Postérieurement à l'épisode messinien, le remplissage du bassin du Roussillon au Pliocène est interprété par une ingression marine quasi instantanée ennoyant la topographie préexistante, avec colmatage par des Gilbert deltas sous-marins progressant par dessus les faciès fluviatiles proximaux et les plaines d'inondation. La carrière Borat dans le vallon de Creu Blanque montre la transition entre des faciès continentaux et des faciès fluvio-deltaïques. On y observe sur les sables deltaïques marins un banc ligniteux associé à des cristaux de gypse et surmontés d'argiles palustres beiges à gris verdâtre. Ces argiles renferment le gisement de rongeurs de Vivès 2 avec en particulier des molaires d'Apodemus aff. gudrunae. Ces faciès seraient l'équivalent de ceux de Thuir dans lesquels ont été découverts des petits mammifères (Rhagapodemus hautimagnensis, Apodemus dominans et gorafensis). Ces niveaux sont surmontés par des faciès fluvio-torrentiels grossiers très épais sur lesquels reposent de rares lambeaux de terrasse du Quaternaire. Avant l'envahissement par la végétation, les fronts de taille permettaient d'observer les variations de faciès pliocènes.
Le Pliocène de Vivès repose en discordance angulaire sur la série rouge continentale du Miocène inférieur, basculée à 30-40° SE tout le long du ravin. Cette série est visible dans le talweg et localement le long de la route immédiatement après St Jean Pla de Corts.