9540-1.4 - Peuplements de Pin maritime de Provence et Alpes-Maritimes sur substrats calcaires et dolomitiques (Cahiers d'habitats)

9540-1.4 - Peuplements de Pin maritime de Provence et Alpes-Maritimes sur substrats calcaires et dolomitiques

9540-1.3 - Peuplements de Pin maritime de Provence et Alpes-Maritimes sur substrats siliceux à plus de 350 m

9540-1.5 - Peuplements mésoméditerranéens de Pin maritime de Corse

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat se rencontrant à l’étage mésoméditerranéen (et supraméditerranéen) dans une végétation potentielle de chênaie verte ou pubescente sur substrats dolomitiques et calcaires...
À l’est du Var et dans les Alpes-Maritimes, bénéficiant d’un climat chaud et plus ou moins arrosé (avec une sécheresse estivale bien marquée).
Sur dolomie : sol où le calcium n’a pas d’effet et où s’observe souvent une végétation acidiphile
Sur calcaires et sur marnes, donc sur sols au moins carbonatés en profondeur (fréquent dans les Alpes-Maritimes).
Plus rare que les types installés sur silice.

Variabilité

Variations selon le mode de substrat :
- végétation sur dolomie, à caractère acidiphile (se reporter à la fiche précédente) ;
- végétation sur substrats carbonatés en profondeur et décarbonatés en surface.

Variations selon l’épaisseur du sol :
- peuplements d’adrets sur sols superficiels (végétation poten- tielle de Chênaie pubescente mésoméditerranéenne) * ;
- peuplements d’adrets sur sols profonds (végétation potentielle de Chênaie verte et pubescente méso ou supra méditerranéenne **).

Variations géographiques :
- partie orientale plus arrosée (Roya), présence du Charme houblon (Ostrya carpinifolia), ex. Breil sur Roya.

Physionomie, structure

Peuplements très variés en fonction des attaques de Cochenille (peu attaqués). À l’origine, stratification habituelle : Pin-formation arbustive haute-formation arbustive basse et strate herbacée peu fournie.
La destruction de Pins par la Cochenille :
- développement d’arbres (Chênes, Charme, Houblon) ;
- exubérance de la strate arbustive diverse selon les conditions de bilan hydrique :
a) avec les espèces plutôt méditerranéennes (*) dans les conditions les plus chaudes ;
b) avec les espèces supraméditerranéennes (**) sur sols profonds.
Très souvent en mélange avec le Pin d’Alep.

Confusions possibles

Avec les peuplements de Pin maritime installés sur silice.

Dynamique

Spontanée :
Cf. schéma du cahier d'habitat.

Liée à la gestion :
Importance des incendies favorisant la régénération… Plantations anciennes réalisées sur divers types de formations qui tendent à se reconstituer.
La Cochenille a éliminé une partie des individus de pins, ce qui a été suivi par le développement des strates inférieures et le retour des essences climaciques.

Habitats associés ou en contact

Complexes forestiers :
- chênaies pubescentes ;
- ostryaies ;
- peuplements de Pin d’Alep (UE : 9540) ;
- chênaies vertes (UE : 9340).

Complexes de fruticées et garrigues :
- landes à Buis, Genêt cendré, Lavande officinale ;
- fruticées à Ronces (Rubus ulmifolius) et Corroyère ;
- garrigues à Staehelina dubia, Dorycnium pentaphyllum ;
- garrigues à Aphyllanthe et Genêt d’Espagne ;
- formation à Juniperus oxycedrus ;
- fruticées à Spartium junceum et Clematis vitalba.

Complexes de pelouses :
- pelouses à Brachypodium phoenicoides ;
- pelouses à Brachypodium pinnatum et Dianthus balbisi ;
- pelouses à Fétuques et Koeleria valesiana ;
- pelouses à Anthyllis montana, Ononis striata ;
- pelouses à Ononis spinosa, Dianthus seguieri.

Complexes rupicoles :
- végétation de fentes de rochers (UE : 8220) ;
- végétation de dalles rocheuses (UE : 8230).

Répartition géographique

Quelques stations dans l’est du Var (dont contreforts du plateau de Canjuers).
Essentiellement dans les Alpes-Maritimes :
- rive droite du Var (Saint-Cézaire-sur-Siagne) ;
- jusqu’au bassin de Sospel et de Breil.

Valeur écologique et biologique

Peuplements résiduels (après attaques répétées de la Cochenille). Populations installées sur un substrat marginal pour le Pin maritime.
—› Grand intérêt patrimonial de ces populations.

États de conservation

États à privilégier :
Les peuplements résiduels et les populations épargnées par la Cochenille.

Tendances et menaces

Types de peuplements plus ou moins touchés par la Cochenille
(Pin maritime souvent dispersé dans une formation arbustive ou au sein de peuplements de Chêne pubescent, Charme houblon…).
Menaces :
- le maintien des attaques de la Cochenille décimant les individus d’un certain âge ;
- les incendies qui détruisent des peuplements en place (mais qui favorisent la réinstallation de semis) ;
- risques pour les peuplements où le pin est dispersé et où les espèces ligneuses se sont développées.

Potentialités intrinsèques de production

Bois de sciage (charpente, coffrage, caisserie).
Bois de menuiserie.

Axes de recherche

Suivis des dynamiques évolutives dans des habitats où le Pin maritime subit une forte mortalité du fait de la Cochenille.
Continuation des recherches pour tenter d’isoler des races locales de Pin maritime résistantes à la Cochenille (des races étrangères risquent de condamner le Pin « mésogéen »).
Continuer le suivi de l’impact de la Cochenille.
Réaliser des relevés phytoécologiques afin de préciser la variabilité des conditions écologiques et des cortèges floristiques.
Continuation des recherches pour tenter d’isoler des races locales de Pin maritime résistantes à la Cochenille.
Continuation des recherches de l’INRA sur les deux provenances étrangères (val de Cuenca et Tamjout) réputées résistantes à la Cochenille.

Bibliographie

Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)