NPC0061 - Tourbières ombrogènes en forêt de Desvres (aulnaies tourbeuses à Osmonde royale)
Code GILGES :
C : Paléoenvironnemental, Paléoclimatologie, Géologie sédimentaire globale
Coupe géologique :
Non
Phénomène géologique :
Sédimentation fluviatile
Description géologique :
Le triangle du Bas-Boulonnais constitue un secteur largement nourri par les précipitations des flux d'ouest (Desvres, 1000 mm/an) qui profitent à une forêt de chênes pédonculés à faciès à charme.
La forêt domaniale de Desvres est installée sur une butte qui domine le paysage de quelques 70 m.
La butte s'exprime dans les calcaires kimméridgiens, les argiles et marnes de l'Oxfordien et du Callovien, sur lesquelles se sont développées les tourbières, et jusqu'aux sables glauconieux de l'Aptien, également susceptibles d'entretenir des milieux humides.
Les tourbes de la forêt de Desvres se développent sur 80 cm à 2 m d'épaisseur. Elles sont d'âge subatlantique (Holocène). Ces tourbières topogènes (têtes de vallon) sont en passe d'évoluer vers un mode ombrogène (sphaignes).
Quatre dates sont issues d'un sondage (diagramme pollinique de Munaut et Gilot, 1976) :
* 130 +/- 70 BC (BC : Before Christ) correspond à la base du profil à une chênaie avec des faciès à noisetiers et aulnes,
* 940 +/- 60 AD (AD : Anno Domini) correspond à une phase de développement de la hêtraie,
* 1120 +/- 40 AD coïncide avec une modification du drainage, certainement anthropique, et le véritable développement de la hêtraie,
* 1220 +/- 55 AD, à -60 cm, date la fin de la hêtraie.
Les analyses polliniques tendent à montrer que l'installation et le développement des tourbières tiennent aux conditions naturelles (contexte bioclimatique régional) mais également aux modifications du drainage liées aux pratiques agricoles et sylvicoles médiévales et modernes. Les successions de chênaies, hêtraies, saulaies et aulnaies caractérisent cette interprétation.
L'extension de l'aire de répartition du hêtre (Fagus sylvatica) commence au début de l'Holocène à partir des Balkans. Elle atteint le Nord de la France au Subatlantique : les analyses polliniques montrent son extension datée une première fois à Desvres, où elle paraît être plus importante entre le Xe et le XIIIe siècle. Les archives forestières (écrites et cartographiques) de la fin du XVIIe siècle complètent l'appréciation de ces phénomènes.
Âge du phénomène Le plus récent :
Actuel (0 millions d'années)
Le plus ancien :
Actuel (0 millions d'années)
Âge des terrains Le plus récent :
Actuel (0 millions d'années)
Le plus ancien :
Callovien (166.1 (+ o millions d'années)
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