Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Cet habitat se situe le plus souvent au contact supérieur des végétations de fissures rocheuses de la partie moyenne à supérieure de l’étage aérohalin, plus rarement au contact supérieur des communautés de lichens.
Il se développe sur un sol très squelettique et sec, composé d’arènes ou d’éboulis issus de l’altération de la roche mère en place, parfois mêlés de particules sableuses d’origine éolienne (placages), en mélange avec de la matière organique. L’exposition aux vents et aux embruns reste très marquée.
Variabilité liée au substrat crayeux ou détritique neutrocline des falaises de craie dans la zone supérieure des embruns : association à Carotte intermédiaire (Daucus carota subsp. intermedius) et Fétuque pruineuse (Festuca rubra subsp. pruinosa) (Dauco intermedii-Festucetum pruinosae).
Végétation herbacée graminéenne rase à moyenne, dominée par les espèces vivaces, notamment par les Graminées (Fétuque pruineuse), présentant une seule strate, et dont le recouvrement est parfois très important. L’ensemble peut former un tapis végétal dense et continu.
Aucune confusion possible avec d’autres types d’habitats.
Spontanée :
En raison des fortes contraintes écologiques, cet habitat regroupe des associations végétales qui correspondent à des végétations permanentes ; il ne présente donc pas de dynamique particulière.
Liée à la gestion :
Ce type d’habitat ne faisant généralement pas l’objet de modes de gestion spécifiques, aucune dynamique particulière n’est observée.
Contacts supérieurs : végétations des Festuco-Brometea, des Trifolio-Geranietea et des Prunetalia.
Cet habitat est présent sur les falaises calcaires et de craie des littoraux de Normandie et du nord de la France.
Présence d’espèces à valeur patrimoniale : écotype de Trifolium pratense.
États à privilégier :
Végétation homogène présentant un aspect de pelouse graminéenne.
Autres états observables :
Dans les zones les plus fréquentées et piétinées, présence de formes très rases, dégradées, discontinues ou écorchées, à plus faible recouvrement, et à l’aspect très tassé.
Ce type d’habitat est en forte régression dans les sites les plus fréquentés : la fréquentation génère un piétinement qui entraîne le décapage du tapis végétal et une compacité du substrat rendant toute régénération naturelle très difficile.
Grande vulnérabilité vis-à-vis de l’artificialisation des littoraux par constructions d’enrochements ou de murs maçonnés.
Destruction des habitats de falaise par le stationnement des véhicules et dans le cadre d’aménagements touristiques ou portuaires, de l’urbanisation littorale…
Précisions chorologiques.
Expérimentations de restauration écologique des végétations de pelouses aérohalines dans diverses situations de dégradation et en faisant appel à différentes techniques.
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)