Site de la directive "Habitats, faune, flore"
Base de référence : Juillet 2024.
Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)
Type : B (pSIC/SIC/ZSC)
Code du site : FR8201748
Compilation : 30/04/2002
Mise à jour : 01/07/2017
Appelation du site : Iles du Haut Rhône
Dates de désignation / classement :
Classes d'habitats | Couverture |
---|---|
Forêts caducifoliées | 100% |
Situé aux portes du Bugey, les îles du Haut-Rhône constituent une halte et un réservoir de richesses naturelles sur le cours du Rhône. Une des originalités de ce site est d'être une interface entre le boisement et le fleuve. Ici les formes fluviales sont diverses et principalement représentés par le chenal abritant des espèces rhéophiles et des lônes, peuplées de cortèges appréciant les contextes plus lents voir dormant ou les pièces d'eau isolées type mare forestières ou ornières.
Ce secteur, d'un intérêt largement reconnu par les scientifiques et les naturalistes, possède plusieurs statuts qui traduisent cet intérêt (ZNIEFF, ZICO, RNN). Le site est composé de boisements humides alluviaux. Ces milieux, constitués d'essences de bois tendres (Saule blanc, Peupliers noirs notamment) évoluent peu à peu vers des boisements de bois durs (frêne élevé, chêne pédonculé notamment). L'intérêt de ces milieux est lié à la combinaison du caractère forestier et humide. Il est à noter que la quantité de bois mort est ponctuellement très importante (Ile de Noyés) du fait de l'absence totale d'intervention humaine. La biodiversité du site est encore assez méconnue du fait de l'absence de prospection poussée. Toutefois, notons un effort de prospection sur quelques taxons. Une étude sur les chiroptères a été menée pour le compte de l’Office National des Forêts, dans le cadre du programme LIFE « Nature et Territoire en Rhône-Alpes » en 2006 par Robin LETSCHER du CORA. Les forêts alluviales des Îles du Haut-Rhône abritent les deux espèces forestières inscrites en annexe 2 de la Directive Habitats-Faune- Flore : le Murin de Bechstein et la Barbastelle d’Europe. Le secteur est également fréquenté par le Grand rhinolophe et le Grand murin (ou Petit murin). Si les gîtes estivaux et hivernaux de ces deux dernières espèces se situent en dehors du site, ces espèces fréquentent très certainement les îles comme terrain de chasse. Le Grand murin a plus d’affinités forestières quant à ses zones de chasse que le Petit murin. Enfin, le Minioptère de Schreibers pourrait utiliser les milieux comme zone d’alimentation, mais la seule donnée de cette espèce, en transit, n’a pas permis de le démontrer. En ce qui concerne les mammifères semi-aquatiques, notons la présence du Castor d'Europe et le progressif retour de la loutre attesté de données récentes. En ce qui concerne les amphibiens, seul le sonneur à ventre jaune est présent sur ce secteur, la rainette verte et le triton crêté n'étant connu qu'à proximité. Notons toutefois des populations importantes de nombreux amphibiens et reptiles, notamment ceux affectionnant les milieux forestiers ou d'ourlets (grenouille rousse et agile, crapaud commun, couleuvre à collier, esculape et verte et jaune. De nombreuses espèces d'oiseaux fréquentent le secteur parmi eux notons : Une colonie mixte d'ardéidés (Héron cendre, Aigrette garzette, Héron bihoreau) qui est importante, même si sa taille a pu décroitre ces dernières années suite à un probable éclatement du groupe. En ce qui concerne les anatidés, le canard colvert est l'espèce la plus souvent citée mais notons une importante population de Harles bièvre bien implantée sur le secteur et qui bénéficie probablement des cavités offertes par le milieu forestier. La nette rousse semble aussi être contactée de plus en plus fréquemment. Enfin les deux espèces emblématiques de ces ripisylves, le Martin pêcheur et le Milan noir sont bien implantés sur le secteur, même si l'état de leur population n'est pas connu. Finalement notons que le secteur est une halte migratoire importante pour de très nombreuses espèces des grands fleuves ou paludicoles. Citons par exemple le Balbuzard pêcheur et la Gorge bleue à miroir.
La vulnérabilité des habitats présents sur la Réserve Naturelle est directement liée au Rhône et notamment aux derniers aménagements subis par le fleuve : - L'arrêt de la dynamique alluviale morphogène et l'abaissement de la hauteur de nappe (assèchement) - L'infiltration du milieu par des espèces exotiques envahissantes - La pratique de la populiculture d'hybrides américains sur de grandes surfaces. Ces phénomènes influent sur le fonctionnement global des écosystèmes. Ils jouent un rôle important sur les populations de batraciens, notamment en ce qui concerne le Sonneur à ventre jaune par la disparition des milieux humides nécessaires à leur reproduction. De même, les milieux annexes, associés à la Réserve (lônes, bras secondaires, mortes...) sont touchés par les mêmes phénomènes que les forêts alluviales qui entraînent la perte des connexions hydrauliques, l'eutrophisation des eaux et le colmatage des lônes. En périphérie de la Réserve, les forêts alluviales peuvent être menacées par le défrichement pour l'agriculture et la populiculture. La forte proportion de plantations à vocation de production s'explique par la présence de peupleraies (souvent dotés d'un sous étage à Frêne commun (Fraxinus excelsior), Saule blanc (Salix alba) et Aulne glutineux (Alnus glutinosa). Certaines propriétés communales, bien qu'étant des plantations ont été diversifiées et sont traités en petite surfaces. Par ailleurs, certaines plantations réalisées par la Compagnie Nationale du Rhône ou sur des parcelles communales sont réalisées grâce à des boutures de souches locales de Peupliers noirs (Etude INRA). L'influence des aménagements doit être caractérisée plus finement, afin d'établir et de mettre en place une politique de gestion globale des écosystèmes liés au Rhône, qu'ils soient exondés ou non. Dans le contexte communautaire, il importe de s'intéresser particulièrement à certaines espèces (sonneur à ventre jaune, lucane cerf-volant...), en prenant en compte une gestion fine de leurs habitats (eux aussi étant concernés dans leur globalité par la Directive).