(4070 et 4060)-2 - Fourrés à Pinus mugo et Rhododendron ferrugineux sur substrats acides (Cahiers d'habitats)

(4070 et 4060)-2 - Fourrés à Pinus mugo et Rhododendron ferrugineux sur substrats acides

(4070 et 4060)-1 - Fourrés à Pinus mugo installés sur substrats calcaires

(4070 et 4060)-3 - Fourrés à Pinus mugo sur landes à genévrier nain

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat propre aux Alpes-Maritimes (haute vallée de la Roya) et à quelques points des Alpes du sud, à l’étage subalpin supérieur sur roches cristallines plus rarement calcaires après acidification par accumulation de matière organique.
Surtout localisé en exposition nord où la neige protège le Rhododendron des basses températures.
Les sols sont moyennement profonds et de type podzolique.
La partie supérieure est riche en éléments grossiers ; la texture est limoneuse ; le pH est de l’ordre de 4,5 à 5.
L’horizon A, organo-minéral est très riche en matière organique (25 à 50 %).
Humus de type dysmoder ; les horizons OF et OH varient entre 15 et 60 cm.

Variabilité

Variabilité selon le substrat de départ :
- substrat siliceux : la flore est essentiellement acidiphile (cf. liste ci-contre) ;
- substrat calcaire : l’accumulation de matière organique sur de grandes épaisseurs entraîne une acidification permettant le développement de Rhododendron ferrugineux (Rhododendron ferru gineum).
On retrouve quelques espèces calcicoles dans ce cas : Dryade à huit pétales (Dryas octopetala), Seslérie bleue (Sesleria albi- cans), Laîche toujours verte (Carex sempervirens).

Physionomie, structure

Peuplement plus ou moins dense de Pin mugo sur une lande ouverte à Rhododendron ferrugineux, Myrtilles…
Quelques individus de Mélèze, Arolle, Sorbier des oiseleurs peuvent apparaître.
La strate herbacée est dispersée, apparaissant dans les trouées de la lande.

Confusions possibles

Avec les peuplements de Pin mugo installés sur roches calcaires, dépourvus de Rhododendron.

Dynamique

Spontanée :
- (Ubac sur calcaires) Éboulis à Thlaspi rodundifolium --> Pelouses à Helictotrichum sempervirens ou sedenense --> Landes à Rhododendron --> Implantation progressive du Pin mugo.
- (Sur silice) Éboulis à Adenostyles leucophylla --> Pelouses à Festuca acuminata, Festuca paniculata --> Landes à Rhododendron --> Implantation progressive du Pin mugo.
On observe peu de régénération en rhodoraie fermée : pro- blèmes donc de pérennité quand le Rhododendron forme un couvert fermé.

Liée à la gestion :
Pas de gestion au niveau de ces milieux marginaux.

Habitats associés ou en contact

Groupements de fentes de rochers (UE : 8210, UE : 8220).
Groupements d’éboulis (UE : 8110, UE : 8120).
Groupements de dalles rocheuses (UE : 8230).
Pelouses à Festuca acuminata, Festuca paniculata (Code Corine : 36.331).
Landes à Rhododendron ferrugineux (UE : 4060).
Mélézeins, cembraies subalpines (UE : 9420).
Bois de Pin à crochets (UE : 9430).

Répartition géographique

Haute vallée de la Roya.
Localités disjointes : Queyras, Briançonnais… qui restent à préciser et à étudier sur le plan écologique.

Valeur écologique et biologique

Types d’habitats dont l’aire est très réduite en France et habitats occupant des surfaces limitées ; en limite d’aire en France.
—› Habitat du plus grand intérêt. Espèce rare en France.
Présence d’espèces protégées comme l’Ancolie des Alpes (Aquilegia alpina).
Caractère relictuel de ces milieux qui résultent de peuplements antéglaciaires.
Mosaïque d’habitats variés offrant une grande diversité de situa- tions aux espèces, végétales et animales.

États de conservation

États à privilégier :
Tous les types de peuplements (fermés, ouverts) compte tenu de la rareté du type d’habitat.

Tendances et menaces

Aire actuelle tendant légèrement à s’étendre par colonisation de pelouses plus ou moins ouvertes où le pâturage a cessé.
Peu de menaces dans les situations occupées (Parc national, étage subalpin en zone peu accessible).

Potentialités intrinsèques de production

Il s’agit là de fourrés de haute altitude et pas de forêts. Qualité et accessibilité des produits sont de plus réduites. Il n’y a pas de gestion de ces peuplements.

Axes de recherche

Travaux à effectuer sur la variabilité taxonomique des populations de Pin mugo.
Parfaire les études phytoécologiques en vallée de la Roya. Préciser l’aire complète de ce type d’habitat par une étude fine des populations.

Bibliographie

Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)