9540-3.1 - Peuplements de Pin d'Alep de transition entre le thermo et le mésoméditerranéen

Liste hiérarchisée et descriptifs des habitats des Cahiers d'habitats

Caractéristiques stationnelles

Type d’habitat installé à la transition entre le thermoméditerranéen et le mésoméditerranéen inférieur ; climat thermophile, chaud et souvent peu arrosé.
Se rencontre aussi bien sur substrat calcaire que sur substrat siliceux.
Sols peu profonds à moyennement profonds.
Sols peu évolués sur altérites siliceuses : rankers xériques, sols rouges rubéfiés sur calcaires ou sols bruns calcaires à rendzines ; le Pin d’Alep affectionne les sols à structure sableuse ou sablo-limoneuse.
La régénération naturelle ne peut se faire que sur des substrats présentant une certaine friabilité : la présence d’éléments fins est nécessaire à la pénétration du pivot racinaire des jeunes pins (absence sur les calcaires Compacts de l’Urgonien, les rhyolites de l’Estérel…

Variabilité

Variations géographiques :
- race des Alpes-Maritimes avec Corroyère à feuilles de Myrte (Coriaria myrtifolia), pénétration du Pin maritime (Pinus pinaster) ;
- race provençale dépourvue de ces espèces ;
- race languedocienne (montagne de Clap dans le Narbonnais).

Variations édaphiques :
- variante sur substrat calcaire avec Nerprun alaterne (Rhamnus alaternus), Brachypode rameux (Brachypodium retusum), Rue à feuilles étroites (Ruta angustifolia) ;
- variante sur substrat siliceux avec Arbousier (Arbutus unedo), Ciste à feuilles de sauge (Cistus salviifolius), Bruyère arborescente (Erica arborea), Lavande des îles d’Hyères (Lavandula stoechas), Calycotome épineux (Calycotome spinosa)…

Physionomie, structure

La strate arborescente souvent continue est fréquemment réduite au Pin d’Alep qui peut atteindre 10 m de haut ; sur sol rocheux, le Chêne vert accompagne le Pin d’Alep.
La strate arbustive peut être divisée en deux sous-strates :
- supérieure jusqu’à 3-4 m avec Lentisque (Pistacia lentiscus), Myrte (Myrtus communis), Filarias, Pistachier térébinthe… ;
- inférieure atteignant 1,5 m avec Fragon, Chèvrefeuille des Baléares, Bois Garou, Cistes…
La strate herbacée est toujours très ouverte et moins constante.

Confusions possibles

Avec les peuplements clairs installés :
- sur Juniperus phoenicea var. mediterranea ;
- sur végétation à Oléastre…
Avec les peuplements pionniers plus intérieurs, en liaison dynamique avec diverses chênaies vertes.

Dynamique

Cf. schéma du cahier d'habitat.

Habitats associés ou en contact

Divers types de pelouses :
- pelouses à Brachypode rameux et Stipa bromoides ;
- pelouses à Piptatherum miliaceum, Inule visqueuse ;
- pelouses à Brachypode de Phénicie ;
- pelouses à Onobrychis caput-galli ;
- pelouses à Hyparrhenia hirta ;
- pelouses à Tuberaria guttata.

Divers types de fruticées, maquis, garrigues :
- formations à divers Juniperus (UE : 5210) ;
- fruticées à Lentisque, Alaterne, à Calycotone et Myrte, à Lentisque et Nerprun alaterne ;
- garrigue à Erica multiflora ; à Romarin, à Staehelina dubia… ;
- garrigue à Chêne kermès, Lentisque ;
- maquis à Erica arborea, Lentisque, Myrte ;
- maquis à Calluna, Erica arborea ;
- cistaies à Cistus monspeliensis…

Complexes forestiers :
- peuplements à Oléastre (UE : 9320) ;
- yeuseraies (UE : 9340) ;
- chênaies pubescentes méditerranéennes (UE : 9340).

Complexes rocheux :
- végétation des fentes de rochers à Phagnalon saxatile, Cheilanthes fragans, Lavatera maritima (UE : 8220).

Répartition géographique

Bien développé dans les Bouches-du-Rhône et le Var, depuis le lit- toral immédiat jusqu’à 400-500 m sur des rochers thermophiles (jusqu’à 600 m autour de Toulon) ; se retrouve dans les Alpes-Maritimes.
Présent sur le littoral du Languedoc (précisions restant à apporter sur la composition floristique).

Valeur écologique et biologique

Type d’habitat dont l’aire de répartition est limitée et dont es habitats sont souvent de faible étendue.
Type d’habitat de grand intérêt.
Centre de gravité de l’aire du Pin d’Alep (stations primaires) où il est climacique.
Participe à des mosaïques d’habitats du plus grand intérêt par la diversité des niches écologiques offertes aux espèces animales et végétales.

États de conservation

États à privilégier :
Peuplements plus ou moins fermés et plus ou moins riches en espèces arbustives, dans la position biogéographique signalée (transition thermo et méso méditerranéen).

Tendances et menaces

Aire tendant à être stable.
Menaces potentielles :
- les aménagements du littoral ;
- les incendies.

Potentialités intrinsèques de production

Bois de trituration. Bois de caisserie.
Bois de feu (produits de dépressage).
Bois de menuiserie pour mobilier d’extérieur.
Suivant leurs localisations, certaines de ces pinèdes peuvent être très appréciées par le public —› valorisation touristique indirecte.

Axes de recherche

Suivis des dynamiques évolutives dans des formations relevant de cet habitat quand elles ne sont pas parcourues pendant plusieurs décennies par les incendies.
Travaux phytoécologiques à réaliser pour préciser les conditions édaphiques de ces peuplements.
Recherches à mener sur la côte du Languedoc pour préciser les peuplements se rattachant à ce type, leur composition floristique et leurs caractères écologiques.

Bibliographie

 Bensettiti F., Rameau J.-C. & Chevallier H. (coord.), 2001. « Cahiers d’habitats » Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire. Tome 1 - Habitats forestiers. Volume 2. MATE/MAP/MNHN. Éd. La Documentation française, Paris, 423 p. + cédérom. (Source)