Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Plaines françaises sous climat eu - à thermo-atlantique, en paysages de landes et forêts temporairement humides.
Situations topographiques à humidité temporaire hivernale.
Roches mères acides (granite, gneiss, grès, schistes, sables…).
Sols à pseudo-gley para-tourbeux à tourbeux.
Éléments majeurs des paysages de landes et forêts temporairement humides.
Variabilité liée aux facteurs édaphiques et climatiques :
- moliniaie à Carvi verticillé [Caro verticillati-Molinietum caeruleae] : assez variable selon les conditions climatiques régionales (synthèse à réaliser) avec au moins une forme thermo-atlantique, différenciée par la Bruyère à balais (Erica scoparia), l’Avoine de Thore (Pseudarrhenatherum longifolium), et une forme hyperatlantique (basse Bretagne) à Peucédan lancéolé (Thysselinum lancifolium) ; il existe aussi des variations à déterminisme édaphique ;
- moliniaie à Peucédan de France [Peucedano gallici-Molinietum caeruleae] : variabilité faible selon la documentation actuellement disponible (une variante neutrocline à Cirse tubéreux, Cirsium tuberosum) ;
- pré à Avoine sillonnée et Scorsonère humble [Avenulo sulcatae-Scorzoneretum humilis] : très peu variable pour ce qui en est connu.
Physionomie plutôt typique des moliniaies, souvent à touradons : végétation assez basse dominée par la Molinie, la plupart des autres espèces étant disséminées.
Moliniaie à Carvi verticillé : parfois confondue avec le bas-marais atlantique [Caro verticillati-Juncetum acutiflori, code UE : 6410] plus riche en espèces des bas-marais tourbeux.
Moliniaie à Peucédan de France : à séparer de l’ourlet mésophile à Peucédan de France (Peucedano gallici-Pulmonarietum longifoliae).
Pré à Avoine sillonnée et Scorsonère humble : à distinguer de la pelouse acidiphile méso-hygrophile à Agrostide de Curtis et Avoine sillonnée [Agrostio curtisii-Avenuletum marginatae sulcatae, code UE : 6230] plus mésophile.
Spontanée :
Habitat régressif de la dynamique forestière actuellement repris par la dynamique progressive vers le boisement.
Liée à la gestion :
Habitat traditionnellement stabilisé par des pratiques extensives aboutissant à son maintien (feu, anciennement pâturage extensif…), parfois aussi lié au drainage de bas-marais tourbeux.
Forêts eu-atlantiques (Ilici aquifolii-Fagetum sylvaticae) [Code UE : 9120] à thermo-atlantiques et ligériennes (Peucedano gallici-Quercetum roboris) [Code Corine. : 41.54].
Manteaux acidiphiles (dont le Lonicero periclymeni-Rubetum ulmifolii) [Code Corine : 31.8112].
Ourlets acidiphiles (Teucrion scorodoniae, dont le Peucedano gallici-Pulmonarietum longifoliae).
Landes eu - à thermo-atlantiques (Ulicion minoris) [Code UE : 4020, 4030].
Pelouse acidiphile méso-hygrophile à Agrostide de Curtis et Avoine sillonnée (Agrostio curtisii - Avenuletum marginatae sulcatae) [code UE : 6230].
Parfois bas-marais (Caro verticillati-Juncetum acutiflori) [Code UE : 6410].
Moliniaie à Carvi verticillé : de la Dordogne à la Basse-Normandie.
Moliniaie à Peucédan de Paris : domaine ligérien (Orléanais, Sologne) et Bassin parisien.
Pré à Avoine sillonnée et Scorsonère humble : actuellement connu de la Touraine tertiaire (surtout landes de Saint-Martin, nord-est de Saumur, sur la rive droite de la Loire).
Valeur patrimoniale moyenne au niveau floristique : pas d’espèce protégée ou menacée au plan national. En revanche plusieurs sont protégées régionalement :
-Pays de la Loire : Gentiane pneumonanthe, Peucédan lancéolé ;
-Centre : Gentiane pneumonanthe, Avoine sillonnée (Avenula lodunensis subsp. lodunensis) ;
-Île-de-France : Lobélie brûlante (Lobelia urens).
États à privilégier :
D’une manière générale maintenir l’état actuel en évitant l’eutrophisation et le drainage.
Certaines formes de l’habitat ne paraissent pas spécialement menacées dans leurs régions d’extension : moliniaie à Carvi verticillé, pré à Avoine sillonnée et Scorsonère humble ; il n’en est pas de même de la moliniaie à Peucédan de Paris en régression notable.
Ces prairies n’ont pas de grande valeur pastorale du fait de la qualité médiocre du fourrage médiocre et de leur faible productivité ; elles sont exploitées plutôt pour la litière que pour le foin.
Préciser les conditions optimales de gestion.
Type de matériel à utiliser, accès, devenir des produits, période et périodicité, pour la gestion par la fauche. Races à utiliser, période de pâturage... pour la gestion par le pâturage.
Effet du pâturage sur les espèces qui composent la Moliniaie (seuil du surpâturage -). Impact de la fauche sur la composition floristique de l’habitat.
Bensettiti F., Boullet V., Chavaudret-Laborie C. & Deniaud J. (coord.), 2005. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 4 - Habitats agropastoraux. Volume 2. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 487 p. + cédérom. (Source)