Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Pentes fortes rocheuses ou à sols superficiels en situation chaude (adret), en sommet de corniches calcaires sur des sols très peu épais et caillouteux.
Bilans hydriques très déficitaires.
Sols limités à quelques éléments fins et à de la matière organique dans les fentes de rochers, ou de type rendzine caillouteuse ou sol humo-carbonaté superficiel.
Lorsque les conditions de sols sont plus favorables (sols plus épais), les buxaies peuvent évoluer vers la forêt (chênaie pubescente, chênaie sessiliflore, hêtraie sèche). Elles ne relèvent alors plus de la directive « Habitats ».
Selon la région et le macroclimat (plus ou moins chaud, plus ou moins sec), il est possible d’identifier deux ensembles principaux :
- en Bourgogne et dans le Jura, buxaies xérophiles à Amélanchier à feuilles ovales et Buis [Amelanchiero rotundifoliae-Buxetum sempervirentis], à Amélanchier à feuilles ovales (Amelanchier ovalis), éventuellement buxaies à Cotonéaster à feuilles entières et Amélanchier à feuilles ovales [Cotoneastro integerrimae-Amelanchierietum ovalis], à Cotonéaster à feuilles entières (Cotoneaster integerrimus), présentant un certain nombre d’espèces transgressives des chênaies pubescentes ou des ourlets xérophiles du Geranion sanguinei (secteur des Alpes) ;
- en Champagne-Ardennes, les buxaies à Prunier mahaleb (Prunus mahaleb), nettement moins riches en espèces xérophiles, compte tenu du climat (secteur baltico-rhénan).
Peuplements très denses de buis et souvent difficilement pénétrables. La strate herbacée, à l’aplomb des buis, est très pauvre en espèces herbacées.
Les fourrés de buis participent souvent à un complexe d’habitats : dalles rocheuses, fentes de rochers ensoleillés, pelouses, lisières et fruticées.
Ces buxaies stables ne sont pas à confondre avec les buxaies parsemées d’arbres, stade de dégradation de forêts méso-xérophiles, susceptibles d’être recolonisées par les arbres.
En principe, les buxaies à retenir pour la directive « Habitats » sont stables : elles dérivent de la colonisation de pelouses xérophiles, de rochers, de corniches et constituent souvent des mosaïques avec des végétations herbacées disséminées de pelouses xérophiles à Brome dressé (Bromus erectus) ou à Seslérie bleuâtre.
Leurs lisières sont occupées par des végétations d’ourlets à Géranium sanguin [Geranion sanguinei, code UE : 6210].
Les buxaies installées sur des sols légèrement plus profonds évoluent vers des chênaies pubescentes (Bourgogne, Jura, plus rarement au nord) [Quercion pubescenti-sessiliflorae, code Corine : 41.711] ou vers des chênaies sessiliflores-hêtraies méso-xérophiles.
Communautés vivaces des falaises et parois rocheuses calcaires [Potentillion caulescentis, code UE : 8210].
Communautés pionnières de dalles rocheuses calcicoles [Alysso alyssoidis-Sedion albi, code UE : 8240*].
Éboulis calcaires [Stipetalia calamagrostis, code UE : 8160].
Pelouses calcicoles xérophiles à méso-xérophiles européennes et ouest-sibériennes [Brometalia erecti, code UE : 6210].
Pelouses-ourlets et ourlets calcicoles [Trifolio medii-Geranietea sanguinei, code UE : 6210].
Forêts tempérées caducifoliées calcicoles, soit des forêts thermophiles à caractère supraméditerranéen du Quercion pubescenti-sessiliflorae [code Corine : 41.711], soit des hêtraies calcicoles thermophiles enrichies en éléments des chênaies pubescentes et relevant du Cephalanthero rubrae-Fagion sylvaticae [code UE : 9150], soit des tiliaies sèches d’éboulis [Tilion platyphylli, code UE : 9180*], soit des hêtraies-chênaies à Aspérule odorante (Galium odoratum) [Fagion sylvaticae, code UE : 9130].
Répandu dans le quart nord-est de la France (Champagne-Ardennes, Lorraine, Alsace, Jura, Bourgogne…), se raréfiant fortement dans le secteur baltico-rhénan.
Le Buis n’est pas une espèce menacée : dans ses localités, il tend fréquemment à s’étendre.
Les stations les plus séchardes abritent de nombreuses espèces végétales et animales de grande valeur (souvent en limite d’aire de distribution) et le Buis, par son extension, peut mettre en péril les populations de certaines de ces espèces.
États à privilégier :
Buxaies xérophiles de pentes thermophiles rocailleuses en mosaïque avec pelouses, ourlets, rochers, dalles rocheuses…
Autres états observables :
Buxaies installées en stations peu sèches, pouvant évoluer vers la forêt ou déjà en sous-bois.
Buxaies stables et peu menacées, compte tenu des conditions stationnelles.
Les buxaies thermo-continentales ne présentent pas d’intérêt pastoral direct compte tenu, d’une part, de leur implantation sur fortes pentes et corniches rocheuses, d’autre part, de leur faible pénétrabilité et, enfin, de la pauvreté de la strate herbacée du fait d’un fort déficit hydrique.
Cet habitat participe à un paysage très apprécié du public, d’où une valorisation économique indirecte.
Absence de données.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)