Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Cet habitat correspond aux herbiers aquatiques des mares, flaques et plans d’eau stagnante arrière-dunaires, au moins temporairement en contact avec la nappe phréatique.
L’eau est oligotrophe, fortement minéralisée et de salinité variable, oligohaline, alcalino-saumâtre à douce, parfois avec un pH relativement élevé (7,3 à 8,5) ; elle peut s’échauffer rapidement.
Les fonds sont de nature sablonneuse, les accumulations de matière organique sont faibles.
La végétation aquatique à amphibie est adaptée à une variabilité parfois importante des niveaux d’eau, certaines mares pouvant s’assécher presque complètement en été.
Variabilités écologiques :
- variabilité liée aux eaux saumâtres littorales, ou plus rarement intérieures, fortement minéralisées : alliance du Charion canescentis (associations à définir) ;
- variabilité liée aux : association à Hottonie des marais (Hottonia palustris) (Hottonietum palustris) ;
- variabilité liée aux eaux douces riches en ions, peu profondes, oligohalines à euryhalines, pouvant s’échauffer : association à Najas marine (Najadetum marinae) ;
- variabilité liée eaux douces riches en ions, peu profondes, oligohalines à euryhalines des zones poldériennes : association à Zanichellie (Zanichellia palustris subsp. pedicellata) (Zannichellietum pedicellatae).
Végétations aquatiques se développant le plus souvent sous forme d’herbiers ou de tapis enracinés, plus ou moins denses, pauvres en espèces, dominées physionomiquement par les Characées.
La confusion est possible avec l’habitat « Lagunes côtières » (UE : 1150*) ; il s’en distingue par l’absence de communication régulière avec la mer, le caractère saumâtre des lagunes étant dû principalement à des infiltrations d’eau de mer à travers le cordon dunaire. Dans le cas des mares dunaires, le caractère saumâtre est dû à la remontée du coin salé au niveau de la zone de contact avec la nappe phréatique.
Spontanée :
Ces herbiers correspondent à des végétations pionnières qui peuvent plus ou moins rapidement être colonisées par des végétations phanérogamiques plus hautes et plus denses, de type prairies humides ou jonçaies-cariçaies.
Dunes fixées à végétation herbacée (dunes grises, UE : 2130*).
Bas-marais dunaires (fiche : 2190-3).
Prairies humides dunaires (fiche : 2190-4).
Roselières et cariçaies dunaires (fiche : 2190-5).
En France, cet habitat correspond aux pannes des systèmes dunaires nord-atlantiques ; il est également présent sur quelques massifs dunaires de la façade atlantique (Massif armoricain essentiellement).
La valeur patrimoniale de cet habitat réside dans la présence de plusieurs espèces de Characées rares et menacées à l’échelle du littoral atlantique français.
États à privilégier :
Herbiers aquatiques pionniers, tapis denses de Characées.
Autres états observables :
Herbiers en voie de colonisation par les phanérogames vivaces des habitats prairiaux.
D’une manière générale, ce type d’habitat subit une tendance très importante à la régression depuis une vingtaine d’années.
Destruction des habitats dunaires du fait de remblaiements, de décharges, ou dans le cadre d’aménagements touristiques ou portuaires, de l’urbanisation littorale…
Drainages, assèchements des marais arrière-dunaires.
Usage cynégétique : agrainage, élevage de canards, recreusement drastique des mares provoquant une eutrophisation importante du milieu.
Cultures maraîchères.
Pollution par les hydrocarbures, en période de grande marée associée à une tempête.
Compléments d’inventaires sur la typologie phytosociologique et la répartition géographique de ce type d’habitat.
Expérimentation de modes de gestion conservatoire par rajeunissement et recreusement des mares envahies par les vivaces hautes et mise en place de suivis à long terme de la dynamique de la végétation.
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)