Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Grottes le plus souvent fossiles, mais également grottes avec écoulements verticaux et cours d’eau souterrain, de petit développement ou correspondant à une partie d’un grand réseau souterrain.
Habitat obscur, température peu variable au cours de l’année, entre 4 °C et 15 °C, humidité relative de l’air proche de la saturation, le plus souvent peu ou pas ventilé.
Présence de plafonds, voûtes, dômes, aspérités des parois ou de fissures, permettant l’installation des chauves-souris.
Présent de l’étage méditerranéen au subalpin.
Les espèces indicatrices sont des chauves-souris ; l’utilisation principale de l’habitat est précisée en relation avec la phase du cycle la plus vulnérable.
Plusieurs espèces se rencontrent couramment dans la même grotte, soit en individus isolés, soit regroupées en colonies mixtes.
Les effectifs varient considérablement d’une espèce à l’autre et d’une grotte à l’autre : de quelques dizaines à quelques centaines d’individus en général pour les Rhinolophes, à des milliers d’individus, exceptionnellement des dizaines de milliers (grotte de Cabrespine) pour le Minioptère de Schreibers.
Il est possible de distinguer trois types d’utilisation des grottes en relation avec les trois phases du cycle vital des chauves-souris :
- grottes servant de gîtes d’hibernation ;
- grottes servant de gîtes de reproduction ;
- grottes de transit servant de repos diurne pour la recherche de nourriture la nuit et à l’extérieur, les plus nombreuses.
Autres cas : localisation différente des colonies d’hibernation et de reproduction dans des galeries d’un même réseau souterrain qui diffèrent par leurs conditions thermiques, hydriques et la dynamique de l’air.
Les parties non accessibles aux chauves-souris du réseau de fentes, de drains et de galeries qui est associé à toute grotte et qui constitue un type d’habitat où vit à une communauté d’invertébrés aveugles et dépigmentés, endémiques, rares, souvent relictes d’une faune disparue de la surface (fossiles vivants) et spécifiques du milieu souterrain terrestre [Code UE 8310].
Les éboulis calcaires [Code UE : 8120, 8130 et 8160*] et les falaises calcaires [Code UE : 8210] ainsi que les habitats du couvert végétal sus-jacent.
Dans toutes les zones calcaires karstiques, grottes du Nord-Est, du Jura, des Alpes, de la bordure calcaire du Massif central, des Pyrénées, de la bordure ouest du Bassin parisien, de Corse ; plus sporadiques dans les autres régions françaises.
Habitat typique des chauves-souris troglophiles.
Le guano déposé dans les grottes par les chauves-souris est une nourriture abondante et recherchée par des espèces d’invertébrés spécifiques ou non du milieu souterrain terrestre et détermine une communauté particulière.
États à privilégier :
Conservation en l’état de toutes les grottes renfermant des chauves-souris, en privilégiant les gîtes d’hibernation et de reproduction.
L’évolution des effectifs diffère selon les régions et selon les espèces. Déclin important de certaines espèces, notamment dans des régions de culture intensive ou de monoculture de conifères dans la moitié nord de la France, et maintien dans la moitié sud (Sud-Ouest, Midi-Pyrénées, pour certaines espèces dans le Sud-Est).
Le développement de la fréquentation des grottes (spéléologues individuels ou membres de la Fédération française de spéléologie, membres des clubs jeunesses et sports, classes vertes, classes nature, touristes et autres personnes non encadrées et non informées, scientifiques minéralogistes, entomologistes, etc.), peut présenter localement un danger pour les colonies d’hibernation (affaiblissement ou mort des individus suite aux réveils successifs causés par le dérangement) et de reproduction (diminution des mises bas, délocalisation).
Inventaire des sites, des espèces et des effectifs.
Inventaire des colonies d’hibernation et de reproduction ; composition spécifique, effectifs, en liaison avec la période de l’année.
Suivi des populations et des colonies dans des sites de référence. En parallèle, à l’extérieur, étude des conséquences des pratiques et de la déprise agricole, des remembrements, de la suppression des haies, des modifications des paysages, de l’extension de la forêt, de la disparition des cabanes et autres petits bâtis, de la monoculture de conifères, sur la composition spécifique des communautés de chauves-souris et sur les effectifs.
Bensettiti F., Herard-Logereau K., Van Es J. & Balmain C. (coord.), 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 5 - Habitats rocheux. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 381 p. + cédérom. (Source)