Ce territoire forestier, homogène, d’une bonne qualité paysagère, d’une grande étendue, non bâtie qui ceinture la réserve marine (en projet) est sans conteste un joyau inestimable. Il présente un panorama grandiose, offre de belles perspective sur les îlets de Pigeon, et a préservé une biodiversité remarquable dans l’un des derniers bastions forestiers de la moitié sud de cet étage inferieur littoral Caraïbes. C’est en effet l’une des zones les plus originales de la Côte Sous-le-Vent, avec : (1) des espèces protégées (dont une orchidée sensible - indicatrice d’une richesse biologique - dont la collecte a considérablement affecté les populations), (2) un fort taux d’espèce endémique des Antilles, comme les Monts caraïbes avec lesquels le site présente de nombreuses affinités (Jacquinia, Ouratea,...). Sur les falaises prospèrent 3 espèces de Cactacées. Dans la vallée de la rivière Colas, règne une hygrométrie atmosphérique et une humidité édaphique soutenues, favorables au développement d’une forêt verdoyante avec des épiphytes et la plupart des espèces ligneuses caractéristiques des forêt rivulaires (Andira, Lonchocarpus) de 20 à 30 m de hauteur, les plus grands observés dans la ZNIEFF, aux fûts dressés, premières ramifications hautes, frondaison luxuriantes et larges de plusieurs mètres.
L’ensemble d’une remarquable richesse spécifique (145 végétaux + 23 oiseaux) a un intérêt conservatoire pour la biodiversité (faunistique, floristique, paysagère) des Petites Antilles. Le nombre (45) d’espèces rares (16) et assez rares (29) confère au site un statut de refuge d’espèces et contribue à la valeur biologique de ce « conservatoire patrimonial ».
Certaines groupement très typiques, sont peu représentés sur (1) la côte Caraïbe (ex : Hymenaea-Hylocereus-Aechmea-Eugenia) association de plantes grasses et xérophytes à physionomie très originale (faisant penser à Inselberg d‘Amérique du Sud) ou sur (2) l’archipel guadeloupéen dans son ensemble (ex : Acacia muricata - Calliandra purpurea). En dépit de leur faible étendue, de leur nombre et de leur caractère relictuel, des défrichements s’opèrent aux dépens de ces derniers massifs boisés patrimoniaux, que la rareté rend attractifs. Le site est parcourue par un sentier botanique côtier qui mène jusqu’à l’Anse Colas, et par une route coloniale en pierre. L’urbanisation menace.
C’est un site d’alimentation de grande importance pour l’avifaune locale qui y est représenté un remarquable échantillonnage. (Pélicans sur les falaises, Organiste Louis d’Or peu commun à la Guadeloupe, zone de contact entre la Paruline jaune et la Cafeiette...).
Lurel F.
Le domaine de la ZNIEFF est côtier et s’étend du nord au sud entre Colas sur la commune de Pointe-Noire et la plage de Petite Malendure sur la commune de Bouillante. Il est intercalé globalement dans le cordon littoral, entre la mer des Caraïbes surplombée par des falaises et la route nationale qui longe souvent toute la Côte Sous-le-Vent. Il fait donc face à la réserve marine de Pigeon et ses îlets et est bordée sur sa partie nord par la rivière Colas. La limite sud passe par le cours d’eau intermittent dénommé Fond Ravine. Les zones urbanisées en sont exclues. Dans cet espace où l’altitude varie entre le niveau de la mer et 122m, alternent, falaises (révélant la proximité d’un ancien volcan mi-aérien mi-sous-marin) et selon les orientations topographiques, des coteaux secs, des vallons forestiers humides, générant une diversité de microclimats et d’habitats (les versants nord étant plus frais et plus humides que les versants sud).