Les ilets de Saint-Barthélemy au nombre de 22 regroupés en 17 toponymes sont primordiaux pour la survie de 12 espèces d’oiseaux marins qui y nidifient et dont certaines sont très vulnérables. (Sterne de Dougall (Sterna dougallii) classée espèce menacée par l’UICN, Sterne Pierregarin (Sterna hirundo), la sterne royale (Sterna maxima), et le pélican brun (Pelecanus occidentalis).seul site connu de nidification pour l’archipel Guadeloupéen. Parmi l’avifaune terrestre citons, des espèces hivernantes sensibles comme le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), le balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) et le Martin pêcheur migrateur (Ceryle alcyon) ainsi que des espèces nicheuses inféodées au littoral à l’image de l’Huîtrier d’Amérique (Haematopus palliatus) et l’Hirondelle à ventre blanc (Progne dominicensis).
Ce sont aussi des lieux d’un intérêt majeur pour les reptiles. Des iguanes des petites antilles ou Iguana delicatissima, des anolis ou Anolis gingivinus, l’Ameive ou Ameiva plei plei. ( Breuil M., 2002)
De superficies, de géomorphologie et topographie très variées et de par aussi leur localisation, les îlets offrent divers biotopes qui conditionnent la répartition des animaux et des végétaux.
Pour l’étude de la flore, seuls les neufs îlets présentant une couverture végétale plus ou moins développée ont été inventoriés. Ils sont pour la plupart proches ou inclus dans le périmètre de la Réserve Marine et pourraient former son extension terrestre, ce qui serait souhaitable. La qualité biologique du milieu marin et tout particulièrement des récifs coralliens est tributaire de l’état du couvert végétal. Phénomène constaté à l’îlet Fourchu. Ils constituent un ensemble complémentaire homogène et un refuge de biodiversité pour plusieurs espèces vulnérables ou en danger. Les îlets sont inhabités, mais, les plus grands qui sont d’ailleurs privés, sont fréquentés comme en témoignent les baraques ou abris de fortune qui y sont édifiées. Les îlets présentent un fond floristique commun avec des paysages plutôt désertiques, une végétation rase, des falaises rocheuses hautes façonnées par le vent et le ressac. Les îlets les plus végétalisés sont : Frégate et Tortues.
La végétation des plages est dominée par le Romarin bord de mer (Argusia gnaphalodes), la prune bord de mer (Scaveola plumieri), le pois de bord de mer (Canavalia maritima), l’herbe bord de mer (Sporobolus virginicus),.Une végétation saxicole, rupicole s’installe dans les interstices des falaises, la teigne bord de mer (Pectis humifusa, Talinum, avec des fougères du genre Pityrogramma). A l’intérieur des îlets, les sols secs et pierreux sont recouverts de tapis à graminées et de fourrés arbustifs à Mariscus planifolius, Croton flavens, Caesalpinia ciliata. Sur la roche affleurante et les dalles rocheuses prospèrent de remarquables s colonies de cactées vulnérables dont certaines sont protégées ainsi qu’une importante population d‘Agaves (Agave Karatto & Agave sisalana (sur l’îlet frégate). Les conditions contraignantes du milieu ne permettent pas aux arbres d’atteindre leur développement maximum. Parmi ceux-ci : Tabebuia heterophylla, Jacquini arborea,Capparis cynophallophora, Tecoma stans (sur l’ilet Fourchu).
La présence d’un cheptel de cabris sur l’îlet Fourchue, et sur l’îlet Tortue est à l’origine d’une érosion active des versants dénudés et d’une hyper sédimentation du milieu. Il y a nette une reprise de la dynamique végétale depuis leur éradication. La mise en place d’un protocole de reconstitution et de suivi de la végétation avec le Conservatoire botanique contribuerait au renforcement de la biodiversité de la Réserve Marine. Une acquisition par le Conservatoire Littorale serait souhaitable.
LUREL Félix 28 Mars 06
Les îlets satellites inventoriés pour la flore. A l’ouest (sous le vent) les îles : Pain Sucre et ses Baleines, Les Gros Îlets et leur Baleine, Petit-Jean, Fourchue (à la végétation peu développée) et ses satellites Îlet au vent et Petite Islette, Au nord et au-vent, les îles : Chrevreau ou Bonhomme (recouvert de peu de végétation) Frégate, La Tortue ou l’Ecalle.
Remerciement au personnel de la réserve et à Turenne pour la logistique