Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Type d’habitat collinéen établi sur les plateaux calcaires du nord-est de la France.
Installé sur des sols plutôt superficiels de rebords de plateaux ou de hauts de pentes, exposé au sud, à l’est ou à l’ouest, à l’origine de peuplements assez bas.
Sols très riches en cailloux, carbonatés souvent dès la surface (rendzine, rendzine brunifiée) à litière épaisse (humus de type amphimull) ; bilan hydrique très défavorable.
Variations géographiques :
- race de Haute-Marne, Lorraine où le Hêtre est assez présent et peut reprendre une place importante, avec Grémil pourpre (Buglussoides purpuro-caerulea) ;
- race de Bourgogne et des premiers plateaux jurassiens avec présence possible d’Amélanchier (Amelanchier ovalis), Nerprun des Alpes (Rhamnus alpina) ;
- race de Franche-Comté, d’Alsace, où le Hêtre est assez présent.
Variations selon la position topographique influant sur l’épaisseur du sol et le bilan hydrique général :
- variante de rebord de plateau avec sol superficiel (30 cm), à charge en cailloux souvent élevée (sol carbonaté, au moins en profondeur (rendzine à rendzine brunifiée) ;
- variante de haut de pente, à charge en cailloux, graviers élevée, à sols carbonatés (rendzine plus ou moins humifère).
Peuplements peu élevés, souvent ouverts dominés par le Chêne sessile accompagné du Hêtre devenant rare ou absent dans les conditions les plus séchardes ; présence du Frêne commun, de l’Alisier blanc, du Tilleul à grandes feuilles…
Sous-bois très riche en divers arbustes : Cornouillers mâle et sanguin, Nerprun cathartique, Cerisier de Sainte-Lucie, Viorne lantane…
Tapis herbacé recouvrant avec la Seslérie bleue, la Laîche des montagnes…
Avec la hêtraie-chênaie à Carex alba, variante à Seslérie bleue, établie sur des sols plus profonds et plus sableux ou graveleux.
Avec des chênaies (-hêtraies) mésoxérophiles installées sur des argiles de décarbonatation peu épaisses en position d’adret.
Spontanée :
Les conditions de bilan hydrique étant très défavorables, cette dynamique est très lente.
Pelouses à Seslérie bleue ; —› Clairières, lisières à Seslérie, Tabouret des montagnes (Thlaspi montanum), Laser à feuilles larges (Laserpitium latifolium), Laser à trois lobes (Laser trilobum) en Lorraine… à Géranium sanguin (Geranium sanguineum), Gentiane jaune (Gentiana lutea) en Bourgogne et Jura ; —› Fruticées à Cerisier de Sainte-Lucie, Nerpruns (cathartique et alpin parfois)… ; —› Colonisation par l’Alisier blanc, le Chêne pubescent parfois (Bourgogne, Jura), le Chêne sessile et le Hêtre.
Liée à la gestion :
Peuplements ayant subi des exploitations pour le bois de feu —› taillis, taillis sous futaie d’où le Hêtre (quand il était présent) a pratiquement disparu.
Pelouses mésoxérophiles à Seslérie bleue (UE : 6210).
Faciès d’embroussaillement à Laser (Laserpitium latifolium), Tabouret des montagnes (Thlaspi montanum) (UE : 6210).
Fruticées et phases pionnières à Alisier blanc.
Éboulis (UE : 8160) et végétation de fentes de rochers (UE : 8210) ; dalles rocheuses (UE : 6110*).
Chênaies pédonculées à Aconit tue-loup (Aconitum vulparia), à Laîche des montagnes (Carex montana) des fonds de vallon (UE : 9160).
Hêtraies-chênaies à Aspérule odorante (Galium odoratum) des versants et des plateaux (UE : 9130).
Tillaies sèches des adrets et érablaies à Scolopendre (UE : 9180*)…
Chênaies pubescentes.
Lorraine (côtes de Moselle), Champagne (plateau de Langres), Bourgogne (sud Châtillonnais, côte, arrière-côte, montagne), premiers plateaux du Jura… ; peut-être dans les Préalpes calcaires du nord à l’étage collinéen (-).
Habitat dont l’aire est assez peu étendue et qui présente des individus souvent de dimensions réduites.
Présence d’espèces rares, parfois protégées (Laser trilobum, Euphorbia pinifolia, Iberis durandii, Thlaspi montanum…).
Complexes d’habitats riches en espèces diverses offrant une multitude de conditions aux espèces animales.
États à privilégier :
Futaies de Hêtre et/ou de Chêne, futaies de Chêne en mélange avec des fruitiers.
Phase pionnière à Alisier blanc.
Mosaïque habitats forestiers/pelouses, lisières. Le maintien d’ourlets à plusieurs strates se révèle très intéressant quant à la richesse et la diversité du milieu.
Autres états observables!
Taillis simples à base de Chênes (sessile et pubescent).
Légère tendance à l’accroissement des surfaces occupées par cet habitat (il faut souligner que la dynamique est lente), par la disparition des activités pastorales dans les espaces concernés.
Pas de menaces potentielles compte tenu de la faible productivité de ces milieux.
Potentialités très faibles : faibles réserves en eau, pH élevé. On ne peut envisager une production de qualité sur ces stations, la régénération y est notamment relativement difficile.
Seul le Hêtre, dans le quart nord-est (Lorraine) peut donner un minimum de résultats (croissance et qualité des bois).
Chêne sessile mais qualité médiocre.
Les Alisiers blanc et torminal, le Cormier peuvent fournir des produits secondaires intéressants.
Lisières : types de travaux et précautions pour maintenir des lisières pluristratifiées
Inventaire à poursuivre pour préciser l’aire de répartition et la diversité écologique de ce type d’habitat.
Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 1. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 339 p. + cédérom. (Source)