LRO2037 - Source de Font Estramar Code GILGES : B : Géomorphologique, Grotte, Volcans, Cascades, Paysage, Forme d'érosion, Fjords, Karst
Coupe géologique : Non

Phénomène géologique : Karstification

Description géologique :

Avec sa voisine Font Dame, Font Estramar est l'exutoire du vaste karst noyé du plateau de calcaires jurassiques et crétacés d'Opoul, qui s'étend sur la totalité de la bordure sud-est des Corbières, en partie alimentée par des pertes du Verdouble et de l'Agly. Situé à la limite des calcaires et de la plaine du Roussillon, cet aquifère karstique est connecté à la mer. Il abrite une riche faune de microcrustacés aquatiques hypogés. L'eau est de type chloruré sodique et saumâtre en période de basses eaux. Cette signature s'explique par un mélange entre une eau d'origine marine et une eau de pluie. L'eau, +/- saumâtre, interdit son utilisation en AEP. L'évolution de Font Estramar est polyphasée depuis le Miocène et se résume comme suit:

  • transgression miocène (au Langhien -15 Ma ; affleurement marin et lagunaire de la Serre du Scorpion à 128 m NGF), colmatage du karst. Une poche de molasse marine jaune probablement miocène est visible à la carrière abandonnée 800 m à l’ouest de la résurgence. Fissures karstiques à rongeurs miocène moyen vers +40-50 m (carrière 300 m à l’ouest de la résurgence)
  • au Serravalien (-11 Ma) régression, stabilité du niveau de base, mise en place possible des niveaux horizontaux de -50 m,
  • au Messinien (-6 Ma), niveau de base à -1500 m, creusement du des réseaux verticaux, dont le puits du Loukoum Géant (c’est l’événement majeur en terme de karstogenèse), spéléothèmes et dépôts fersiallithiques dans le Boulevards et les galeries abandonnées du niveau à -50 m,
  • transgression pliocène ( au Zancléen -5,33 Ma). Présence d’un gisement pliocène littoral à rongeurs et dent de daurade, dans une fissure karstique 150 m au SW de la résurgence et à +20-25 m (Aguilar et al., 1991). Colmatage des exutoires messiniens, formation en régime noyé des galeries en doublon du niveau -50 qui redeviennent le niveau de sortie.
  • Multiples phases de décapage et de fossilisation de la base du versant au Quaternaire, notamment par des hauts niveaux marins transgressifs (niveaux à +4, +10, +15 m ; sédiments sableux à huitres, traces de lithophages dans le calcaire urgonien, éolianite très cimentée...Calvet, 1996, Thèse). Plusieurs gisements karstiques à rongeurs du Pléistocène (non publiés, probablement Pléistocène ancien, Calvet, 1996) ponctuent le bas du versant rocheux au Malpas (2,2 km au NE de la résurgence) et à Fontdame (1,8 km au SW). Des cônes de déjection à matériel anguleux d’allure périglaciaire, très cimentés, avec encroutements carbonatés puissants (faciès nodulaires et laminaires caractéristiques), probablement du Pléistocène moyen, ourlent la base du versant et fossilisent les alluvions marines.
  • régression du Würm ( -120 m à -20000 ans), phase d'incision et de réactivation des anciens drainages ; au bas du puits d'entrée, à -32 m, exutoire lors des régression du Quaternaire

 

 



Âge du phénomène
Le plus récent : Quaternaire (0 millions d'années)
Le plus ancien : Néogène (23.03 millions d'années)

Âge des terrains
Le plus récent : Aptien (113 millions d'années)
Le plus ancien : Valanginien (139.8 millions d'années)
Les données diffusées sur ces pages présentent des territoires qui sont potentiellement en domaines privés ou d’accès dangereux, il est de la responsabilité de chacun de se comporter selon la loi et de mesurer les risques encourus. Les participants au programme, auteurs de fiches etc., déclinent toute responsabilité relative à l’utilisation de ces données en cas de problème ou litige.