Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étage collinéen surtout, mais se retrouvant à l’étage montagnard.
Falaises de calcaires compacts ou de schistes calcaires, rochers de tuf fossile.
En situation d’ubac (orientation nord à nord-ouest prédominante), ombragée et fraîche.
Gros blocs de rochers issus d’éboulements anciens des falaises voisines enclavées dans la forêt.
Végétation riche en fougères et en mousses s’installant dans les fentes où s’est accumulée une petite quantité de matière organique (issue des lichens et des mousses pionniers).
Habitat qui était fréquent dans les puits… (en voie de disparition dans ces conditions).
Cet habitat ne concerne qu’un seul type de communauté : l’association à Cystoptéris fragile et Scolopendre [Cystopterido fragilis-Asplenietum scolopendrii], qui s’exprime au travers de différentes variantes en fonction du domaine biogéographique.
Domaine continental :
- une forme collinéenne (sans espèces montagnardes) et une forme montagnarde [avec le Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum)] ;
- noté sur roches siliceuses « basiques » en Morvan, avec Orpin à feuilles épaisses (Sedum dasyphyllum), Diplotaxis des murs (Diplotaxis muralis).
Domaine atlantique : des variantes atlantiques se rencontrent dans les Pyrénées (vallées du Gave de Pau et du Gave de Cauterets…) avec, en plus des diverses espèces d’Asplénium citées ci-dessous, la présence de Polystic à dents sétacées (Polystichum setiferum), Dryoptéris écailleux (Dryopteris affinis)…
Végétation représentée par des populations dispersées, installées dans les fentes où sont réunies de la terre fine et de la matière organique.
Végétation dominée par des fougères dans un premier temps, avec apparition progressive de plantes herbacées sciaphiles.
En fin d’évolution peuvent s’installer quelques arbustes de petite taille [Groseillier alpin (Ribes alpinum), Groseillier à maquereau (Ribes uva-crispa)].
Confusion possible avec d’une part, à l’étage collinéen, la communauté à Asplénium trichomanès et Rue-de-muraille (Asplenium ruta-muraria) [Asplenietum trichomano-rutae-murariae, Potentillion caulescentis ; Code UE : 8210] et d’autre part en montagnard avec la communauté à Asplénium à pétiole vert (Asplenium viride) et Cystoptéris fragile (Cystopteris fragilis) [Asplenio viridis-Cystopteridetum fragilis, Cystopteridion fragilis ; Code UE : 8210] dont il manque les espèces montagnardes typiques [Moehringie mousse (Moehringia muscosa), Valériane triséquée (Valeriana tripteris), Aster fausse pâquerette (Aster bellidiastrum)…].
À la même altitude et sur les mêmes substrats, confusion possible avec les végétations des falaises ensoleillées du Potentillion caulescentis [Code UE : 8210].
Compte tenu des conditions écologiques (fentes de rochers ombragés), l’évolution de la végétation pionnière est très lente et limitée. On observe l’apparition de quelques herbacées forestières de sous-bois ou de lisières ombragées qui profitent de l’enrichissement en matière organique des anfractuosités (Lamier jaune, Laitue des murs, Pâturin des bois…) ; la dynamique s’arrête avec l’implantation d’arbustes (Groseilliers surtout).
Ces végétations de fentes de rochers se rencontrent dans divers contextes forestiers caractérisés par :
- des hêtraies à « Aspérule » et « Dentaires » d’ubac ; des sapinières-hêtraies d’ubac, neutrophiles [Code UE : 9130] ;
- des érablaies sur éboulis grossiers [Code UE : 9180*] ;
- des érablaies-frênaies riveraines [Code UE : 91E0*].
Ce type d’habitat défini en Bourgogne, en Haute-Marne se retrouve sur les plateaux calcaires de Lorraine, du Jura, à l’étage collinéen et s’observe également à l’étage montagnard.
Il s’observe également dans les Préalpes calcaires du Nord et du Sud. Présence de communauté relevant de ce type d’habitat, dans les Pyrénées centrales.
Ce type d’habitat occupe une aire assez large à l’intérieur de laquelle, les individus occupent des sites ponctuels, avec des surfaces très réduites.
On notera la présence de quelques espèces montagnardes rares à l’étage collinéen [Polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum)].
Présence d’espèces d’oiseaux protégés sur le plan national tel que le Tichodrome échelette (Tichodroma muraria).
États à privilégier :
Type d’habitat caractérisé par la végétation des fentes de rochers calcaires compacts ombragés et humides.
Tous les stades dynamiques décrits précédemment sont à retenir.
Habitat le plus souvent permanent, peu menacé.
La végétation rupicole de cet habitat est très liée aux conditions ombragées et humides : par ouverture du peuplement et apport de lumière, des coupes forestières dans les forêts de contact peuvent nuire à la végétation.
Préciser l’aire de distribution de ce type d’habitat et préciser ses variations d’ordre écologique et d’ordre dynamique.
Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)