English Version
Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étages montagnards supérieurs à subalpin (altitude supérieure à 900 m).
Climat froid, à pluviosité élevée (précipitations en général supérieures à 2000 mm/an).
Substrat de granite ou grauwackes.
Sol acide (pH voisin de 5).
Micro-topographie convexe ou plane.
Milieu méso-hydrique et oligotrophe.
Un type principal : pelouse à Violette jaune et Nard raide [Violo luteae-Nardetum strictae] ; plusieurs variantes en fonction de l’intensité des pratiques agricoles :
- variante à Myrtille (Vaccinium myrtillus), marquée par l’extension des chaméphytes [Myrtille, Airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea), Callune vulgaire (Calluna vulgaris)] et des autres espèces acidiphiles [Canche flexueuse (Deschampsia flexuosa), Luzules (Luzula), etc.] ; cette variante est intermédiaire avec des habitats de landes à Airelle rouge ou à Pulsatille des Alpes (Pulsatilla alpina) ;
- variante à Trèfles, différenciée par l’extension d’espèces prairiales eutrophes [Trèfle des prés (Trifolium pratense), Trèfle rampant (T. repens), Renoncule âcre (Ranunculus acris), Alchémilles (Alchemilla sp.), etc.] et la régression des chaméphytes ;
- variante appauvrie à Canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa) dans laquelle les chaméphytes et de nombreuses espèces acidiphiles oligotrophes [Arnica des montagnes (Arnica montana), Nard raide (Nardus stricta), Luzule à fleurs nombreuses (Luzula multiflora), etc.] ont totalement disparu.
Pelouse basse dominée par des graminées (Nard raide, Canche flexueuse, Agrostide capillaire, Fétuque rouge, Flouve odorante) accompagnées de nombreuses dicotylédones fleuries (Arnica des montagnes, Violette jaune, Liondent de Suisse, Gentiane jaune (Gentiana lutea) et d’arbrisseaux [Myrtille, Airelle rouge, Génêt poilu (Genista pilosa), Callune vulgaire).
Avec la lande subalpine primaire à Pulsatille des Alpes (Pulsatillo albae-Vaccinietum uliginosi), dont la pelouse à Violette jaune se distingue par l’absence de la Pulsatille des Alpes et de l’Airelle des marais (Vaccinium uliginosum) (espèces liées aux rankers), la moindre extension des chaméphytes et l’importance des espèces des pelouses.
Avec la pelouse acidiphile montagnarde à Fétuque rouge et Genêt sagitté, dont la pelouse à Violette jaune et Nard raide se distingue par la régression du Genêt ailé et surtout la présence d’espèces différentielles subalpines.
Spontanée :
Habitat secondaire (d’origine anthropique) qui peut être issu soit de la lande primaire à Pulsatille des Alpes (à une altitude supérieure à 1250 m), soit de la hêtraie-érablaie constituant la ceinture forestière supérieure (à une altitude supérieure à 900 m).
Liée à la gestion :
Une gestion agricole extensive sans fertilisation assurera le maintien de la variante à Myrtille ; son intensification par une pression de pâturage plus élevée, associée à un chaulage et une fertilisation azotée, conduiront à la variante à Trèfles ; une fertilisation plus poussée par apport de lisier et un pâturage plus important conduisent à la variante appauvrie à Canche cespiteuse.
L’arrêt de la gestion pastorale permettant un retour progressif à la lande subalpine à Pulsatille des Alpes (s’il n’y a pas eu fertilisation) au-dessus de 1250 m et à une hêtraie-érablaie à altitude plus basse.
Lande subalpine primaire à Pulsatille des Alpes et Airelle des marais (Pulsatillo albae-Vaccinietum uliginosae) [Genisto pilosae-Vaccinion uliginosi, Code UE : 4030].
Hêtraie-érablaie subalpine.
Hautes Chaumes du Massif vosgien à une altitude supérieure à 900 m.
Habitat acidiphile oligotrophe en voie de forte régression par suite de l’intensification de l’agriculture dans les Hautes-Vosges, de valeur patrimoniale très élevée.
Habitat présentant un cortège d’espèces particulières, adaptées à ses conditions écologiques, dont certaines protégées [Botryche lunaire (Botrychium lunaria)].
État à privilégier :
Variante à Myrtille, liée à une gestion pastorale extensive sans amendements ni fertilisation ; elle correspond à l’état optimal, présentant les plus grandes richesses floristiques et valeur patrimoniale.
L’intensification de la gestion pastorale, en vue d’une augmentation significative de la production fourragère, appauvrit considérablement cet habitat.
Le retournement des Hautes-Chaumes, qui était prôné dans les années 1970, détruit de manière quasi irréversible cet habitat. Au contraire, une gestion conservatoire extensive, sans fertilisation ni amendements, permet de maintenir cet habitat de manière optimale.
Pelouses montagnardes pauvres en espèces ligneuses basses (Myrtille, Callune...) et riches en graminées, soumises traditionnellement à un pâturage bovin extensif.
Autrefois, ces pelouses pouvaient être fauchées.
Moyens de lutte contre le développement de la Renouée bistorte.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)
