Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats
Cet habitat se développe sur les falaises littorales des sites de nidification d’oiseaux marins (Goélands essentiellement), sous climat méditerranéen ou thermo-atlantique.
Le substrat, sur roche mère calcaire ou siliceuse, est plus ou moins graveleux et enrichi en matière organique (apports de nitrates et de phosphates), en relation avec l’activité des oiseaux marins.
La forte exposition au vent et l’aspersion par les embruns, parfois très importante, accentuent les effets de la sécheresse estivale.
Variabilités géographiques :
- littoral atlantique : Arroche du littoral (Atriplex littoralis), Matricaire maritime (Matricaria maritima) ; groupements à Mauve royale (Lavatera arborea) (restant à définir plus précisément d’un point de vue phytosociologique).
- littoral méditerranéen : Anthémis maritime (Anthemis maritima), Sénéçon à feuilles de marguerite (Senecio leucanthemifolius), Laiteron glauque (Sonchus asper subsp. glaucescens) ; associations à Mauves (Lavateretum arboreae, Lavateretum ruderale).
- sur substrat granitique, enrichi en arènes, salé et enrichi en matière organique : association à Mésembryanthèmes (Mesembryanthemetum crystallino-nodiflori).
Il s’agit d’une végétation herbacée vivace, moyenne à haute, dont la taille peut dépasser parfois un mètre.
Ce type d’habitat est largement dominé floristiquement et physionomiquement par la Mauve royale (Lavatera arborea).
Aucune confusion possible avec un autre type d’habitat.
Spontanée :
Ce type d’habitat est un habitat secondaire lié à une certaine forme de perturbation des milieux originels, générée par la surfréquentation par les oiseaux marins, parfois associée à celle des lapins, des végétations de pelouses ou de landes littorales des côtes atlantiques, ou des végétations de garrigues basses des côtes méditerranéennes. Si les densités d’oiseaux marins augmentent, il peut à son tour régresser et laisser la place à du sol nu en proie à l’érosion par ruissellement et par déflation éolienne ; le stade ultime peut être la roche mère nue. En revanche, en cas de disparition de la perturbation liée aux oiseaux, et si le substrat est encore en place, on peut assister à un processus de régénération du tapis végétal avec un retour possible aux stades initiaux.
Liée à la gestion :
Il n’est pas observé de forme particulière.
Contacts inférieurs et supérieurs :
- végétation rupicole des falaises calcaires (fiche : 1240-1) ;
- végétation rupicole des falaises cristallines (fiche : 1240-2) ;
- végétation des garrigues littorales primaires (fiche : 1240-3) ;
- falaises avec végétation des côtes atlantiques (UE : 1230) ;
Cet habitat est assez fréquent sur les côtes à falaises des littoraux méditerranéens, où il se localise préférentiellement sur les îlots marins (îlots satellites de la Corse, îles du golfe de Marseille, îles d’Hyères, cap d’Antibes…), et de la façade atlantique (Pays basque et Massif armoricain, de la Vendée jusqu’au golfe Normand-Breton). Cependant, sa distribution est parfois très irrégulière dans la mesure où il est directement lié à la fréquentation des hauts de falaises maritimes par les oiseaux marins.
Présence d’espèces végétales à valeur patrimoniale directement liée à ce type d’habitat : Mésembryanthème cristallin (Mesembryanthemum crystallinum), espèce du livre rouge de la flore menacée de France et protégée en Corse ; Lavatère maritime (Lavatera maritima), en Corse.
États à privilégier :
Ce type d’habitat est un habitat secondaire lié à une certaine forme de perturbation des milieux originels, générée par l’activité des oiseaux marins parfois associée à celle des lapins.
D’une manière générale, ce type d’habitat, bien que très localisé, ne semble pas en régression.
Artificialisation des littoraux par construction d’enrochements ou de murs maçonnés.
Destruction des habitats de falaises dans le cadre d’aménagements touristiques ou portuaires, de l’urbanisation littorale…
Expérimentations de limitation des Mauves royales sur les sites à Silène velouté de Corse.
Caractérisation phytosociologique et précisions chorologiques pour les différentes phytocénoses caractérisant cet habitat.
Bensettiti F., Bioret F., Roland J. & Lacoste J.-P. (coord.) 2004. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 2 - Habitats côtiers. MEDD/MAAPAR/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 399 p. + cédérom. (Source)