1240-3 - Garrigues littorales primaires

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Cet habitat s’observe sur le rebord sommital des falaises cristallines et calcaires méditerranéennes. Toujours situé dans la zone d’influence maximale du vent et des embruns, il se développe sur un sol sec et très superficiel, généralement assez caillouteux et pauvre en matière organique.

Variabilité

Variabilités d’ordre écologique et géographique :
- variabilité liée aux falaises de calcaires marneux des Alpes maritimes : association à Fumana à feuilles de Thym (Fumana thymifolia) et Romarin officinal (Rosmarinus officinalis) (Fumano-Rosmarinetum officinalis) ;
- variabilité liée aux marnes pentues du Narbonnais : association à Hédisare capité (Hedysarum capitatum) et Astragale de Narbonne (Astragalus narbonensis) (Hedysaro capitati-Astragaletum narbonensis) ;
- variabilité liée aux sols dolomitiques de Provence calcaire : association à Hélianthème rameux (Helianthemum racemosum) et Bruyère multiflore (Erica multiflora) (Helianthemo racemosi-Ericetum multiflorae) ;
- variabilité liée aux calcaires marneux du Languedoc : association à Romarin officinal (Rosmarinus officinalis) et Lithodore fruticuleux (Lithodora fruticosa) (Rosmarino officinalis-Lithospermetum fruticosi) ;
- variabilité liée aux vires des calanques : association à Amelanchier oval (Amelanchier ovalis) et Bruyère multiflore (Amelanchio ovalis-Ericetum multiflorae) ;
- variabilité liée aux anciennes terrasses sablo-graveleuses durcies : association à Ciste à feuilles de sauge (Cistus salvifolius) et Halimium faux-obione (Halimium halimifolium) (Cisto salviifolii-Halimietum halimifolii) ;
- variabilité liée aux calcaires durs du littoral de Provence occidentale : association à Astragale de Marseille (Astragalus massiliensis) et Plantain subulé (Plantago subulata) (Astragalo massiliensis-Plantaginetum subulatae) ;
- variabilité liée aux falaises cristallines de Provence et du golfe de Saint-Tropez : association à Armérie précoce (Armeria praecox) (Armerietum praecocis) ;
- variabilité liée aux falaises calcareuses du cap Pertusato : association à Astragale de Marseille et Immortelle à petites feuilles (Helichrysum microphyllum) (Helichryso microphylli-Astragaletum massiliensis) ;
- variabilité liée aux falaises de Bonifacio : association à Astérolide maritime (Asteriscus maritimus) et Immortelle à petites feuilles (Helichryso microphylli-Asteriscetum maritimi) ;
- variabilité liée au littoral méditerranéen continental : association à Frankénie lisse (Frankenia laevis) et Camphorosme de Montpellier (Camphorosma monspeliaca) (Frankenio laevis- Camphorosmetum monspeliacae) ;
- variabilité liée aux falaises corses : association à Passerine hirsute (Thymelaea hirsuta) et Immortelle d’Italie (Helichrysum italicum) (Thymelaea hirsutae-Helichrysetum italici) ;
- variabilité liée aux falaises de l’extrême sud de la Corse : association à Euphorbe pin (Euphorbia pithyusa) et Immortelle à petites feuilles (Euphorbio pithyusae-Helichrysetum microphylli) ;
- variabilité liée aux terrasses siliceuses du Languedoc occidental : association à Ciste crépu (Cistus crispus) et Bruyère cendrée (Erica cinerea) (Cisto crispi-Ericetum cinereae) ;
- variabilité liée aux terrasses caillouteuses du Languedoc : association à Bruyère à balai (Erica scoparia) et Lavande stoechas (Lavandula stoechas) (Erico scopariae-Lavanduletum stoechadis) ;
- variabilité liée aux terrasses de Provence orientale : association à Calycotome épineux (Calycotome spinosa) et Ciste ladanifère (Cistus ladaniferus) (Calycotomo spinosae-Cistetum ladaniferi) ;
- variabilité liée aux plateaux des environs de Bonifacio : association à Astragale de Marseille et Genêt corse (Genista corsica) (Astragalo massiliensis-Genistetum corsici) ;
- variabilité liée aux stades de dégradation sur sols siliceux plus ou moins superficiels : association à Épiaire glutineuse (Stachys glutinosa) et Genêt de Corse (Stachydi glutinosae- Genistetum corsicae) ;
- variabilité liée aux falaises cristallines de Corse, sur sols profonds, en stade de dégradation des arbutaies : association à Immortelle d’Italie et Ciste de Crête (Cistus creticus) (Helichryso italici-Cistetum cretici).

Physionomie, structure

Végétation ligneuse basse à moyenne, formant une ceinture qui s’intercale entre les végétations des rochers et les maquis littoraux des secteurs exposés à semi-exposés.
Habitat dominé physionomiquement par des chaméphytes parfois épineux et en coussinets compacts sculptés par le vent ; le recouvrement n’est jamais total.

Confusions possibles

Aucune confusion possible avec d’autres types d’habitats.

Dynamique

Spontanée :
En raison des fortes contraintes écologiques qu’il subit (exposition aux embruns, vent, sécheresse), cet habitat ne présente pas de dynamique particulière. Cependant, dans les secteurs les plus intérieurs et abrités, il peut évoluer vers des formations de garrigues plus hautes, ou vers le maquis littoral à Genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea).

Liée à la gestion :
Ce type d’habitat ne faisant généralement pas l’objet de modes de gestion spécifiques, aucune dynamique particulière n’est observée.

Habitats associés ou en contact

Contacts inférieurs : fissures des falaises calcaires (fiche : 1240-1), fissures des falaises cristallines (fiche : 1240-2).

Contacts supérieurs : fourrés du littoral à Genévriers (Juniperus spp., UE : 2250*), garrigue secondaire à Ciste de Montpellier (Cistus monspeliensis), Bruyère arborescente (Erica arborea), Arbousier (Arbutus unedo)…

Répartition géographique

Cet habitat est présent sur l’ensemble des littoraux rocheux méditerranéens.

Valeur écologique et biologique

Présence d’espèces à valeur patrimoniale : Passerine hirsute (Thymelaea hirsuta), Passerine tartonraire (Thymelaea tartonraira), Astragale de Marseille (Astragalus massiliensis), Immortelle à petites feuilles (Helichrysum microphyllum), Halimium à feuilles d’obione (Halimium halimifolium), Barbe de Jupiter (Anthyllis barba-jovis).
Présence de plusieurs espèces de Statices (Limonium spp.) et d’Arméries (Armeria spp.) transgressives de la zone des rochers littoraux.

États de conservation

États à privilégier :
Végétation homogène à dominante chaméphytique formant une ceinture basse plus ou moins continue sur le rebord sommital des falaises.

Autres états observables :
Dans les zones fréquentées et piétinées, l’on observe la présence de formes dégradées, discontinues ou fragmentaires, à faible recouvrement.

Tendances et menaces

Sur les sites accessibles et touristiques, la fréquentation génère un piétinement défavorable au maintien de cet habitat et s’accompagne généralement d’une régression du tapis végétal et de processus d’érosion.
Sur les sites de reposoir ou de nidification d’oiseaux marins, introgression d’espèces nitrophiles opportunistes et déstructuration des groupements végétaux originels.
Vulnérabilité aux embruns pollués, accentuée sur les sites où ce type d’habitat est en voie de fragmentation.
Sensibilité à l’envahissement et à la concurrence par les Griffes de sorcière (Carpobrotus spp.).
Grande vulnérabilité vis-à-vis de l’artificialisation des littoraux par constructions d’enrochements ou de murs maçonnés.
Destruction des habitats de falaises dans le cadre d’aménagements touristiques ou portuaires, de l’urbanisation littorale…
Impact nécrosant des embruns salés et parfois pollués sur la végétation chaméphytique.

Axes de recherche

Mise en place de suivis à long terme de la dynamique de ce type d’habitat dans les zones affectées par les embruns pollués.
Mise en défens expérimentale et suivi de la dynamique de régénération dans les sites dégradés par les oiseaux marins nicheurs.
Précisions chorologiques pour les différentes variantes de l’habitat.

Fiche du cahier d'habitats (format pdf)
Bibliographie

 Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)