FR5400431 - Marais de Brouage (et marais nord d'Oléron)

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Juillet 2024.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR5400431

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 28/04/2017

Appelation du site : Marais de Brouage (et marais nord d'Oléron)

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 30/04/2002
  • pSIC : dernière évolution : 28/02/2004
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 07/12/2004
  • ZSC : premier arrêté : 27/05/2009
  • ZSC : Dernier arrêté : 27/05/2009
Texte de référence
Arrêté de création du 27 mai 2009 portant décision du site Natura 2000 Marais de Brouage (et marais nord d'Oléron) (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : -1,12556 (W 1º07'32'')
  • Latitude : 45,87000 (N 45º52'11'')
Superficie : 26 095 ha.
Pourcentage de superficie marine : 45 %
Altitude :
  • Min : -15 m.
  • Max : 38 m.
  • Moyenne : 0 m.
Régions biogéographiques :
Atlantique : 100%

REGION : NOUVELLE-AQUITAINE
DEPARTEMENT : Charente-Maritime (55%)
COMMUNES : Beaugeay, Bourcefranc-le-Chapus, Brée-les-Bains, Château-d'Oléron, Dolus-d'Oléron, Gripperie-Saint-Symphorien, Marennes-Hiers-Brouage, Moëze, Saint-Agnant, Saint-Denis-d'Oléron, Saint-Froult, Saint-Georges-d'Oléron, Saint-Jean-d'Angle, Saint-Just-Luzac, Saint-Nazaire-sur-Charente, Saint-Pierre-d'Oléron, Saint-Sornin.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Rivières et Estuaires soumis à la marée, Vasières et bancs de sable, Lagunes (incluant les bassins de production de sel) 36%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 30%
Mer, Bras de Mer 17%
Cultures céréalières extensives (incluant les cultures en rotation avec une jachère régulière) 5%
Marais salants, Prés salés, Steppes salées 4%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 4%
Forêts mixtes 0%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 0%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 0%
Autres terres arables 0%
Dunes, Plages de sables, Machair 0%

Autres caractéristiques du site

Vaste complexe de marais arrière-littoraux centre-atlantiques associant des prairies semi-naturelles sur des sols plus ou moins hydromorphes et halomorphes, des prés salés, des vasières tidales, des marais salants abandonnés. En lisière orientale, présence d'éléments ponctuels mais d'une très forte valeur biologique : aulnaie-frênaie (colonie d'ardéidés), tourbière alcaline, moliniaies.

Qualité et importance

Le site se révèle être un site d’exception accueillant d’un côté des complexes estuariens et salés sur de très vastes surfaces (marais d’Oléron et domaine maritime), et de l’autre (marais de Brouage) de grandes étendues prairiales thermo-atlantiques liées à un réseau de chenaux, de fossés et de mares extrêmement bien développé mais dont la conservation à long terme reste incertaine.
Ce site forme un assemblage d’écosystèmes spatialement, dynamiquement et fonctionnellement liés, s’articulant autour de 3 grandes entités.

Le marais de Brouage
Composé de vastes étendues de marais plats et gâts, le marais de Brouage contient une mosaïque unique d’habitats prairiaux et humides dont la composition en espèces varie selon la salinité du milieu. Cette diversité est liée à l’imbrication répétée de jâs, de fossés, de bossis, de prairies et de dépressions naturelles végétalisées, ainsi qu’à la situation géographique stratégique du marais en bord de mer. 12 habitats d’intérêts communautaires sur les 20 recensés sont présent en marais de Brouage (1150*, 1310, 1330, 1410, 1420, 2190, 3140, 3150, 3170, 6430, 91F0, 91E0*) ; cependant, la diversité de ce site ne s’arrête pas là. En situation naturelle, chaque faciès d’habitats d’intérêt communautaire présente une grande variabilité, qui elle-même se combine de multiples façons avec d’autres habitats tout aussi riches et variés mais dont la rareté et la fragilité est moindre que celle des habitats identifiés par la Directive Habitats.
Le marais d’Oléron
Marais saumâtre/salé composé d’une mosaïque de bassins conchylicoles aux usages et aux formations végétales variées : cet espace étendu sur une surface d’environ 2450 ha possède un intérêt particulier pour de nombreux habitats de la Directive, dont l’habitat « Lagune 1150* » (habitat identifié par la Directive Habitat comme prioritaire) s’étend sur plus de 50% de sa surface. Au total, 8 habitats d’intérêt communautaires composent la richesse du marais d’Oléron (1150*, 1310, 1330, 1410, 1420, 3150, 6430, 91F0). Cependant, cette richesse semble être menacée, en raison du déclin de l’usage des marais et du tarissement progressif du réseau hydraulique alimentant le marais en eau salé.
La partie maritime
Le domaine public maritime s’étend sur environ 12 000 hectares. Il se situe au centre du site Natura 2000, dans le bras de mer séparant le marais de Brouage de l’île d’Oléron. Près de 70% de sa surface totale est recouverte par des habitats d’intérêt communautaire. Un habitat y est très largement dominant : « les slikkes en mer à marée EUR 1130 », présentes sur plus de 7200 hectares. C’est l’habitat d’intérêt communautaire le plus représenté sur l’ensemble du site Natura 2000. Il recouvre près de 63% du domaine public maritime et constitue un des ensembles les plus vastes de la côte atlantique française. La périphérie de  l’estran offre par ailleurs de beaux complexes de prés salés et de dunes dont la valeur patrimoniale et la richesse sont très élevées. En définitive, seulement 2 habitats constituent le cœur du domaine public maritime (1130 et 1170), la diversité étant cantonnée à ses abords où s’imbriquent 10 habitats de la Directive (1150*, 1210, 1310, 1320, 1330, 1420, 2110, 2120, 2130*, 2180) dont deux sont prioritaires.

Vulnérabilité

Les milieux tidaux sont soumis à diverses activités humaines généralement compatibles lorsqu'elles se pratiquent de façon extensive : concessions ostréicoles, pêche à pied par les particuliers. Les facteurs négatifs sont liés aux formes intensives de l'aquaculture et aux endiguements de prés salés.
Sur le continent, l'évolution des pratiques agricoles a fait disparaitre d'importantes surfaces de prairies naturelles autrefois vouées au pâturage extensif au profit de cultures céréalières intensives après drainage et, souvent, remodelage de la topographie originelle. Cette dynamique négative, provisoirement bloquée par les mesures d'accompagnement de la PAC, constitue la menace principale pesant sur le site à moyen terme.

La dégradation de la qualité des eaux de l'important réseau de fossés séparant les parcelles (eutrophisation due à une surcharge de nutriments d'origine agricole notamment, développement de "pestes" végétales comme Azolla filiculoides et Ludwigia peploides ou animales comme le Ragondin) et l'artificialisation globale du régime hydraulique (bas niveaux en hiver et au printemps/hauts niveaux en été) représentent également des altérations significatives d'un des habitats - eaux eutrophes - hébergeant deux des espèces les plus remarquables du site (Loutre et Cistude).