Cet espace original, encaissé, ceinturé aux ¾ de mornes (Mont saline, Pic Paradis, Montagne de France, Mont Vermon), aux abords ouest et sud urbanisés renferme, des milieux variés
- Un Etang en relation avec la mer
- Une Lagune (Saline d’Orient)
- Un ourlet de mangrove,
- Un large ruban ou cordon littoral sableux
- Un taillis ou bois secondaire xérophile sur les reliefs, en périphérie extérieure.
L’Etang aux poissons et les Salines d’Orient dans un contexte dynamique régressif, ont conservé sur leurs berges exondées, des espaces d’une certaine qualité biologique avec une remarquable diversité floristique (178 espèces) dont trois espèces protégées par arrêté ministériel (Guaiacum officinale, Melocactus intortus, Rochefortia acanthophora).
Du fait de leur relation étroite avec la mer, ces zones humides (Saline & Etang aux poissons) ont été intégrées à la Réserve marine de Saint-Martin et sont donc classées en Réserve Naturelle Nationale. La végétation la composition floristique est hétérogène reflet de la diversité des conditions écologiques et la pression humaine forte et variée.
Sur le littoral, une association de la série psammophile joue un rôle important dans la stabilisation des sables dans ce contexte d’exposition au vent.
C'est le domaine des plantes pionnières : Herbes de bord de mer (Sporobolus spp., Cenchrus spp., Dactyloctenium aegyptium), et des lianes rampantes Patates de bord de mer (Ipomoea pes caprae, Canavalia maritima). Dans la zone arbustive située en arrière, on rencontre des plantes soumises à l'action de vents et qui forment des amas comme le Romarin de bord de mer (Suriana maritima), la Prune de bord de mer (Scaveola sericea), Romarin (Argusia gnaphalodes) et de Canique (Caesalpinia ciliata). Plus en arrière, la bande de sable est colonisée par de raisiniers bord de mer (Coccoloba uvifera), de Mancenilliers (Hippomane mancinella), d’Amandiers et de Tamariniers qui s’y trouvent parfois
Une formation boisée littorale xérophytique se situe en arrière plage et en haut de l’étang. De composition et physionomie différentes des formations décrites, elle résulte de la dégradation de la forêt littorale. Elle correspond à bien des égards à une mosaïque avec les unités suivantes :
- de prairie à graminées (Chloris, Panicum ), de fourré (Jatropha, indigoffera, Oplonia)
- taillis (Meliccocus, Leucaena, Calotropis)
- broussailles riches en épineux tels que l’Acacia (Acacia tortuosa), le Bois de houx (Comocladia dodonea), le Lépiné (Zanthoxylum punctatum), le Zave (Clerodendron aculeatum), en cactus, comme les Têtes-à-l'Anglais (Melocactus intortus), les Raquettes volante (Opuntia triacantha) et les Cactus cierges (Pilosocereus royenii) parmi des herbes et arbustes issus d’anciennes cultures comme l’Herbe de Guinée (Panicum maximum) et l’Indigo (Indigofera suffruticosa). Ce dernier faciès traduit une évolution régressive lente vers une association à cactacées
Parmi les plus grands arbres (5 à 8m de hauteur) citons le Mapou blanc (Pisonia subcordata), Bois enivrage (Piscidia carthagenensis), Gommier rouge (Bursera simaruba), Côtelette (Bourreria succulenta), le Ricin. La Malpighiacée Stigmaphyllon emarginatum se fait supplanter par la liane mexicaine, plante potentiellement envahissante est très abondante dans tous les milieux.
Si au niveau des salines d’Orient la mangrove originelle a sensiblement régressé au point de subsister sous la forme d’un ourlet sur le pourtour. L’étang aux poissons, par contre renferme l’une des dernières, et rares mangroves structurées et à Mangle rouge (Rhizophora mangle) de l’île de Saint-Martin : uUne zonation, en relation avec les potentialités colonisatrices des espèces (système racinaire, reproduction, tolérance au sel).
Dans cette mangrove, zone de nurserie, d’abri et de nourriture de nombreuses espèces (autour de l'étang aux Poissons, près de Quartier d'Orléans) Outre les Palétuviers rouges en abondance (Rhizophora mangle) en contact directement dans la mer, prospèrent les Palétuviers noirs (Avicennia germinans) et mangles blancs (Laguncularia racemosa) dans la zone de balancement des marées, ainsi que des mangle gris (Conocarpus erecta) un peu plus en retrait, plus à l’intérieur. Ces quatre palétuviers imprimant le paysage sont accompagnés d’un cortège d’espèces des genres Parkinsonia, Oplonia, Cyperus, Acrostichum, Batis.
Parmi la faune fréquentant les lieux, certaines espèces sont facilement repérables. Signalons les oiseaux marins, des oiseaux d’eau, les hérons et des limicoles sédentaires ou de passage dont:
- Petit chevalier à pattes jaunes Tringa flavipes,
- Pluvier semi-palmé Charadrius semipalmatus,
- Echasse d’Amérique Himantopus mexicanus,
- Pluvier, Charadrius spp.
- Petite sterne des Antilles, Sterna antillarum au niveau des salines d’Orient
Le cordon sableux est favorable à la montée de tortues marines (Tortue verte Chelonia mydas et Tortue imbriquée Eretmochelys imbricata)). Des Iguanes (Iguane vert Iguana iguana, Iguane des Petites Antilles, Iguana delicatissima sont signalés dans ce secteur).
Du fait de proximité des constructions du Quartier d’Orléans et d’aménagement touristiques des pressions anthropiques nombreuses et variées ont des impacts sensibles sur ces écosystèmes (déchets, remblaies, comblements, prélèvement de sable, ..).
Des blocs rocheux sont disposés pour canaliser et limiter les accès afin de préserver cet espace naturel classé fragile.
Les derniers espaces de mangrove de l’île méritent d’être réhabilités.
Un nettoyage du site s’impose. Un observatoire de la faune pourra contribuer à l’économie écotouristique
version F.L du 6 fev 09