9540-1.2 - Peuplements de Pin maritime de Provence et Alpes-Maritimes sur substrats siliceux en basse altitude

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat se rencontrant en limite du thermoméditerranéen et en mésoméditerranéen inférieur ; climat très clément, chaud (espèce assez xérophile adaptée aux climats chauds et secs) ; surtout en Provence ; (gneiss, basalte, grès siliceux, sables siliceux).
En basse altitude, inférieur à 350 m.
Installé sur substrat siliceux dans l’aire potentielle du Pin d’Alep ou des suberaies inférieures et moyennes.
Sols plus ou moins profonds ; préfère les roches qui se désagrègent (enracinement vertical), mais peut développer des racines horizontales permettant son ancrage (il reste alors de petite taille).
Recherche les sols profonds, à texture sableuse, sablo-limoneuse ou limono-sableuse.
Rankers, sols bruns acides, bruns lessivés à litière très épaisse (avec un horizon de matière organique OH épais).

Variabilité

Variations en fonction de l’altitude et de l’exposition :
- variante de basse altitude dans la végétation potentielle du Pin d’Alep et de la suberaie inférieure, présence des Lentisque, Myrte ;
- variante du mésoméditerranéen moyen dans la végétation potentielle de la suberaie inférieure et moyenne, souvent sur pentes, dépourvue des espèces thermophiles littorales.

Variations selon l’épaisseur du sol :
- variante avec des peuplements chétifs sur sols assez peu épais et sur roches compactes ;
- variante avec de beaux peuplements sur des sols plus profonds installés sur une roche fracturée.

Variations selon l’intensité des attaques de Cochenille :
- peuplements ouverts avec développement du sous-bois ou du Chêne vert ;
- jeunes individus isolés, provisoirement épargnés, au sein du maquis, cistaies.

Physionomie, structure

Peuplements très variés en fonction des attaques de Cochenille : à l’origine stratification habituelle : Pin - formation arbustive haute - formation arbustive basse et strate herbacée peu fournie.
La destruction de Pins par la Cochenille ouvre les peuplements :
—› développement de la Salsepareille, de l’Asperge, du Chèvrefeuille des Baléares, des Ericacées… (effet de la lumière et de la réduction de la litière) ;
—› développement du Chêne-liège (effet lumière) dont l’impor- tance est alors révélée…

Confusions possibles

Avec les pinèdes installées au-dessus de 350 m.

Dynamique

Cf. schéma du cahier d'habitat.

Habitats associés ou en contact

Complexes forestiers :
- peuplements de Pin d’Alep, de Pin pignon (UE : 9540) ;
- suberaies (UE : 9330), yeuseraies (UE : 9340) ;
- chênaies pubescentes méditerranéennes ;
- châtaigneraies (UE : 9260).
Complexes de fruticées :
- maquis à Erica arborea ;
- maquis à Callune et Erica arborea ;
- cistaies diverses.
Complexes de pelouses :
- pelouses ouvertes à Tuberaria guttata, Plantago bellardi ;
- pelouses à Brachypodium retusum, Asterolinum stellatum.
Complexe rupicole :
- végétation de fentes de rochers (UE : 8220) ;
- végétation de dalles rocheuses (UE : 8230).

Répartition géographique

Provence varoise essentiellement et quelques peuplements dans les Alpes-Maritimes.

Valeur écologique et biologique

États à privilégier :
Les peuplements résiduels et les populations épargnés par la Cochenille (îlots de résistance repérés par l’INRA et l’ONF).

États de conservation

Types de peuplements très touchés par la Cochenille (le Pin mari- time est devenu très rare dans l’aire potentielle du Pin d’Alep).
Menaces :
- le maintien des attaques de la Cochenille décimant les individus d’un certain âge ;
- les incendies qui détruisent des peuplements en place (mais qui favorisent l’installation de semis…).

Tendances et menaces

Bois de sciage (charpente, coffrage, caisserie). Bois de menuiserie.
Quand ces formations boisées sont situées en zone « littorale », elles sont attractives pour l’ombrage qu’elles procurent —› valorisation touristique indirecte.

Axes de recherche

Suivis des dynamiques évolutives dans des habitats où le Pin maritime subit une forte mortalité du fait de la Cochenille.
Continuation des recherches pour tenter d’isoler des races locales de Pin maritime résistantes à la Cochenille (des races étrangères risqueraient de condamner le Pin « mésogéen »).
Continuer le suivi de l’impact de la Cochenille.
Réaliser des relevés phytoécologiques afin de préciser la variabilité des conditions écologiques et des cortèges floristiques.
Continuation des recherches pour tenter d’isoler des races locales de Pin maritime résistantes à la Cochenille.
Continuation des recherches de l’INRA sur les deux provenances étrangères (val de Cuenca et Tamjout) réputées résistantes à la Cochenille.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)