ZNIEFF 010000026
Falaises nord-est de la Grande-Terre

(n° régional : 00000033)

Commentaires généraux

La topographie variée de ce grand ensemble naturel de la côte orientale de la Grande Terre (falaise abrupte, vertigineuse surplombant la mer, vallon, ravine encaissée, plateau tabulaire, puits d’effondrement, criques, plage de coraux et de blocs rocheux) contribue à sa diversité et à sa richesse. La couverture végétale relève de la série semi-décidue. Elle est secondaire, ouverte, mixte pour l’essentiel avec des bosquets et fourrés arbustifs renfermant quelques arbres occasionnels, en couronne autour de prairies appelées savanes. L’ensemble forme une mosaïque avec trois grandes unités végétales caractérisées par la rareté des épiphytes, des fougères et l’absence d’arbres de grande taille

- la végétation des prairies arborées et celle des marre. Elle constitue la végétation la mieux représentée après les fourrés bas qui les entourent et se sont développés au détriment des boisements.

- La végétation xéromorphe de fourrés bas du plateau et des fourrés à cactacées (Opuntia spp., Pilosocereus royenii) des falaises et adaptée et directement exposée aux influences maritimes hostiles accusant des sécheresses intenses : embruns, vents forts et permanents, températures élevées, long ensoleillement, sol calcaire court, rocailleux, affleurements en dalles calcaires, scoriacées et alvéolées en lapiaz diaclasées, avec par endroits des taches d’argile et de décalcification qui tapissent, en l’occurrence, les dolines ornées de Lippia stoechadifolia et de Neptunia plena. Dans ces conditions de sécheresse se développent des espèces intéressantes comme Suriania maritima, Borrichia arborescens, Capparis cynophallophora, Ernodea littoralis, Justicia eustachiana. Les vasques, sur les plate-formes basses, sont bordées de coussinets bas de Coccoloba uvifera et d’Euphorbia articulata.

- La végétation de fourrés hauts située en arrière de falaise ou sur le plateau (moins soumise aux vents et aux embruns) se développe en massifs de végétation plus diversifiés et structurés, notamment sur les vertisols parfois riches en pisolithes ferreux. Si les premiers arbres de front de vent adoptent un port rabougri, penché, en drapeau, ceux qui suivent (Plumeria alba, Gymnanthes lucida, Exostema caribaeum, Maytenus elliptica, Canella winterana, Kruglodendron ferreum, Coccoloba pubescens et Byrsonia lucida) se dressent jusqu’à 3m dans des peuplements mieux structurés. Ainsi, dans les situations abritées (dépressions ou vallons) où les conditions deviennent moins contraignantes, la couverture végétale est ligneuse, arborescente pouvant réaliser deux strates avec Bourreria succulenta, des essences comme Tabebuia heterophylla, Pisonia subcordata, Pithecellobium unguis-cati, Jacquinia armillaris, Maytenus laevigata. Quand le sous-bois est bien différencié, il est varié avec Pavonia sp., Pedilanthus tithymaloides, Amyris elimifera, Crossopetalum rhacoma, Talinum panicum. Dans les coulées et dépressions se développent des espèces des genres Picramnia - Lonchocarpus - Krugiodendron - Citharexylum - Coccothrinax.

-La végétation des criques présente des palétuviers (Anse des Corps) entre des blocs rocheux et bancs de sable.

Activités, menaces, propositions. Le site est aménagé pour la découverte, la promenade par un équipement très léger lié aux activités de détente, promenade, des panneaux d’information pour l’agrément des visiteurs. Ces formations boisées ont sensiblement régressé en raison des activités humaines passées et actuelles ce qui a permis le développement de taillis épineux (Acacia, Ziziphus, Dicrostachys, Haematoxylon, ...). Une partie du territoire est en effet dévolue à des aménagements éoliens récents et à des activités agropastorales (élevage caprin, bovin, culture de canne et de coton (Gossypium barbadense)) dont il subsiste encore des traces. La présence de fours à charbon témoigne de l’importance de la production et donc de l’exploitation du bois.

Sur le plan patrimonial, le site recèle plusieurs espèces protégées et espèces rares dont les populations ont été déjà réduites avec les aménagements en cours. Parmi ces espèces rares citons Sideroxylon obovatum, Antirrhoea acutata, Neolaugeria resinosa, Foresteria rhamnifolia, Eugenia confusa, Hylocereus trigonus, Ouratea guildingii et à proximité Ternstroemia peduncularis. Elles se trouvent parfois dans des zones transformées par l’activité humaine, ou abandonnées par l’agriculture, et aujourd’hui recolonisées par une végétation secondaire riche en arbustes, arbrisseaux et lianes. La présence de souffleurs, de vestiges archéologiques, renforce l’attrait paysager remarquable et la fonction récréative, pédagogique, historique du site. Une procédure de classement est lancée sur la partie nord.

Lurel Felix, 11/03/03.

Commentaires sur la délimitation

Falaise et plateau tabulaire limités à l’Est par la mer, au Sud par la ravine et l’Anse des corps, au Nord par l’escarpement de la montagne Porte d’Enfer, à l’Ouest par le chemin des ports lands.