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Typologie nationale des biocénoses benthiques de Méditerranée (NatHab-Med)
Etage : Médiolittoral
Nature du substrat : Sables
Répartition bathymétrique : Moyenne plage, avec phases d’émersion
Situation : Mer ouverte
Hydrodynamisme : Faible à fort
Salinité : Normale
Température : Normale, variations en fonction de la température de l’air
Cet habitat correspond à la moyenne plage, généralement étroite en Méditerranée.
Cette zone passe par des alternances d'immersions et d'émersions par temps calme du fait des variations du niveau du plan d'eau (marées lunaires, marées barométriques, hydrodynamique). Elle est fréquemment mouillée par les vagues même de faible intensité. L'amplitude verticale de la montée et de la descente des eaux peut être de l'ordre de quelques dizaines de centimètres, ce qui peut délimiter sur une plage des bandes (bâches) de plusieurs mètres de large.
La moyenne plage présente dans sa partie supérieure une rupture de pente au-dessous de laquelle se trouve un talus littoral. Compte tenu des alternances d'immersion et d'émersion, la moyenne plage se compose d'un seul type de sable compacté. Les sables mous ou bullés qui existent dans la haute plage, et qui correspondent à des périodes d'émersion prolongées, ne peuvent avoir qu'une existence éphémère. Ils servent alors de zone d'extension pour les espèces de la haute plage.
La distribution des espèces de la moyenne plage varie selon le degré d'agitation des eaux. Lorsqu'elles sont relativement agitées, on observe une parfaite intrication de toutes les espèces du stock. Lorsqu'elles sont calmes et basses, les espèces doivent se déplacer pour retrouver des conditions favorables d'humectation du substrat. Il apparaît alors une zonation temporaire : les Ophelia bicornis s'enfoncent dans le sable pour atteindre des niveaux d'humectation plus profonds. Au contraire les autres constituants du stock d'espèces (Scolelepis, Eurydice, Mesodesma) se déplacent le long de la pente jusqu'à la zone où le niveau d'humectation permet leur survie.
Les caractéristiques stationnelles de la moyenne plage ont été revues par Bigot et al., (1984). Ils signalent que pendant les plus fortes tempêtes, les déplacements de sables affectent de manière contemporaine les structures morphologiques des hautes et moyennes plages les uniformisant comme un glacis. La tempête calmée la plage se structure à nouveau avec différentiation des hautes et moyennes plages.
La biocénose des sables médiolittoraux se caractérise par les annélides Ophelia bicornis et Scolelepis (Scolelepis) squamata, le crustacé isopode Eurydice affinis et le mollusque pélécypode Donacilla cornea. Les sables grossiers conviennent mieux à Ophelia bicornis, les sables plus fins à Scolelepis (Scolelepis) squamata et Donacilla cornea évite les sables calcaires.
Il a été noté la présence de Gastrosaccus sanctus lorsque les eaux sont hautes. Au printemps et en automne lorsque les eaux sont basses et en liaison avec des vents continentaux quelques coléoptères Heterocerus spp. et Bledius spp. de la sansouire adlittoral rejetés par les vagues s’y enfouissent momentanément. L’isopode Eurydice affinis nage dans l’eau des bâches et s’y enfouit lors de leur assèchement.
Moyenne plage de sable.
Contact supérieur avec la biocénose des sables supralittoraux (I.2.1.) (haute plage).
Contact inférieur avec la biocénose des sables fins de haut niveau (SFHN) (III.2.1.) (basse plage).
L'écrasement altitudinal lié à la quasi-absence de marées peut entraîner des confusions avec les habitats voisins :
- avec la biocénose des sables supralittoraux (I.2.1.) dans la partie supérieure, mais ceux-ci sont généralement plus secs ;
- avec la biocénose des sables fins de haut niveau (SFHN) (III.2.1.) dans la partie inférieure, mais ceux-ci sont généralement immergés en permanence.
Habitat présent dans toutes les anses et plages sableuses du littoral du Languedoc-Roussillon, des côtes de Camargue, dans les anses de la partie est des côtes de Provence et en Corse.
Etendues sableuses de tailles variables, peut être présentes dans des criques.
Nourrissage pour oiseaux.
Milieu riche bien que d'extension altitudinale réduite car présentant des populations parfois importantes. Zone de transfert de matériels et de polluants entre la terre et la mer. Aire de nourrissage pour différentes espèces d'oiseaux.
Cette zone de transfert entre la terre et la mer peut présenter des populations assez importantes de mollusques et de polychètes qui constituent une ressource exploitable.
Ce type de milieu est particulièrement affecté par le piétinement et les rejets anthropiques ; le piétinement modifie la compacité des sédiments et le pouvoir de rétention ou de drainage du sable.
Cette zone fait généralement l'objet de nettoyages détruisant la faune associée
Cet habitat constitue une zone de transfert et de percolation de certains polluants provenant du domaine terrestre.
Ces moyennes plages sont susceptibles d'être affectées par des nappes d'hydrocarbures après des accidents en mer.
Tendance régressive. En fonction des menaces, on assiste à un appauvrissement qualitatif et quantitatif de la faune allant localement jusqu’à la disparition d’espèces. L’espèce Ophelia bicornis semble avoir disparu de nombreux secteurs continentaux français.
Bellan G.
2016
La Rivière M., Michez N., Delavenne J., Andres S., Fréjefond C., Janson A-L., Abadie A., Amouroux J-M., Bellan G., Bellan-Santini D., Chevaldonné P., Cimiterra N., Derolez V., Fernez T., Fourt M., Frisoni G-F., Grillas P., Harmelin J-G., Jordana E., Klesczewski M., Labrune C., Mouronval J-B., Ouisse V., Palomba L., Pasqualini V., Pelaprat C., Pérez T., Pergent G., Pergent-Martini C., Sartoretto S., Thibaut T., Vacelet J., Verlaque M., 2021. Fiches descriptives des biocénoses benthiques de Méditerranée. UMS PatriNat éd., Paris : 660 pp. (Source)
Michez, N., Fourt, M., Aish, A., Bellan, G., Bellan-Santini, D., Chevaldonné, P., Fabri, M.-C., Goujard, A., Harmelin, J.-G., Labrune, C., Pergent, G., Sartoretto, S., Vacelet, J. et Verlaque, M. 2014. Typologie des biocénoses benthiques de Méditerranée Version 2. Service du patrimoine naturel, Muséum national d'Histoire naturelle, Paris. SPN 2014 - 33: 26 pp. (Source)
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