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Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étages montagnard et subalpin des Pyrénées orientales, de 1400 à 2 400 m.
Climat général variant bien sûr avec l’altitude, mais caractérisé sur l’ensemble par des influences méridionales plus ou moins marquées.
Inféodées aux soulanes ensoleillées.
Roches-mères siliceuses.
Sols souvent peu profonds et acidifiés : rankers de pH 5 à 6,5, soumis à l’érosion qui limite leur enrichissement.
Habitats soit primaires de corniches, falaises et vires rocheuses, soit secondaires associés aux systèmes pastoraux extensifs hérités des traditions de parcours et de pâturage maigre ; dans de nombreux secteurs, des situations primaire et secondaire coexistent et peuvent être étroitement intriquées.
Deux types d’habitats principaux en fonction de l’altitude :
- à l’étage montagnard supérieur, cytisaie à Séneçon à feuilles d’adonis et Genêt purgatif [Senecio adonidifolii-Cytisetum oromediterranei], avec le Genêt purgatif (Cytisus oromediterraneus) et le Séneçon à feuilles d’adonis (Senecio adonidifolius), en liaison dynamique avec les pineraies acidiphiles à Pin sylvestre (Pinus sylvestris) [ou mixtes à Pin sylvestre et Pin à crochets (Pinus uncinata)] et Véronique officinale (Veronica officinalis);
- à l’étage subalpin, cytisaie à Raisin d’ours commun et Genêt purgatif [Arctostaphylo uvae-ursi-Cytisetum purgantis], avec le Raisin d’ours commun (Arctostaphylos uva-ursi) et le Genêt purgatif, en liaison dynamique possible avec des pineraies xérophiles et acidiphiles à Genévrier nain (Juniperus sibirica) et Raisin d’ours commun.
Fruticées du montagnard supérieur assez hautes, à recouvrement variable suivant le stade de maturité (50 à 100 %) ; la Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa) est souvent très abondante, accompagnée du Conopode dénudé (Conopodium majus), de la Callune vulgaire (Calluna vulgaris), de la Silène des rochers (Silene rupestris), de la Véronique buissonnante (Veronica fruticans)…
À l’étage subalpin, les buissons arrondis de Genêt purgatif, hérissés d’une multitude de petites branches raides et les tapis denses du Genévrier nain et du Raisin d’ours commun éliminent les espèces concurrentes. Quelques rares graminées s’accommodent de ces conditions : Canche flexueuse, Houlque molle (Holcus mollis).
Physionomie générale sous la dépendance des actions anthropiques (pacage, incendie, coupe).
On peut observer également tous les intermédiaires entre la lande et la pineraie de Pin sylvestre ou de Pin à crochets.
Ces formations à Genêt purgatif ne sont pas à confondre avec les génistaies à Genêt à balais (Cytisus scoparius).
Spontanée :
Les successions dynamiques dans lesquelles s’inscrivent les landes à Genêt purgatif sont les suivantes : -à l’étage montagnard supérieur : pelouses à Fétuque en spadice (Festuca paniculata subsp. spadicea) ou Fétuque gispet (Festuca eskia) [Festucion eskiae] → cytisaie à Séneçon à feuilles d’adonis et Genêt purgatif → pineraie à Véronique officinale et Pin sylvestre [Veronico officinalis-Pinetum sylvestris ; Cytision oromediterranei]; -à l’étage subalpin : éboulis → pelouses à Fétuque gispet [Festucion eskiae] → cytisaie à Raisin d’ours commun et Genêt purgatif → pineraie à Pin à crochets [Cytision oromediterranei].
Liée à la gestion :
Le Genêt purgatif s’installe rapidement dans les pelouses, sous les éboulis. Les bergers essaient de freiner son extension par l’incendie souvent répété ; mais le Genêt purgatif repousse, se resème facilement et réoccupe les pentes noircies par le feu.
Le fauchage ou le pâturage intense empêchent cette évolution ou ralentissent l’installation des ligneux.
Végétation des fentes de rochers siliceux [Androsacetalia vandelii, code UE : 8220].
Éboulis siliceux thermophiles [Senecionion leucophylli, code UE : 8110].
Pelouses thermophiles d’adret à Fétuque en spadice, Fétuque gispet [Festucion eskiae, code Corine : 36.332].
Pineraies de Pin sylvestre [code Corine : 42.5B].
Pineraies de Pin à crochets [code UE : 9420].
Partie orientale des Pyrénées : Ariège, Pyrénées-Orientales, Aude.
Localement, ces habitats sont fréquents et étendus, mais à l’échelle de la France ils couvrent une surface relativement réduite.
Les landes secondaires se développent toutefois au détriment d’autres habitats.
États à privilégier :
Landes en mosaïque avec des pelouses, des éboulis…
Autres états observables :
Landes plus ou moins boisées.
Tendance naturelle à se reboiser en Pin sylvestre ou/et Pin à crochets, le couvert faisant alors disparaître plus ou moins le Genêt purgatif.
L’idéal est d’arriver à maintenir là où le pâturage est encore possible, une mosaïque de landes et de pelouses à Fétuque gispet.
Caractéristique des roches siliceuses du montagnard au subalpin, la lande à Genêt purgatif peut être associée à des espèces herbacées broutées par les animaux. Ainsi, en association avec la Fétuque en spadice, cette lande est utilisée dans les Pyrénées méditerranéennes en été et en automne par des brebis à l’entretien et permet un pâturage respectif de 20 à 40 journées brebis/ha et de 10 à 20 journées brebis/ha.
Des travaux de recherche sont en cours dans les Pyrénées méditerranéennes sur les effets du brûlage et du pâturage (programme européen FIRE TORCH).
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)
