Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étage mésoméditerranéen (d’environ 300 à 900 m d’altitude). Présent seulement dans l’intérieur des terres (jamais sur le littoral). Exposition variable mais plutôt ensoleillée (principalement en versants sud ou est).
Pente moyenne à très forte (jusqu’à plus de 80°). Il s’agit souvent de falaises avec des parois quasi verticales.
Substrat calcaire compact avec un lithosol qui se développe au niveau des fissures (peu nombreuses).
Seul un type de communauté est connu : l’association à Rue fétiole et Chou insulaire [Ruto divaricatae-Brassicetum insularis].
Le recouvrement est d’environ 5 %, la végétation poussant au niveau des fissures.
La végétation est thermophile et ne comporte qu’un petit nombre d’espèces strictement rupestres calcicoles, les autres plantes étant indifférentes à l’égard du substratum. Elle est constituée principalement de plantes vivaces parmi lesquelles dominent les hémicryptohytes et les chaméphytes. De nombreuses espèces de lichens et de mousses y sont aussi présentes.
Avec les autres types de falaises calcaires de Corse :
- celles avec des végétations de l’Asplenion glandulosi [Code UE : 8210, Code Corine : 62.1111], mais situées à plus basse altitude (étage thermoméditerranéen) ;
- celles du Potentillion caulescentis [Code UE : 8210, Code Corine : 62.15], qui correspondent aux rochers dominés par la Sabline de Bertoloni (Arenaria bertolonii), mais se trouvant à plus haute altitude (étage supraméditerranéen).
Habitat à caractère permanent. Le peu de sol présent dans les fissures de la roche limite l’installation de plantes arbustives.
Éventuellement dans certaines falaises, avec les rochers calcaires de basse altitude à Phagnalon sordide [Code UE : 8210, Code Corine : 62.1111].
Au pied des falaises, avec divers types de maquis ou fruticées sclérophylles, plus ou moins thermophiles, à Chêne vert (Quercus ilex), Cistes (Cistus spp.), Romarin (Rosmarinus officinalis), Buplèvre ligneux (Bupleurum fruticosum), etc. [Code Corine : 32].
Aire de répartition très restreinte : habitat principalement localisé au sillon central de la Corse entre Francardo et Soveria (et tout particulièrement au Monte A Supietra à Caporalino), mais aussi plus ponctuellement dans le cap Corse (crêtes des environs du col de Teghime, région d’Olcani) et au sud-est (Punta Calcina).
Habitat endémique, caractérisé par le Chou insulaire (espèce protégée au niveau national, endémique, rare et menacée en Corse) et hébergeant bon nombre d’autres plantes endémiques et peu répandues comme le Ptychotis saxifrage, la Seslérie insulaire…
Les rochers calcaires de l’intérieur de la Corse abritent plusieurs espèces animales remarquables :
- des sites de nidification d’oiseaux protégés, menacés ou peu fréquents, comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Merle bleu (Monticola solitarius), le Martinet alpin (Apus melba), le Grand Corbeau (Corvus corax) ou le Pigeon biset (Columba livia) ;
- des mollusques peu répandus, car inféodés au calcaire, comme l’escargot protégé et endémique corso-sarde Solatopupa guidoni ;
- des chiroptères protégées.
États à privilégier :
Toutes les formations à Chou insulaire.
Habitat principalement menacé par :
- le développement des activités sportives : l’aménagement de voies d’escalade dans les parois endommage (et parfois même détruit) la végétation rupicole ; l’importante fréquentation humaine des falaises peut engendrer le dérangement des rapaces rupestres en période de nidification et le développement d’une végétation nitrophile au pied des falaises ;
- les incendies (les feux de maquis atteignent parfois la végétation des falaises) ;
- l’exploitation de la roche (plus rarement aujourd’hui car les quelques grandes carrières existant dans les falaises calcaires de Corse semblent être actuellement fermées).
Mise en place de suivis de la reconquête de la végétation sur les surfaces mises à nu, suite à des aménagements liés à l’escalade et d’opérations de revégétalisation, si nécessaire.
Mise en place de suivis des aires de nidification d’oiseaux rupestres.
Mise en place d’un suivi des populations de chiroptères présents sur les sites.
Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)