La Petite barre de l’île est un escarpement de plusieurs kilomètres, orienté est ouest culminant à 160m et dominant le secteur de Saint-Louis de Marie-Galante. Avec ses gros blocs rocheux en équilibre précaire retenus par de puissants systèmes racinaires des arbres, ce site est d’une qualité paysagère exceptionnelle. Ces arbres réalisent un manteau végétal, fermé, haut de 20m et dense, de type semi-décidu.
Une variété de situations topographiques s’observe dans cette organisation et composition floristique.
Les sommets ventés présentent des espèces héliophiles secondaires Lonchocarpus punctatus, Tabebuia heterophylla, Citharexylum spinosum, Guettarda scabra, en association avec des espèces de stades plus avancés Gymnanthes lucida, Maytenus elliptica.
Les versants et bas versants s’enrichissent d’espèces plus exigeantes dont certaines atteignent leur plein développement (20m de hauteur) : Coccoloba swartzii, Chrysophyllum glabrum, Inga laurina, Casearia decandra, Zanthoxylum caribaeum. Les plus grands arbres sont ici des Mapous (Pisonia subcordata), espèce de lumière, qui par leurs racines traçantes occupent les places laissées libres par l’instabilité du relief. Les Galbas Calophyllum calaba atteignent 89cm de circonférence. Ces espèces participent au cortège des édificateurs de ce massif sylvatique exceptionnel.
Cette couverture renferme des espèces rares Allophylus racemosus, Ocotea patens, Ardisia obovata, Sideroxylon obovata, Eugenia confusa, Pimenta racemosa, Calyptranthes pallens et des espèces protégées comme Sideroxylon foetidissimum, appartenant au climax de ce type forestier.
Les bois rivulaires mésophiles de ravines ou cours d’eau intermittents renferment des Ceiba pentandra, Andira inermis, Cecropia schreberiana, Callophyllum calaba, Ficus citrifolia, Cedrela odorata de 20m avec plusieurs fougères des genres Adiantum, Polypodium, Anemia ..., des lianes des genres Passiflora, Stictocardia, Lasiacis ..., arbustes des genres Miconia, Tournefortia, Piper, Faramea en compagnie d’autres plantes terrestres des genres Peperomia et Anthurium. Ces espèces reflètent les conditions édaphiques et donc un faciès rivulaire de ce type forestier semi-décidu.
Signalons la présence d’une orchidée naturalisée envahissante Oecoclades maculata, en phase d’expansion. Ces formations forestières de Marie-Galante sont grignotées sur leurs marges par des infrastructures ou des activités agricoles.
LUREL F., 11 février 2003
Escarpement de faille et reliefs boisés aux alentours.