French Version
Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Étage planitiaire.
Climat nord - et subatlantique.
Topographie de bord de dépression dans les sables ou sur les platières de grès de Fontainebleau, charnière entre les éventuels bas-marais tourbeux du fond des dépressions et les pelouses psammophiles mésophiles supérieures.
Expositions variées, non déterminantes.
Sols acides, parfois issus de la décalcification progressive de dunes anciennes (flandriennes), à horizon humifère mince, à hydromorphie variable.
Pâturage extensif possible.
Habitat peu variable :
- pré humide sur sables paratourbeux à Laîche noire et Laîche à trois nervures [Caricetum trinervi-fuscae], pas de variations reconnues (possibilité d’une variante à espèces prairiales dans les formes extensivement pâturées) ;
- pré faiblement amphibie sur sables à Ophioglosse des Açores et Agrostide des chiens [Ophioglosso azorici-Agrostietum caninae], très peu connu, présentant deux formes géographiques, l’une littorale, la seconde intérieure.
Habitat se présentant comme une prairie basse dominée par des herbes vivaces petites ou couchées, assez ouverte, ce qui peut favoriser l’arrivée de fines espèces annuelles hygrophiles.
Habitat à distinguer notamment des pelouses oligotrophiques acidiphiles à Nardus stricta et Carex arenaria ou Carex trinervis qui lui sont contiguës dans ces paysages.
Spontanée :
Cet habitat modérément hygrophile est susceptible d’être envahi par des arbustes (Ajonc d’Europe, Saules) ; d’autre part, l’accumulation de matières organiques peut aboutir au remplacement du pré à Ophioglosse des Açores et Agrostide des chiens par un pré plus dense à Molinie bleue (Molinia caerulea) et Sphaignes de moindre intérêt.
Liée à la gestion :
Dans les prés communaux du nord de la France, cet habitat est soumis à un pâturage extensif qui ne semble guère l’affecter.
Pré à Laîche noire et Laîche à trois nervures : bas-marais subatlantique à Jonc à fleurs aiguës [Comaro palustris-Juncetum acutiflori, Code UE : 6410] vers les niveaux topographiques inférieurs, pelouses psammophiles acidiphiles du Carici arenariae-Festucion filiformis [Code UE : 6230] vers le haut.
Pré à Ophioglosse des Açores et Agrostide des chiens : pelouses psammophiles acidiphiles du Carici arenariae-Festucion filiformis [Code UE : 6230], gazon annuel à Radiole faux-lin (Radiola linoides) [Code UE : 3130].
Le pré humide à Laîche noire et Laîche à trois nervures n’est (ou n’était -) connu, sur le territoire national, que du pré communal d’Ambleteuse et du golf de Wimereux (Pas-de-Calais) ; il correspond à la limite extrême vers le sud-ouest du Caricetum trinervi-fuscae optimal sur les côtes néerlandaises et danoises.
Le pré à Ophioglosse des Açores et Agrostide des chiens n’est connu que par deux populations disjointes, l’une, littorale, du pré communal d’Ambleteuse (Pas-de-Calais), la seconde, intérieure, de quelques platières de grès en forêt domaniale de Fontainebleau (Seine-et-Marne).
Prés humides menacés de haute valeur patrimoniale floristique, surtout le pré à Laîche à trois nervures et Laîche noire inscrit au livre rouge des phytocénoses terrestres du littoral français (GÉHU, 1991) ; ils hébergent des espèces :
-protégée et menacée au plan national : Ophioglosse des Açores ;
-protégées au plan régional (Nord-Pas-de-Calais) : Laîche à trois nervures, Nard raide, Danthonie décombante ;
-menacées au plan régional (Nord-Pas-de-Calais) : Nard raide.
États à privilégier :
Toutes les formes, même la variante à espèces prairiales du pré à Laîche noire et Laîche à trois nervures, sont à privilégier.
Habitat menacé principalement par la dynamique naturelle provoquant le boisement ou le remplacement par un pré hygrophile oligotrophique fermé à Molinie bleue et Sphaignes de moindre valeur patrimoniale.
Formation très peu étendue et en général imbriquée dans une mosaïque d’habitats. Sa conservation passe par un pâturage bovin ou ovin extensif.
Faibles ressources fourragères.
Modes de gestion des fourrés à Ajonc d’Europe : des études et essais sont en cours sur l’utilisation de poneys ou la nécessité d’une fauche complémentaire dans une phase de restauration après la coupe.
Il serait intéressant d’établir l’historique des pratiques pastorales menées sur le site et de suivre l’impact des populations de lapins sur le maintien de l’habitat.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)
