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Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Il s’agit d'un habitat riverain des tronçons amont et moyen des cours d’eau des Pyrénées et des Cévennes à lit relativement large se rencontrant de l’étage montagnard à l’étage méditerranéen.
La végétation ligneuse fixe les cordons (galets, graviers, sables) déposés par les cours d’eau sur les rives et particulièrement en îlots sur les berges convexes.
Cet habitat dépend surtout de la dynamique fluviatile et de la granulométrie grossière du substrat, plutôt que de la nature de ce dernier. En plus des crues ordinaires se produisant au moins une fois par an, la végétation peut être soumise à des crues violentes plus ou moins destructrices.
Ces saulaies relèvent de l'association à Saule pourpre de Lambert et Saule drapé à feuilles étroites [Salicetum lambertiano-angustifoliae]. Elles sont relativement stables et une étude fine de leur variabilité éventuelle reste à mener.
Cet habitat est constitué de fourrés arbustifs parfois très denses dominés par des Saules atteignant quelques mètres de hauteur : Saule drapé, Saule pourpre, Saule fragile, Saule blanc, avec très rarement l’Argousier. La strate herbacée reste pauvre et très ouverte.
Ces végétations peuvent être confondues avec les saulaies pionnières à Myricaire d'Allemagne (Myricaria germanica, UE 3230) moins élevées, souvent moins denses et installées en général plus au cœur du lit mineur des cours d’eau.
Elles peuvent se développer par évolution de la végétation pionnière herbacée colonisant les grèves et par celle de la saulaie pionnière à Myricaire d'Allemagne.
Des stades régressifs peuvent exister à la suite de destructions partielles provoquées par des crues violentes.
De manière générale, ces saulaies appartiennent à un ensemble de complexes d’habitats rivulaires liés à la dynamique fluviatile.
Habitats aquatiques des cours d’eau (UE 3260).
Végétation pionnière herbacée des grèves torrentielles (UE 3220).
Saulaies arbustives à Myricaire d'Allemagne (UE 3230).
Mégaphorbiaies (UE 6430).
Aulnaies glutineuses (Cor. 44.5).
Forêts zonales diverses : pineraies, hêtraies-sapinières, chênaies pédonculées, chênaies pubescentes.
Il s'agit d'un habitat ripicole des cours d’eau à dynamique fluviale irrégulière de l’ensemble des Pyrénées et des Cévennes.
Ces végétations jouent un rôle fixateur des grèves riveraines (cordons, îlots alluvionnaires).
La valeur patrimoniale est liée au complexe d’habitats rivulaires (végétation herbacée pionnière, arbustive, arborescente) auquel il appartient.
Par ailleurs, les biotopes sont exploités par la faune (notamment par des passereaux nicheurs).
Valeur économique et sociale :
Ils jouent un rôle de protection des berges contre l’érosion et un rôle d’écran physique sur les parcours de pêche aux salmonidés ; par ailleurs, ils possèdent une réelle valeur paysagère.
États à privilégier :
Privilégier les stades arbustifs optimaux.
Cet habitat est très sensible aux modifications des régimes torrentiels dues essentiellement à des causes anthropiques : construction de barrages hydroélectriques et de retenues entravant la dynamique fluviatile naturelle, pollutions diverses des cours d’eau, modifications du profil en long des torrents par endiguements, prélèvements de matériaux (sables, graviers, galets)…
Ces modifications provoquent des dégradations réversibles jus- qu’à des disparitions totales de ces saulaies.
Elles sont nulles étant donné les espèces impliquées dépourvues de valeur économique.
Des investigations de terrain sont indispensables pour affiner la répartition de l’habitat et sa variabilité écologique et floristique.
Il est recommandé d’établir les règles préalables à des opéra- tions de restauration et de réhabilitation de l’habitat.
Bensettiti F., Gaudillat V. & Haury J. (coord.), 2002. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 3 - Habitats humides. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 457 p. + cédérom. (Source)
