Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Étage thermo-méditerranéen, entre 20 et 80 m d’altitude, plus rarement mésoméditerranéen jusque vers 200 m.
Climat particulièrement clément (chaud).
Bordures de dépressions exploitées par l’homme, vallons frais à humides.
Végétation résiduelle dont l’étendue est très réduite actuellement.
Installé aussi bien sur calcaire que sur silice.
Roches-mères : colluvions épaisses.
Sols colluviaux épais, de type brun, à bonne activité biologique et présentant un bilan hydrique favorable en relation avec les conditions stationnelles « confinées ».

Un type principal : chênaie pubescente méditerranéenne à Laurier-sauce [Lauro nobilis-Quercetum pubescentis].

Variations secondaires :
- selon le substrat :
variante sur matériaux issus de roches calcaires : avec Mélitte à feuilles de mélisse (Melittis melissophyllum), Primevère de Colonna (Primula officinalis subsp. columnae),
variante sur matériaux issus de roches siliceuses avec présence éventuelle du Chêne liège (Quercus suber), avec l’Arbousier (Arbutus unedo), le Myrte (Myrtus communis)… ;
- selon l’altitude :
forme de basse altitude où peuvent se rencontrer le Pistachier lentisque (Pistacia lentiscus) et le Myrte,
forme légèrement plus élevée dépourvue de ces espèces.

N.B. : le Laurier-sauce existe également dans quelques individus de chênaies vertes à Arisarum vulgaire (Arisarum vulgare) (voir la fiche « Yeuseraies » 9340-2 dans les « Cahiers d’habitats » forestiers).

Peuplements arborescents fortement dominés par le Chêne pubescent (Quercus humilis) accompagné par le Chêne vert (Quercus ilex) dispersé, plus rarement le Chêne liège.
La sous-strate inférieure est constituée par le Laurier-sauce et l’If (Taxus baccata), ce dernier peu recouvrant.
La strate arbustive est très diversifiée avec la Viorne tin (Viburnum tinus), l’Arbousier, le Filaire à larges feuilles (Phillyrea latifolia), le Rosier toujours vert (Rosa sempervirens), le Chèvrefeuille de Toscane (Lonicera etrusca), le Cytisophylle à feuilles sessiles (Cytisophyllum cytisophyllus), le Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea)…
Nombreuses lianes en draperies : Smilax rude (Smilax aspera), Clématite flammette (Clematis flammula), Tamier commun (Tamus communis), Lierre (Hedera helix)…
La strate herbacée est moyennement recouvrante avec la Garance voyageuse (Rubia peregrina), l’Arisarum vulgaire, le Géranium pourpre (Geranium robertianum subsp. purpureum), l’Épervière des murs (Hieracium murorum), le Brachypode des forêts (Brachypodium sylvaticum)…

Avec les chênaies pubescentes installées à l’étage mésoméditerranéen [Quercenion ilicis], dépourvues de Laurier-sauce et de nombreuses espèces de ce type d’habitat.

Liée à la gestion :
La gestion en taillis de ces chênaies pubescentes a pu faire disparaître le Laurier-sauce ; l’absence prolongée de l’exploitation peut entraîner son retour (s’il existe un potentiel de semences non éloigné).

Complexes forestiers méditerranéens :
- peuplements de Pin d’Alep (Pinus halepensis) [code UE : 9540] ;
- peuplements de Pin maritime (Pinus pinaster) [code UE : 9540] ;
- chênaies vertes [Quercenion ilicis, code UE : 9340] ;
-subéraies [Quercenion suberis, code UE : 9330] ;
-chênaies pubescentes mésoméditerranéennes [Quercenion ilicis].
Fruticées à Paliure épine-du-Christ (Paliurus australis), Aubépine à un style (Crataegus monogyna), Prunellier (Prunus spinosa), Ronce à feuilles d’orme (Rubus ulmifolius), Cytisophylle à feuilles sessiles (Cytisophyllus sessilifolius)… [Rhamno lycioidis-Quercion cocciferae].
Callunaies [code UE : 4030].
Peuplements de Bruyère à fleurs nombreuses (Erica multiflora).
Junipéraies à Genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus) [code UE : 5210].
Formations à Romarin officinal (Rosmarinus officinalis), Sarriette des montagnes (Satureja montana), Aphyllanthe de Montpellier (Aphyllanthes monspeliensis), Dorycnie à cinq folioles (Dorycnium pentaphyllum)… [Rosmarinetalia officinalis].
Formation à Spartier à feuilles de jonc (Spartium junceum).
Ourlets méditerranéens mésothermes à Brachypode rameux (Brachypodium retusum) [Phlomido lychnitidis-Brachypodion retusi, code UE : 6220*].
Prairies à Fromental élevé (Arrhenatherum elatius) dans les fonds de vallon [code UE : 6510]…

Îlots ponctuels thermophiles subhumides du Var (vallon de Ramatuelle, environs de Cogolin, bordure de l’Argens à Vidauban, basse forêt de Morières vers Pourrasque) et des Alpes-Maritimes (dépression à Valbonne, Plan du Var, Signe, Aurebeau).
Corse : uniquement en ripisylves.
Crau humide (Bouches du Rhône), dans les haies vives.

Type d’habitat devenu très rare et de faible étendue.
Abondance des espèces laurifoliées (Laurier-sauce, Viorne tin, Houx) conférant une grande originalité et un fort intérêt à ce type d’habitat.
Grande rareté des forêts constituées, mûres, thermo-méditerranéennes ou parfois mésoméditerranéennes (Crau, Corse).

États à privilégier :
Chênaies pubescentes à Laurier-sauce. Forêts dégradées comportant cependant le Laurier-sauce.

Surface actuelle considérablement réduite.
Le Laurier-sauce tend à s’étendre dans les taillis de chênes non exploités depuis deux à trois décennies. Menaces potentielles : urbanisation et incendies.

En tant que chênaies pubescentes, ces formations peuvent produire du bois de feu.
En tant que formations à Laurier-sauce, une commercialisation du feuillage (aromate culinaire, pharmacie, bouquets) peut être envisagée.
Aucune production animale ne peut être envisagée dans ces massifs.

Mise au point d’itinéraires sylvicoles pour obtenir la régénération naturelle de cet habitat traité en futaie.
Éventuellement, traitement expérimental en taillis fureté de certaines des formations en taillis relevant de cet habitat.
Études fines de la dynamique des populations du Laurier-sauce.
Mise en réserve intégrale de certains de ces habitats et suivi dans le temps de la dynamique des ligneux.

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)