Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Cet habitat correspond aux roselières et cariçaies des berges d’étangs arrière-dunaires, baignées par des eaux mésotrophes, plus ou moins minéralisées et de salinité variable, saumâtre à douce, connaissant de fortes variations des niveaux d’eau. Il peut aussi correspondre à une végétation secondaire issue de la dynamique naturelle ou induite par l’abandon par l’agriculture des praires humides dunaires.
Variabilités d’ordre écologique :
- variabilité liée aux bords des estuaires, dans les zones d’apport important d’eau douce : association à Arroche hastée (Atriplex prostrata) et Phragmite (Phragmites australis) (Atriplici hastatae-Phragmitetum communis) ;
- variabilité liée aux cuvettes longuement engorgées d’eau saumâ- tre des bordures de prés salés, plus ou moins soumises aux arrivées d’eau douce : association à Scirpe maritime (Bolboschoenus maritimus var. compactus) (Scirpetum compacto-littoralis) ;
- variabilité liée aux ceintures d’étangs plus ou moins inonda- bles, sur substrat organo-minéral oligohalin : association à Jonc maritime (Juncus maritimus) et Cladium (Cladium mariscus) (Junco maritimi-Cladietum marisci).
Végétations de type roselières denses moyennes à hautes, souvent dominées par une seule espèce de monocotylédone, occupant les dépressions humides inondables ou se développant en ceintures plus ou moins étendues sur les berges des étangs arrière-dunaires.
Cet habitat se distingue des prairies humides dunaires (fiche : 2190-4), des bas-marais dunaires (fiche : 2190-3) et des mégaphorbiaies oligohalines (fiche : 6430-5) par sa structure typique de roselière.
Spontanée :
Ce type d’habitat présente une dynamique assez faible, la colonisation par les ligneux (Saules, Salix spp.) demeurant très ponctuelle.
Liée à la gestion :
En cas de non-maîtrise du fonctionnement hydraulique des étangs arrière-dunaires, des épisodes d’assèchement estival peuvent avoir pour conséquence de favoriser l’implantation de jeunes Saules.
Dunes fixées à végétation herbacée (dunes grises, UE : 2130*).
Bas-marais dunaires (fiche : 2190-3).
Prairies humides dunaires (fiche : 2190-4).
Mégaphorbiaies oligohalines (fiche : 6430-5).
En France, cet habitat est présent sur quelques massifs dunaires du littoral du nord de la France et du nord du Massif armoricain, façade Atlantique ainsi que sur le littoral méditerranéen en Camargue.
La valeur patrimoniale de cet habitat est assez limitée en raison de la faible richesse spécifique.
Présence d’espèces végétales à valeur patrimoniale : Renoncule grande douve (Ranunculus lingua), espèce protégée au niveau national.
Les grandes roselières de certains étangs littoraux atlantiques constituent des haltes migratoires d’importance européenne pour les fauvettes paludicoles : Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), Rousserole effarvate (Acrocephalus scirpaceus).
États à privilégier :
Roselière compacte et dense.
D’une manière générale, ce type d’habitat connaît une tendance très importante à la régression.
Destruction des habitats dunaires du fait de remblaiements, de décharges, ou dans le cadre d’aménagements touristiques ou portuaires, de l’urbanisation littorale…
Assèchement de l’habitat par drainage.
Invasions accidentelles d’Étourneaux (Sturnus spp.), qui occasionnent d’importants dépôts de guano et un écrasement de la végétation.
Compléments d’inventaires sur la typologie phytosociologique et la répartition géographique de ce type d’habitat.
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)