Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Type d’habitat lié au climat hyperatlantique du littoral armoricain —› forêts directement exposées aux influences immédiates de la mer.
Rives abruptes, pentes internes, vallons un peu protégés des grands vents marins ; s’approche de la mer en situation protégée.
Installé sur produits d’altération de schistes, phyllades, de grès colluvionnés et mélangés à des dépôts quaternaires —› sols colluviaux neutrophiles à acidiclines riches en éléments nutritifs, présentant une bonne activité biologique (bonnes réserves en eau du sol).
Climat local frais.
Deux associations végétales :
Ormaie littorale :
- en bordure de polders, de dunes, hauts de plateaux, de falaises, pentes, têtes de vallons ;
- colluvions, matériaux riches en éléments minéraux ;
- riche en espèces nitrophiles ;
- pauvre en Fougères.
Frênaie littorale :
- pentes fortes, revers de falaises bien protégées des grands vents ;
- colluvions un peu acidiclines ;
- riche en Fougères.
La strate arborescente est dominée soit par l’Orme champêtre, soit par le Frêne commun, pouvant être accompagné du Chêne pédonculé (dispersé), du Merisier.
La strate arbustive est structurée par l’Aubépine, le Troène, avec abondance du Lierre et de la Ronce à feuilles d’Orme.
La strate herbacée montre un fort recouvrement du Lierre et une grande fréquence du Gouet d’Italie (Arum neglectum), de l’Iris fétide (Iris foetidissima) et du Fragon (Ruscus aculeatus)…
Avec des phases pionnières des hêtraies-chênaies acidiclines à Mélique uniflore et Jacinthe installées dans d’autres situations topographiques.
Avec des ormaies rudérales de sites fortement anthropisés.
Spontanée :
Nous disposons de peu d’éléments…
Prairies abandonnées —› fruticées —› implantation progressive de l’Orme ou du Frêne —› maturation lente vers l’ormaie ou la frênaie.
Liée à la gestion :
Fréquence des taillis, taillis sous futaie.
Habitats littoraux voisins (dunes, rochers) (UE : 2100, 2200, 2300).
Habitats de fentes de rochers (UE : 8210).
Végétations herbacées de lisières à espèces nitrophiles (UE : 6430).
Landes mésophiles (UE : 4010).
Ourlets à Fougère aigle.
Forêts zonales :
- hêtraies-chênaies acidiphiles à If et à Houx (UE : 9120) ;
- hêtraies-chênaies acidiclines à Jacinthe des bois (UE : 9130).
Forêts ripicoles (UE : 91E0* ou UE : 91F0).
Aire s’étendant du Cotentin à la Gironde sous climat hyperocéanique.
Ces forêts littorales ou sublittorales ont été, pour la plupart, détruites par le passé —› habitat résiduel devenu rare.
Par ailleurs, elles occupent des superficies très réduites. Elles hébergent des espèces à centre de gravité plus méridional (secteur aquitain) qui y présentent souvent leurs limites septentrionales.
Ces habitats participent à des mosaïques de milieux du plus grand intérêt.
États à privilégier :
Futaie mélangée.
Taillis sous futaie, taillis.
Les ormaies ont subi la graphiose qui a éliminé de nombreux ormes adultes.
On observe une stabilisation actuelle des surfaces couvertes par ces types d’habitats.
Les menaces potentielles sont : transformations résineuses ; des- sertes forestières…
Fertilité assez élevée : bonnes réserves en eau, bonne activité biologique.
L’Orme champêtre et le Frêne commun sont les deux essences permettant au mieux de tirer profit des potentialités de ces stations. L’intérêt économique sera cependant plus limité dans les quelques cas de situations topographiques particulièrement défavorables (bords de falaises, pentes fortes).
Type d’habitat peu étudié encore en France ; des relevés phytoécologiques restent à réaliser pour mieux cerner à la fois les caractères du milieu et la diversité de cet habitat.
Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 1. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 339 p. + cédérom. (Source)