Ce site renferme des relictes de forêt primaire, ce qui explique sa richesse floristique (pas moins de 165 espèces de Phanérogames, une trentaine de Ptéridophytes identifiés, et de nombreux Bryophytes) qui combinée aux effets locaux est à l’origine d’une diversité de groupements végétaux riches en espèce patrimoniales : 31 espèces endémiques des Antilles dont une demi douzaine limitée aux Petite Antilles, avec des espèces animales et végétales rares dont plusieurs espèces protégées. Les plus grand arbres, aux larges contreforts atteignent d’importantes dimensions (trentaine de mètres) : le gommier blanc (Dacryodes excelsa) à l’odeur de l’essence de térébenthine, l’acomat boucan (Sloanea caribaea) et le bois rouge carapate (Amanoa caribaea). Ces émergeants dominent la canopée composée d’arbres de 15 à 30 m dont des lauriers roses montagne (Podocarpus coriaceus), des marbris (Richeria grandis). La stratification et l’épiphytisme sont marqués.
La partie haute du versant est pentue. Le sentier qui mène à la rivière Tambour est stabilisé par les racines en palettes. On note par ailleurs des arbres de grande taille.
Dans les limites inférieures de ce massif forestier s’observe un mélange avec des Courbaril (Hymenaea courbaril), des Poix doux grandes feuilles (Inga ingoïdes), des Acajou blanc (Simaruba amara), ..., caractéristiques du type sempervirent saisonnier.
Le long de la rivière ou dans les ouvertures prospèrent le bois côtelette (Miconia mirabilis), les palmistes (Euterpe globosa & dominicana), les balisiers (Heliconia caribaea) et les fougères arborescentes (Cyathea spp.).
L’humidité favorise la richesse en épiphytes, en lianes (particulièrement enchevêtrées dans les arbres), et en Aracées (Philodendron sp.), Cyclanthacées (Asplundia insignis, A. dussii), orchidées de montagne (Epidendron sp.), broméliacées (Tillandsia utriculata), ainsi qu’en lichens, bryophytes (mousses, ...) et champignons.
Cet ensemble a été en grande partie rogné par l’urbanisation, l’agriculture et la sylviculture (Mahogany à grandes feuilles (Swietenia macrophylla), Pin caraïbe (Pinus caribaea)) et montre en sous bois dans des parties denses des installations d’Oeceoclades maculata (d’origine Africaine).
La faune contribue à la valeur du site. Reptiles, Amphibiens, Oiseaux, Mammifères, etc. fréquentent les lieux. Parmi les plus visibles signalons : le Tapeur (Mélanerpes herminieri) endémique de Guadeloupe, le Ramier ordinaire (Columba squamosa), l’Anolis (Anolis marmoratus), le scieur de long (Dynastes hercules hercules) espèces protégée, menacée car recherchée dans ce secteur.
Il y’a lieu de préserver cette relique de forêt tropicale peu modifiée (ou primaire) devenue extrêmement rare de nos jours à cette altitude, non seulement à la Guadeloupe mais aussi dans l’ensemble des Petites-Antilles.
Felix Lurel (version 15 juin 06, complétée Décembre 06 & mars 07)
La zone regroupe un ensemble forestier au-dessus de Petit Bourg, à la périphérie de la forêt départementalo-domaniale de Desbordes, entre 100 et 350m d’altitude, centrée sur la vallée de Tambour, la rivière et incluant au Nord le secteur du Saut de la Lézarde jusqu’à Beau Cheval et au Sud, le segment de la vallée la Rivière de Moustique entre la route forestière de Desbordes et le lieu-dit Coletta.
Il y’a imbrication, dans la même tranche altitudinale, de plusieurs unités écologiques, étroitement liées au plan du fonctionnement écologique :
- une forêt sempervirente saisonnière tropicale
- une forêt ombro sempervirente saisonnière
- une forêt ombrophile tropicale submontagnarde type
Par ailleurs, sur le bas versant de la vallée, en relation avec les cours d’eau, se développe une ripisylve, végétation spécialisée, à physionomie particulière.
Ce massif forestier a déjà concédé une surface non négligeable aux
- quartiers ou habitations résidentielles avec des jardins et plantations de fruitiers
- espaces cultivés (sylviculture, horticulture, champs de bananes, …)
- infrastructures (chemins, voiries, activités de loisir, aménagements militaires…)