteur(s)

Sartoretto S.

Date de rédaction

2017

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