5410-4 - Pelouses et garrigues des falaises littorales thermo-méditerranéennes du Roussillon

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Étages bioclimatiques mésoméditerranéen supérieur à thermoméditerranéen, de 2 à 50 m d’altitude.
Exposition aux vents de mer chargés d’embruns, avec déficit hydrique estival possible bien que ombroclimat humide.
Position générale en bas et sur les pentes rocheuses des falaises.
Substrat squelettique, minéral, sur schistes et quartzites, avec souvent une couverture détritique plus ou moins épaisse.

Variabilité

La diversité structurale va des végétations chasmophytiques disjointes aux pelouses et garrigues plus ou moins denses ; l’éloignement de l’estran entraîne un enrichissement spécifique progressif.
Plusieurs types sont ainsi distingués :
- végétations chasmophytiques aérohalines : sur roche dure, pelouse aérohaline à Armérie du Roussillon [Armerietum ruscinonensis] ; sur schiste tendre, pelouse à Crithme maritime et Statice de Tremols [Crithmo maritimi-Limonietum tremolsii] ;
- garrigues sur substrat plus épais ;
- garrigue à Plantain subulé et Œillet de Catalogne [Plantagini subulatae-Dianthetum catalaunici] à Œillet de Catalogne (Dianthus pyrenaicus subsp. attenuata) et Plantain subulé (Plantago subulata).

La garrigue à Thymélée hirsute et Plantain subulé [Thymelaeo hirsutae-Plantaginetum subulatae], végétation subnitrophile à Thymélée hirsute (Thymelaea hirsuta) et Camphorine de Montpellier (Camphorosma monspeliaca) liées semble-t-il jadis à un pâturage extensif ont fortement régressé et se fondent aujourd’hui vers le haut des séquences dans des formes d’altération des végétations anthropogènes subnitrophiles méditerranéennes à dominance d’annuelles ou de bisannuelles des Brometalia rubenti-tectorum, des Chenopodietalia muralis ou des Onopordetalia acanthii.

Physionomie, structure

Les pelouses chasmophytiques à Armérie du Roussillon sont très ouvertes et dominées par l’Armérie du Roussillon.
Les garrigues à Plantain subulé et Œillet de Catalogne sont codominées par ces deux espèces, mais sont également très riches en graminées, Fétuque glauque (Festuca glauca), Dactyle d’Espagne (Dactylis glomerata subsp. hispanica) : elles possèdent une structure mixte à hémicryptophytes et chaméphytes. Certains faciès sont dominés par le Polycarpe de Catalogne (Polycarpon polycarpoides subsp. catalaunicum) ou par le Statice de Tremols (Limonium tremolsii).

Confusions possibles

Aucune en raison de l’originalité de la combinaison floristique et de la station, de la localisation géographique stricte.

Dynamique

Les végétations chasmophytiques et de garrigues des bases et niveaux moyens des séquences sont primaires ou subprimaires, ayant un caractère de groupement spécialisé permanent.
Toutefois par rapport aux données anciennes, il apparaît que les communautés à Thymélée hirsute et Plantain subulé aient régressé au profit des garrigues à Plantain subulé et Œillet de Catalogne.
En haut des séquences existent des garrigues méditerranéennes plus denses et plus hautes à Ajonc à petites fleurs (Ulex parviflorus), Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), Romarin officinal (Rosmarinus officinalis) relevant de la classe des Rosmarinetea officinalis.

Habitats associés ou en contact

En contact inférieur : -îlots de végétation halophile des Juncetalia maritimi et des Scirpetalia compacti ; -thérophytes des Saginetea marinae.
En contact latéral et supérieur : -garrigues denses des Rosmarinetea officinalis ; -végétation nitrophile des Brometalia rubenti-tectorum, des Onopordetalia acanthii…

Répartition géographique

Habitat linéaire peu fréquent le long des côtes catalanes des Albères, de Collioure à l’Espagne, dans les Pyrénées orientales.

Valeur écologique et biologique

Grand intérêt patrimonial dû à l’originalité et à la rareté de l’habitat ainsi qu’à ses taxons remarquables : Armérie du Roussillon, Polycarpe de Catalogne, Statice de Tremols, Œillet de Catalogne.

États de conservation

Tous sont à préserver en donnant la priorité aux séquences les plus complètes et les moins altérées, notamment par eutrophisation.

Tendances et menaces

Il s’agit d’un habitat relictuel et menacé subissant de fortes pressions touristiques et agricoles (vignobles sur les plateaux).
À préserver sans gestion particulière, en tenant à l’abri des fréquentations touristiques trop fortes à la base, et du pâturage ou des altérations nitrophiles vers le haut des séquences. L’accélération de l’urbanisation peut devenir une menace supplémentaire.

Potentialités intrinsèques de production

Aucune valorisation économique directe.

Axes de recherche

Compléments d’analyse écologique.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliography

 Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 1. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 445 p. + cédérom. (Source)