ZNIEFF 010030007
Rivière d'Audoin

(n° régional : 00000027)

Commentaires généraux

Situation : La ravine est située, sur le littoral de la Grande-Terre, à l'est de l'agglomération du Moule et débouche sur l'océan Atlantique. La zone est délimitée par la répartition des espèces, les parties naturelles du bassin versant des deux principaux affluents (Ravine Corneille et Ravine d'Arles) qui alimentent la Ravine d'Audoin, en excluant l'habitat et les différentes infrastuctures qui y sont associées.

 

L'intérêt de ce site est certes écologique (pas moins de quatre milieux), biologique (richesse avifaunistique de 25 oiseaux, richesse floristique de 151 taxons) mais également un intérêt paysager fort. La bande verte arborescente contraste avec les tapis herbacés pâturés ouverts et les champs de canne de la région. Elle réalise un écrin de verdure naturelle, le long de la ravine et de ses affluents. La valeur patrimioniale de ce cours d'eau permanent est donc affirmé. Elle est renforcée par la diversité des biotopes :

- Mangrove comportant quatre espèces de palétuviers dans les zones basses sous influence marine. Certains individus sont arborescents. Ils atteingnent 10m de hauteur et 51cm de circonférence chez Rhizophora mangle >15m de hauteur dans les peuplements à Laguncularia racemosa.

-Forêt sèche semi-décidue dans différents stades d'évolution renfermant une espèce arborée du stade climatique, il s'agit de Sideroxylon foetidissimum (42cm de circonf., 9m de haut), une espèce rare, protégée par arrêté ministériel et représentée ici par plusieurs individus. Cette formation relictuelle de 5 à 15m à Pimenta racemosa, Ocotea coriacea, Krugiodendron ferreum, Bursera simaruba, Canella winterana, Zanthoxyum caribaeum (65cm de circonf.). Zanthoxylum spinifex (45cm de circonf.) constitue l'essentiel de la végétation des mornes. Cette dernière est entrecoupée de prairies sèches à Graminées et à Stylosanthes.

- Forêt marécageuse à Mangle Médaille ou Pterocarpus officinalis, arbre aux racines en palettes, rare dans ce secteur est de la Grande-Terre. Cette zone innondée par l'eau douce du bassin versant et drainée par les afluents se trouve plus en retrait, quand le cours d'eau en lacets se réduit à un filet. On y trouve également quelques Inga ingoides et Cordia collococca.

- Prairie arbuistive humide à Graminées, Cypéracées, Malyacées, Mimosacées et fougeraie à Acrostichum se situent dans le prolongement de la forêt marécageuse.

- Mares temporaires envahies par des bosquets de Annona glabra, Hibiscus pernambucensis, Dalbergia ecastaphyllum, Amania baccifera, A. latifolia, Sesbania sesban et des croutes d'algues qui se déposent avec l'abaissement de la nappe.

Les gradients sont rapides et les transitions brutales. A proximité des cultures, habitations et routes, les espèces secondaires, naturalisées, rudérales prennent place dans la végétation.

Au total, près de 176 espèces ont été recensées sur le site dont 23 sont protégées. En Grande-Terre c'est une zone privilégiée pour les animaux et pour les végétaux. En effet, bien que situé à proximité de zones urbanisées, ce vallon présente une capacité d'accueil intéressante notamment pour l'avifaune aquatique (ardéidés, rallidés, limicoles). Un complément d'inventaire devrait permettre de trouver d'autres espèces, et probablement des parulines nord-américaines.

Les activités agricoles et d'élevage bovin ainsi que le développement de l'habitat grignottent insidieusement sur les espaces naturels, génèrent une régression du couvert végétal et altèrent l'unité paysagère. A noter la présence d'un rejet d'eau usée par une canalisation directement dans la ravine. Les dysfonctionnements de la station d'épuration provoquent une nuisance écologique et olfactive forte. Il importe que soit prise en compte la valeur patrimoniale de ce site dans les éventuels projets d'aménagement (récréatif, éducatif...).

Commentaires sur la délimitation
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