Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR4100171
Compilation : 31/03/2001
Mise à jour : 31/08/2008
Appelation du site : Corridor de la Meuse
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts caducifoliées | 48% |
Forêts de résineux | 30% |
Forêts mixtes | 12% |
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) | 7% |
Prairies ameliorées | 1% |
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) | 1% |
Forêts sempervirentes non résineuses | 1% |
Nombreux vestiges militaires tels que forts, abris bétonnés, tunnels et sapes pouvant accueillir différentes espèces de chiroptères (hibernation et reproduction). Plateau de Douaumont (forêt domaniale de Verdun) : zone non reboisée après guerre où la végétation a évoluée spontanément depuis 1916 sur près de 200 ha. Les forêts domaniales de Verdun et du Mort-Homme sont issues essentiellement du reboisement des anciens champs de bataille de la première guerre mondiale, pour le reste de la recolonisation plus ou moins spontanée dans les anciens bois de feuillus. La forêt domaniale du Mort-Homme est située en limite de trois régions naturelles ( d'ouest en est ) : Argonne, Barrois et Côtes et collines de Meuse. La forêt domaniale de Verdun, de l'autre côté ( est ) de la vallée de la Meuse, est essentiellement assise sur les collines de Meuse, et dans une moindre mesure dans la zoner de transition avec la plaine de la Woëvre. Importance également des milieux humides : nombreux ruisseaux, suintements et sources liés à la nature des couches géologiques, zone marécageuse liée au ruisseau de Forges en forêt domaniale du Mort-Homme etc. Egalement des milieux très artificiels tels que les trous d'obus, notamment sur les terrains marneux qui recouvrent les sommets en forêt domaniale de Verdun, et qui constituent des mares plus ou moins temporaires, favorables à différentes espèces en fonction de la durée de leur phase aquatique. Quatre petits étangs en forêt domaniale de Verdun , pour une surface totale en eau de 3 ha environ.
Le site Natura 2000 initial était constitué du plateau de Douaumont et d’anciens ouvrages militaires, d’un monument et d’un tunnel ferroviaire désaffecté abritant d’importantes colonies de chauves-souris (Grand et Petit rhinolophes, Grand murin, Vespertilions à oreilles échancrées et de Bechstein). Elles trouvent des milieux de chasse privilégiés dans les pelouses et les fruticées, riches en insectes et dans les forêts selon les espèces. Le plateau de Douaumont est un lieu dévasté par les bombardements ; une dynamique végétale de recolonisation a permis la re-végétalisation du site. On y trouve des espèces rares, végétales comme animales. En 2005, une extension du site a permis d'intégrer au site les forêts domaniales de Verdun et du Mort-Homme. Ces forêts abritent deux espèces d'amphibiens d'intérêt communautaire : le crapaud Sonneur à ventre jaune et le Triton Crêté. Concernant le Sonneur à ventre jaune, ces deux forêts recèlent une population importante qui se trouve ici en limite nord de l'aire actuelle de répartition de l'espèce (les stations connues situées plus au nord, en Belgique et au Luxembourg étant apparemment aujourd'hui éteintes). On peut donc considérer qu'il s'agit d'un site majeur pour la conservation de cette espèce, qui est partout en Europe, en très forte régression. La majorité des observations a été faite dans les ornières inondées des chemins forestiers ou des trous d'obus inondés. La population de sonneurs est assez bien répartie sur une grosse moitié ouest de la forêt domaniale de Verdun, mais il existe également des milieux favorables sur la partie est du massif, d'où l'intérêt d'inclure la forêt domaniale de Verdun dans son intégralité dans le site Natura 2000. Il en va de même pour la forêt domaniale du Mort-Homme, qui présente des milieux favorables bien répartis, et l'essentiel de la population a pour le moment été trouvé sur la moitié Est du massif. Cette forêt a aussi été moins prospectée que la forêt de Verdun située sur l'autre rive de la Meuse. Le Triton crêté a quant à lui été observé en cinq sites très proches les uns des autres, en forêt domaniale de Verdun. Ces stations sont pour quatre d'entre elles des complexes de trous d'obus inondés de façon permanente, où l'espèce a pu se maintenir, probablement en raison du fauchage régulier qui est pratiqué sur ces sites et qui a empêché la fermeture du couvert. Il s'agit en effet de sites touristiques du coeur du champ de bataille, sur lesquels quelques mesures simples optimiseraient la survie du Triton crêté, sans pour autant remettre en cause les travaux d'entretien. Les forêts domaniales de Verdun et du Mort-Homme présentent également un intérêt certain pour la préservation des chauves-souris puisqu’elles constituent de vastes territoires de chasse favorables pour l’ensemble des espèces recensées parmi lesquelles cinq figurent à l’annexe II : Grand rhinolophe, Petit rhinolophe, Grand murin, Vespertilion à oreilles échancrées et Vespertilion de Bechstein.
La majorité de ces sites ne bénéficient d'aucune protection. Certains sites sont protégés par des APB, d'autres sont des sites militaires où toute pénétration est interdite. Cinq sites ont bénéficié de sécurisation dans le cadre d'un programme LIFE. Le plateau de Douaumont est entièrement domanial ; sur ce site ravagé par les bombardements de la guerre de 14-18, la végétation a évolué spontanément et selon une libre dynamique. L'impact de la gestion forestière est difficile à évaluer dans ce contexte très artificialisé. Le remplacement des peuplements résineux issus des plantations d'après guerre par des essences feuillues autochtones, amorcé dans les années 70, est plutôt bénéfique pour le milieu. Les techniques de reconstitution évoluent actuellement vers une meilleure utilisation de la dynamique naturelle de la végétation (régénération naturelle, utilisation des perches préexistantes… à la place des plantations) Certaines activités comme l'exploitation des bois, peuvent bien sûr, comme dans toute forêt gérée, avoir un impact négatif sur les milieux les plus sensibles : dégradations possibles dans les zones humides lors du débardage, par exemple. Ce risque est cependant de mieux en mieux maîtrisé, notamment par la mise " hors sylviculture " d'une partie d'entre elles dans le document d'aménagement actuellement en cours de rédaction (2006-2020) et leur prise en compte dans les clauses techniques générales et particulières des travaux forestiers. Présence dans les sols ou en surface d'une quantité importante d'obus (ou leurs restes) susceptible de provoquer une pollution chimique diffuse ou ponctuelle (métaux lourds, explosifs, toxiques de combat et leurs résidus ou produits de dégradation) à plus ou moins court terme, mais qu'il est impossible de quantifier. Les effets de cette pollution sur la faune et la flore ne sont pour l'instant pas perceptibles même si le transfert est certain (métaux lourds) ; l'évolution et l'ampleur du phénomène restent imprévisibles. Des herbicides sont parfois utilisés très ponctuellement pour l'entretien de certains sites de mémoire, les accotements des routes départementales et quelques cultures cynégétiques (environ 5 ha de maïs en forêt de Verdun). Il est prévu de limiter voire d'interdire leur utilisation dans la plupart des cas. Les lignes de parcelles, sommières enherbées et accotements de chemins empierrés sont actuellement fauchés annuellement sur une période s'étalant de mai à octobre. Les fauchages les plus précoces ont donc un impact sur le cycle de la végétation des milieux ouverts et la faune qui l'accompagne, notamment les insectes dont se nourrissent les chauves-souris. La dynamique naturelle de la végétation peut aussi mettre en péril l'intérêt de certains milieux ouverts pour certaines espèces : mares profondes à Triton à crête par exemple, par fermeture du couvert arbustif ou arboré ou eutrophisation par les produits de coupe sur les sites fauchés, colonisation des pelouses et autres milieux ouverts par les ligneux réduisant leur diversité floristique et leur capacité d'accueil pour les insectes et par voie de conséquence pour les chiroptères. Pression touristique, notamment les « fouilleurs » qui sont susceptibles de provoquer des dérangements, voire des destructions (deux cas constatés de destructions volontaires de chauves-souris, nombreux cas de vandalisme sur les fermetures des ouvrages), dans les sites d’hibernation ou de reproduction des chiroptères. Prélèvement sur du Triton à crête constaté également une fois sur le site de Froideterre.