FR4100167 - Pelouses et rochers du pays de Sierck

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Organisme(s) responsable(s) de la gestion du site
CENL (sur ses parcelles)
3 Rue du Président Robert Schumann
57400
Sarrebourg
Document d'objectifs
Document(s) d'objectif validé
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Mesures de conservation
Aménagements forestiers de l'ONF et Plans de gestion du CEN Lorraine.

Les actions déjà engagées sur le site :
La Commune de Montenach est concernée par une Réserve Naturelle de 107 ha qui a vu le jour grâce à la forte motivation de la population et des élus locaux. Des travaux de débroussaillement et de fauche ainsi qu’un pâturage ovin extensif y sont menés depuis 1987. Malheureusement faute de moyens à la hauteur des enjeux 33 % des pelouses (habitat prioritaire de la directive Habitat) était menacée de disparition fin 2016. L'accueil du public et la pédagogie de l'environnement sont les deux axes de valorisation de la réserve qui s'appuient sur un sentier d’interprétation et la maison de la Nature du pays de Sierck propriété de la Communauté de Communes Bouzonvillois 3 Frontières.

Les communes d'Apach et de Merschweiller ont érigé en 1995, 47 ha de propriétés communales en Réserve Naturelle Volontaire ce qui témoignait de leur engagement en faveur de la protection de la nature. En 1999 la commune d’Apach a signé un bail emphytéotique de 33 ans avec le CEN Lorraine pour la protection de 38,53 ha. La Région Lorraine n’a pas souhaité classé le site en réserve naturelle régionale ce qui a entrainé la fin de sa protection réglementaire alors que de l’autre côté de la frontière le site se poursuit par une réserve naturelle allemande. En 2017, la commune de Merschweiller n’a pas souhaité renouveler la convention tripartite qui la liait avec l’ONF et le CEN Lorraine pour la protection d’une partie du Bois d’Hufelz. Le site du Hammelsberg a bénéficié d’un pâturage extensif équin puis ovin. Les deux expériences se sont arrêtées tour à tour. Des travaux périodiques de gestion sont réalisés et un sentier de découverte a été aménagé. Comme pour Montenach ces travaux ne sont pas suffisants pour stopper la colonisation des pelouses par les rejets arbustifs. 

Consciente de l'intérêt des habitats naturels acides qui se sont développés sur des affleurements de quartzite, la Commune de Sierck-les-Bains a confié en 1998 une grande partie du site au CEN Lorraine par le biais d’un bail emphytéotique de 33 ans.

Enfin en 2005, la commune de Contz-les-Bains a confié au CEN Lorraine la protection de 23,91 ha situé sur la colline du Stromberg au moyen d’un bail emphytéotique de 33 ans.

En 2011, 6 agriculteurs ont contractualisé des MAEt pour une surface de 16,47 ha dont 4,23 ha de remise en herbe et 12,24 ha de limitation de la fertilisation et de retard de fauche ou de pâturage.

La présence d’une association locale, l’Association des Amis de la Réserve des Sept Collines, et de la Maison de la Nature du Pays de Sierck contribue fortement à la mise en valeur pédagogique de la réserve naturelle.


Les orientations envisageables pour la gestion future :

A court terme, la gestion biologique des pelouses calcicoles est un enjeu majeur eu égard à leur taux élevé d'embroussaillement. D'importantes superficies devraient encore être restaurées puis entretenu régulièrement. L’absence de continuité de financement, notamment via les contrats Natura 2000 non agricole et non forestier, rend difficile une gestion à long terme des pelouses. En effet dès qu’elles ont été restaurées, les moyens s’arrêtent et la colonisation arbustive reprend de plus belle. Cette gestion chaotique ne permet pas de réduire durablement les coûts liés à la gestion des pelouses. 
Le CEN Lorraine va mener une réflexion sur les modalités de gestion pour en accroitre l’efficacité.
En l’absence de crédits conséquents et réguliers pendant les 10 prochaines années le risque de voir disparaitre au moins 1/3 des habitats de pelouses d’intérêt européen est grand. Une cartographie de leur état de conservation à l’échelle du site permettrait de mesurer plus précisément les risques de disparition de ces habitats.

L’analyse des enjeux d’habitats et d’espèces montre que :

-	La préservation des habitats doit se concentrer prioritairement sur les habitats de pelouses et de landes acidoclines en ce qui concerne les habitats herbacés ce qui passe nécessairement par un entretien mais également la ré-ouverture des secteurs de pelouse et donc une action drastique contre la dynamique arbustive. La définition des propositions s’appuiera donc sur cette nécessité. 
-	L’habitat de tourbière basse alcaline peut aussi être considéré de première importance au sein du site Natura 2000, car même de faible superficie, cet habitat abrite 4 espèces protégées. Le caractère tufeux de cet habitat le rend aussi très sensible à toute modification des apports en eau en quantité et en qualité (eutrophisation). Les risques de fermeture du milieu pourraient poser le plus de problème à moyen terme (gestion régulière des ligneux nécessaire).
-	La préservation des habitats forestiers passe par une conversion à long terme des parcelles de résineux en monoculture. Pour les parcelles en mélange, cette évolution se fera de façon encore plus lente afin de conserver une petite proportion de résineux en mélange avec les feuillus permettant ainsi le maintien d’une meilleure diversité spécifique. 
-	L’espèce à enjeux est le Damier de la succise qui bénéficiera des mesures prises en faveur des habitats de pelouse. Quelques adaptations devront tout de même être intégrées dans la gestion des habitats car certaines modalités peuvent être défavorables pour le Damier.
-	Les Chiroptères restent méconnus dans la zone Natura 2000 et il sera fondamental d’engager des études en vue d’une meilleure connaissance de leur statut sur le site du Sierckois. La préoccupation majeure est les feux qui sont faits par les promeneurs dans les carrières du Stromberg pour les pique-niques. Il conviendra de trouver une adéquation entre sensibilisation et excès d’information qui peut aussi nuire à ces espèces souvent mal perçues par le public.
En l’absence de crédits conséquents et réguliers pendant les 10 prochaines années le risque de voir disparaitre au moins 1/3 des habitats de pelouses d’intérêt européen est grand. Une cartographie de leur état de conservation à l’échelle du site permettrait de mesurer plus précisément les risques de disparition de ces habitats. 

Presque 2 ha d’habitat de pelouse (6210) ont déjà disparus.