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Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Habitat caractéristique de l’étage alpin, pouvant exceptionnelle- ment descendre à l’horizon supérieur de l’étage subalpin.
Il colonise les pierriers mobiles et les gélifracts, surtout calcaires (parfois enrichis d’éléments silicatés), assez peu pentus.
L’habitat est généralement exposé au sud et se trouve précocement déneigé (importance des phénomènes cryonivaux et de la déflation par le vent).
Habitat sans variabilité dont une seule association est décrite, l’association à Linaire des Alpes et Minuartie à feuilles de céraiste [Linario alpinae-Minuartietum cerastiifoliae].
Végétation de recouvrement faible (maximum 30 %), pauvre en espèces, dominée par des hémicryptophytes.
Étant donné l’écologie particulière de l’habitat, les espèces se montrent très nettement spécialisées face aux contraintes du milieu (nature, granulométrie, mobilité du substrat, microclimat, phénomènes cryonivaux…).
On y rencontre des espèces de pierriers mobiles : Linaire des Alpes, Crépide naine (Crepis pygmaea)… Ces espèces lithophiles présentent diverses stratégies leur permettant de résister aux contraintes imposées par les mouvements se produisant au sein des pierriers. L’organisation morphologique et anatomique de leur système végétatif (notamment « souterrain ») permet à ces espèces lithophiles de suivre et de subir, ou non, le mouve- ment des pierriers, d’où les diverses stratégies distinguées :
- stratégie migratrice : lithophytes migrateurs par allongement et régénération (Crépide naine) ;
- stratégie sédentaire : lithophytes à système aérien stabilisateur [Gaillet des Pyrénées (Galium pyrenaicum), Saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia)] ; lithophytes à système « souterrain » stabilisateur (Minuartie à feuilles de céraiste) ; espèces à racine pivotante sans fonction particulière [Linaire des Alpes, Arabette des Alpes (Arabis alpina), Chardon fausse carline (Carduus carlinoides), Pritzelago des Alpes (Pritzelago alpina)].
Les autres éboulis calcaires subalpins et alpins de l’Iberidion spathulatae [Code UE : 8130] des Pyrénées.
Les éboulis et dalles érodées de crêtes de l’horizon supérieur de l’étage alpin [Androsacion ciliatae ; Code UE : 8130] des Pyrénées centrales, d’écologie et de composition floristique différentes.
Cet habitat est permanent tant qu’un équilibre s’établit entre les processus géomorphologiques remaniant le milieu et la colonisation par les espèces végétales lithophiles spécialisées.
Végétation chasmophytique des pentes rocheuses calcaires [Code UE : 8210].
Autres communautés des éboulis calcaires subalpins et alpins [Iberidion spathulatae ; Code UE : 8130] des Pyrénées.
Pelouses acidophiles à Nard (Nardus stricta) [Nardion strictae ; Code UE : 6230*].
Pelouses basophiles thermophiles à Fétuque de gautier (Festuca gautieri) [Festucion scopariae ; Code UE : 6170].
Pelouses acidophiles thermophiles à Gispet (Festuca eskia) [Festucion eskiae ; Code UE : 6140].
Pelouses calcaires à Élyne queue de souris (Kobresia myosu- roides) [Code UE : 6170].
Pelouses calcaires mésophiles climaciques à Laîche courbe (Carex curvula) [Code Corine : 36.341].
Habitat endémique des Pyrénées centrales : hauts massifs calcaires des Hautes-Pyrénées.
Habitat original, endémique des Pyrénées centrales, ne couvrant pas en général de vastes surfaces. Il présente une grande valeur écologique et biologique par les conditions très particulières du milieu et le nombre d’espèces spécialisées qu’il renferme. Le cortège floristique compte plusieurs espèces endémiques pyrénéennes au sens large : Minuartie à feuilles de céraiste, Androsace ciliée, Chardon fausse carline, Gaillet des Pyrénées.
États à privilégier :
Stade optimal de l’habitat (comportant la plupart des espèces « indicatrices » du type d’habitat).
Autres états observables :
Stades pionniers peu typiques et stades appauvris.
L’habitat n’apparaît pas pour l’instant globalement très menacé dans les Pyrénées. Toutefois des menaces de destruction directe (aménagement et extension de domaines skiables, piétinement et pâturage intensifs par les troupeaux, piétinement et bouleversement lors de randonnées, érosion…) et indirecte (changement climatique global éventuel…) existent.
Affiner la répartition géographique et syntaxonomique de l’habitat. Réaliser les inventaires de la faune associée.
Il serait intéressant de faire un suivi à long terme de cet habitat afin de connaître son évolution éventuelle lors d’un changement climatique global.
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Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)
