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L’originalité de ce groupement réside surtout dans la bonne représentation et place structurante de Cordia alliodora (jusqu’à 15m de haut & 95 cm de circonférence) qui vient s’ajouter au cortège d’espèces héliophile de la canopée (Pisonia fragrans, Bursera simaruba de 149 cm de circonférence, Lonchocarpus punctatus) au point d’y imprimer son cachet dans le paysage lors de la période de floraison. Plusieurs espèces du climax de la forêt sempervirente saisonnière tropicale subsistent, mais en petit nombre et de manière éparse (Sideroxylum foetidissimum, espèce protégée par arrêté ministériel, Hymeneae courbaril). Elles confirment le caractère relictuel de ce peuplement. La taille de certains arbres et la présence d’espèces communes aux fonds de ravines (Sapindus saponaria, Cordia colloccoca, Andira inermis, et Homalium racemosum vers Baille Argent) plaident en faveur de conditions hydriques localement améliorées ou de la présence d’un flux d’eau souterraine. Leur présence et importance relative varient en fonction des conditions climatiques, topographiques, édaphiques et anthropiques. Près d’une vingtaine de lianes a été dénombrée, parmi lesquelles :
Amphilophium paniculatum, Macfadyena unguis-cati, Acacia riparia, Petrea kohautiana, Trichostigma octandrum.
Cette forêt sur éboulis rocheux présente un cortège de végétaux saxicoles qui prospèrent sur l’humus accumulé dans les anfractuosités : CACTACEAE (hylocereus trigonus), PIPERACEAE (Peperomia magnoliifolia, P. humilis) COMMELINACEAE (Commelina elegans), URTICACEAE (Pilea nummulariifolia), ORCHIDACEAE (Vanilla planifolia), CRASSULACEAE...
Une pression anthropique permanente en relation avec le développement de l’habitat, l’élevage bovin extensif, la coupe sélective pour le charbon de bois et le bois d’oeuvre (tradition de travail du bois à Pointe-Noire réputée capitale du bois), s’exerce sur ces formations. Elle modifie l’abonde des espèces et menace l’originalité de cet écosystème. Le taux d’enrochement a probablement joué en faveur du maintien de cette formation, en rendant difficile la progression et l’enlèvement des arbres. Ces terres n’ont pas pu être cultivées. En revanche, la périphérie moins rocheuse montre des traces de dégradation et d’exploitation du bois. Des plantations de coton ont fleuri dans les années 1950 à Morphy. Des plants résiduels de Gossypium barbadense sont encore visibles dans les savanes arborées à épineux, autours des habitations, ou dans les bosquets secondaires riches en fruitiers Vangueria madagascarensis, Meliccocus bijugatus, Anacardium occidentale, et Annona reticulata, ... Sur les versants surchauffés, en exposition ouest, des Cactacées, Agavacées, Verbénacées et Apocynacées se sont installés. Confirmons la présence d’une orchidée terrestre originaire des Grandes Antilles, Oeceoclades maculata, vraisemblablement échappée de jardin et qui est subspontanée dans cette formation. On peut suivre, dans cette remarquable unité forestière de Morphy Pointe-Noire, l’extension de cette espèce. Cette zone côtière naturelle, intéressante pour l’avifaune, voit sa valeur renforcée par la présence du remarquable Pic noir endémique de Guadeloupe Melanerpes herminieri et de 5 autres oiseaux endémiques des Petites Antilles dont Margarops fuscus, Eulampis holosericeus, Saltator albicollis, ...
Félix Lurel & al, juin 2002.
Zone délimitée à l’ouest par la mer, au nord et au sud par des ravines temporaires, à l’est par un ensemble d’habitations le long de la route D22 routière bordées d’habitations. C’est une région à gros blocs volcanique sur les contreforts inférieurs de la Belle-Hôtesse qui culmine à 775m et constitue la partie la plus élevée de la chaine septentrionale à volcanisme ancien. La ZNIEFF ce situe en bas de versant, de 0 à 7 m d’altitude et bénéficie d’une pluviométrie annuelle moyenne <1500 mm. Le relief accidenté et la pente abrupte, généralement >30%, favorise un écoulement rapide et le lessivage par les eaux recueillies sur les hauteurs. On observe des résurgences notamment à Source de Morphy et à Morphy.
